Week-end politique: Les partis étaient de sortie

Week-end politique: Les partis étaient de sortie

Par Hasna Yacoub

L’activité des partis ce week-end donne un semblant d’animation à la scène politique du pays. Ces derniers semblent complètement effacés devant les syndicats qui se sont approprié l’actualité. Ce week-end peut être aisément qualifié de week-end politique chargé. Car, il faut le dire, depuis que le rideau est tombé sur les élections locales, une majorité de partis politiques a sombré dans le coma. Très peu d’entre eux ont cette force d’exister tout au long de l’année et d’aiguillonner l’activité politique.

La sortie de Ali Benflis est la première à citer pour ce week-end. L’ex-candidat à la présidentielle de 2014, président du parti Talaie El Houriyet, qui a mis en garde, hier, contre la situation qui prévaut dans les régions frontalières du Grand Sud, a invité l’Etat à initier un dialogue avec les représentants de la société civile. Dans un discours prononcé au cours de la réunion du conseil politique de son parti, Ali Benflis est revenu sur sa proposition de «sortie de crise» estimant que les hauts responsables actuels persistent «dans une attitude de fuite en avant» et ont opté pour «l’autisme face aux appels répétés de partis politiques de l’opposition et de personnalités politiques nationales en vue de l’ouverture d’un dialogue national». Le président de Talaie El Houriyet est convaincu que différer «la solution de la crise expose le pays au risque de dérapage dont le pouvoir en place portera l’entière responsabilité». Il fait un constat tout aussi alarmant sur le plan économique, reprochant au gouvernement ses «déclarations contradictoires» et une «opacité» qui entoure le processus de décision ce qui «désoriente les opérateurs économiques et dissuade les investisseurs nationaux et les partenaires étrangers potentiels».

Louisa Hanoune, la Dame de fer algérienne qui a présidé l’ouverture de la première session de la coordination nationale de l’organisation des jeunes pour la révolution (OJR), n’a pas manqué de revenir sur des sujets d’actualité brûlante. Elle a ainsi appelé au retrait des deux projets de loi sur la santé et le Code du travail. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) estime que ces deux textes «ne servent pas l’intérêt du peuple» affirmant qu’il s’agit là de «politique destructive (…) ayant provoqué la colère et l’anarchie générale au sein de la société». La SG du PT a relevé une fois encore la «sincère volonté du Président Bouteflika de consacrer la question de l’amazighité», notamment après l’adoption par le Conseil des ministres, réuni récemment, du projet de loi modifiant et complétant la loi de juillet 1963 définissant les fêtes légales, rappelant que le Président Bouteflika avait instruit le gouvernement d’accélérer la présentation du projet de loi organique portant création de l’académie de la langue amazighe, au Parlement. La SG du PT a indiqué par ailleurs que son parti poursuivra sa campagne nationale de collecte des signatures dans le cadre de la lettre qui sera adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander d’organiser des élections pour un Conseil constitutif qui constitue, selon elle, la «seule issue politique à la crise, à même de la régler à la source pour un renouveau institutionnel».

Moussa Touati, le président du Front national algérien (FNA), a, quant à lui, annoncé hier que le 4ème congrès de sa formation politique était prévu en mai. Il n’a cependant pas manqué, à l’ouverture des travaux du congrès régional de la région Centre, d’appeler les enseignants et les médecins protestataires à «faire preuve de sagesse, à faire primer l’intérêt suprême du pays».

Et à propos de ces mouvements de protestations, Douibi, le secrétaire général du Mouvement Ennahda propose d’aller vers des «solutions urgentes» S’exprimant à l’ouverture du séminaire politique des militants d’Ennahda, tenu à Constantine, Douibi a appelé à instaurer un «dialogue national regroupant les différentes composantes de la nation» devant aboutir, a-t-il souligné, à «un pacte national prometteur». Il a ajouté que son parti oeuvre, en concertation avec toutes ses composantes, les militants y compris, à instaurer au sein de sa formation politique, «une politique mature et développée basée sur la modération et la transparence».

Le président du mouvement El Islah a choisi, quant à lui, d’appeler les partenaires politiques à «un dialogue cohérent et inclusif». Filali Ghouini parle aussi d’une «sortie de crise» qu’il faudra trouver à travers le dialogue de tous les partenaires politiques qui doivent parvenir «à un consensus national populaire en vue de réaliser le projet civilisationnel». C’est à l’ouverture du séminaire d’encadrement du secrétariat de la jeunesse et des sports du Mouvement El-Islah que Ghouini a appelé également à donner la chance aux compétences «qui peuvent aller loin dans la réalisation du développement inclusif avec toutes ses dimensions».

Enfin, le président de l’Union pour le rassemblement national (URN), Hamidi Lahouari, a mis l’accent sur l’intérêt à accorder au développement social, appelant à consacrer la notion de citoyenneté dans tous les domaines et à tous les niveaux, car «elle est un des moyens les plus importants pour préserver la stabilité politique et sociale, de par son grand rôle, celui de consacrer l’unité nationale» alors que le président du parti AHD 54, Ali Faouzi Rebaine a plaidé pour «l’élargissement des prérogatives des Assemblées élues».