L’Algérie est de nouveau accusée de soutenir militairement Kadhafi, qui se bat pour la survie de son régime face à une opposition soutenue par une coalition internationale menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
En effet, vendredi, le département d’Etat américain a annoncé qu’il mène une enquête sur une prétendue livraison d’armes au régime de Kadhafi qui auraient été déchargées au port de Djen-Djen, dans la wilaya de Jijel.
Cette enquête du département d’Etat a été ‘’diligentée’’ à la suite de renseignements fournis aux Américains. ‘’Les Etats- Unis vérifient la véracité de l’information et demandent au gouvernement algérien, dans le cas où il serait au courant, d’empêcher la cargaison de parvenir aux forces de Kadhafi’’, indique un communiqué du département d’Etat américain.
Une source officielle américaine a indiqué que ‘’le département d’Etat américain est en train d’enquêter sur des rapports faisant état d’un navire transportant des armes pour le colonel Mouammar Kadhafi qui aurait été autorisé à accoster dans un port algérien. Une telle situation serait considérée comme une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu’’. La cargaison d’armes aurait été transférée par la suite par voie terrestre vers la frontière libyenne.
‘’Nous avons entendu des rapports indiquant qu’un navire transportant des armes pour le régime de Kadhafi a été récemment autorisé à accoster en Algérie et que ces armes sont actuellement transportées par voie terrestre’’ vers la Libye, selon l’officiel américain, cité par l’agence Reuters. Samedi, au lendemain de la diffusion de l’information du département d’Etat, réaction de l’Algérie.
La réaction du porteparole du ministère des Affaires étrangères est sans équivoque. ‘’L’Algérie a catégoriquement démenti samedi l’information faisant état d’un transit d’une cargaison d’armes par le port de Djen-Djen (Jijel, est d’Algérie) en direction de la Libye’’, selon la même source, citée par l’APS.
Le porte-parole du ministère des Affaire étrangères a «catégoriquement » démenti les «allégations » sur une prétendue livraison d’armes à Tripoli via l’Algérie. «Le ministère des Affaires étrangères dément catégoriquement ces allégations», ajoute la même source.
Ce n’est pas la première tentative d’impliquer l’Algérie dans le conflit libyen, en l’accusant de soutenir militairement Kadhafi. Des mercenaires transportés par l’aviation militaire algérienne à la dernière trouvaille du navire qui livre des armes en accostant au port de Djen-Djen, d’ailleurs géré par un conglomérat émirati dans le cadre d’un accord de partenariat, les anti-Kadhafi n’en sont pas à leur dernière tentative d’impliquer l’Algérie dans ce conflit.
Le 10 juillet dernier, le viceprésident du Conseil national de transition en Libye, Abdelhafiz Ghoga, avait appelé l’Algérie ‘’à cesser de soutenir Kadhafi’’. Les déclarations de ‘’dirigeants’’ de l’opposition libyenne contre l’Algérie ont un timing: à chaque fois qu’un plan est mis sur la table pour le règlement pacifique de ce conflit sur la base d’une feuille de route de l’Union africaine, soutenu par Alger.
Or, la position de neutralité d’Alger dans ce conflit gêne beaucoup d’intérêts, pas seulement l’opposition libyenne. Selon le porteparole du département d’Etat américain, cité par Reuters, le gouvernement algérien ‘’nous a affirmé en plusieurs occasions et a déclare publiquement qu’il appliquait strictement les résolutions de l’Onu sur le conflit libyen’’.
La Présidence portugaise du comité international de sanctions à l’Onu contre la Libye affirme de son côté ‘’n’avoir reçu aucune notification de ces allégations’’ sur un navire chargé d’armes pour le régime de Kadhafi. Pour autant, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci avait déjà exprimé la position de l’Algérie dans ce conflit, à savoir qu’il ne peut être réglé que par le dialogue entre les ‘’frères libyens pour préserver leur unité’’.
Yazid Alilat