Washington ravi par les réformes de Bouteflika

Washington ravi par les réformes de Bouteflika
washington-ravi-par-les-reformes-de-bouteflika.jpg

Le satisfecit accordé par Hillary Clinton aux autorités algériennes encouragera ces dernières à franchir de nouveaux pas dans la voie des réformes.

Considérée comme un pays pivot et un l’appui privilégié pour la stratégie américaine de lutte antiterroriste dans la vaste région du Sahel, l’Algérie vient d’être confortée dans sa position d’axe important dans la stratégie politique des Etats-Unis d’Amérique dans la région d’Afrique du Nord. La diplomatie américaine apporte solennellement son «approbation» aux réformes politiques initiées et promulguées par le chef de l’Etat. Prompts à soutenir les mouvements de révolte dans les pays arabes, les Etats-Unis ont glorifié l’exception algérienne. S’il existe un plan spécifique à l’international pour la région, comme c’est souvent soutenu par quelques parties, l’Algérie constitue bien un cas à part. En revanche, selon certains analystes, le rapprochement entre deux pays voisins, Algérie et Maroc notamment sur le plan économique, est vivement soutenu par la première puissance mondiale. Alors que d’aucuns parlaient d’un deal entre les islamistes-ayant conquis le pouvoir dans de nombreux pays arabes et les Etats-Unis, l’option consistant à faire de l’Algérie une zone tampon stable se précise.



La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a salué les «réformes significatives» engagées par l’Algérie pour conforter l’édifice démocratique. Elle a considéré que ces réformes étaient «significatives» et que les Etats-Unis les accueillent «favorablement» du fait qu’elles participent à «l’élargissement du champ démocratique». Mme Clinton a affirmé également que les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie sont «excellentes». La chef de la diplomatie américaine a fait ces déclarations lors d’un point de presse animé conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l’issue des entretiens que les deux parties ont eus au siège du département d’Etat.

Elle a tenu dans le même contexte à exprimer ses «remerciements à l’Algérie pour son aide en faveur de la Tunisie et de la Libye» et a également salué les «consultations régulières entre les Etats-Unis et l’Algérie sur les questions régionales ainsi que sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a expliqué que «ce que l’Algérie a refusé en 1991, et ce que nous ne voulons pas, c’est la violence». «Si l’Algérie n’est pas touchée par les révoltes populaires, cela ne signifie pas que le Printemps arabe n’a pas eu d’influence sur l’Algérie. Il s’agit de positiver et d’aller plus loin dans les réformes», a-t-il soutenu.

En 2006, dans ce qui s’apparentait à un plan pour le Maghreb, l’administration Bush n’a pas fait mystère de son intention de voir l’Algérie oeuvrer dans l’«intégration régionale» ou un pôle régional, qui devrait aboutir au règlement du conflit sahraoui. Assiste-t-on au remake de ce plan? Ce canevas américain entre dans le cadre du processus de repositionnement de Washington dans la nouvelle carte géopolitique arabe. Ce dessein semble même recevoir l’aval des dirigeants des pays européens liés avec les deux pays maghrébins voisins. Auparavant les réformes ont été jugées «impressionnantes» par la France. «J’ai été très impressionné, je dois dire, par la description que m’a faite le ministre de l’Intérieur de tous les textes qui ont été soit déjà adoptés, soit présentés au Parlement afin de donner un supplément de démocratie à l’Algérie», avait dit Claude Guéant, ministre français de l’Intérieur.

L’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, Martyn Keith Roper, a qualifié, lui aussi, les réformes d’«importantes» et que son pays allait suivre leur évolution. «Des pays arabes traversent une période difficile, au moment où l’Algérie connaît une stabilité remarquable», a déclaré Lord Risby en visite à Alger. Pour les Américains, l’objectif de vouloir agir ainsi serait de résoudre l’instabilité politique inquiétante et l’absence de démocratie dans la région. L’Algérie, non ébranlée par de grands soulèvements, possède des potentialités et des richesses énormes.