Durant le premier mandat de Barack Obama, les relations algéro-américaines ont pris une nouvelle dimension, qualifiées de “fructueuses et prometteuses” par le message de félicitations du chef de l’État, mais qu’en sera-t-il lors des quatre prochaines années, d’autant plus que le lien principal entre Alger et Washington, Hillary Clinton, ne sera plus là.
Entre l’Algérie et les États-Unis, les relations se sont raffermies ces quatre dernières années dans de nombreux secteurs, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, domaine dans lequel Alger est devenu un partenaire stratégique de Washington. Le Président algérien a saisi l’opportunité de la réélection de Barack Obama pour un nouveau mandat pour lui dire son “entière disponibilité à renforcer les relations fructueuses et prometteuses existant entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique et à donner à notre dialogue stratégique une impulsion à même de conforter notre coopération dans tous les domaines”. Abdelaziz Bouteflika a également ajouté : “Je me réjouis également de la qualité de notre concertation et des larges perspectives de coopération qu’elle ouvre dans le cadre d’une réponse solidaire de la communauté internationale aux grands défis auxquels elle fait face en matière de paix, de stabilité et de développement durable”. Il ne fait aucun doute que l’arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche en janvier 2009 a donné aux relations algéro-américaines, ainsi qu’aux rapports avec les autres capitales arabo-musulmanes une autre dimension. Il y a lieu de souligner le rôle particulier de la secrétaire d’État US aux Affaires étrangères dans cette nouvelle vision américaine vis-à-vis de l’Algérie et des autres pays de la région, connue sous l’appellation Mena (Middle East North Africa) pour les Américains. En effet, Hillary Clinton aura été la véritable interlocutrice des dirigeants arabes. Elle a contribué à atténuer la déception dans les capitales arabes, qui attendaient beaucoup de l’administration Obama, notamment après le discours du locataire du bureau ovale au Caire le 4 juin 2009, au cours duquel il avait donné naissance à un immense espoir parmi les peuples arabes. “Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les États-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’une de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres humains”, avait-il affirmé. Mais, depuis, il n’y a rien eu de concret. C’est surtout les Palestiniens, qui espéraient voir leur État prendre enfin forme, qui ont été les plus déçus, car le nouveau patron de la Maison-Blanche a buté sur l’obstination de Benjamin Netanyahu. Reste à savoir maintenant qui prendra le relais d’Hillary Clinton lors du second mandat de Barack Obama, du moment qu’elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne rempilerait pas, même si le candidat démocrate est réélu. Son successeur gardera-t-il le même cap, ou a-t-il une vision différente des rapports entre les États-Unis et les pays de la région Mena.
C’est dire l’importance du rôle du département d’État dans la politique étrangère de Barack Obama. En cette période où la situation est instable dans la région du Sahel, où une guerre est sur le point d’éclater, l’Algérie ne souhaiterait certainement pas que les États-Unis changent de discours, surtout que les deux pays sont sur la même longueur d’ondes sur ce dossier. Washington et Alger privilégient l’option diplomatique à l’usage de la force, bien qu’ils n’excluent pas d’y recourir si nécessaire pour déloger les terroristes du nord du Mali.
Il faut attendre le mois de janvier, date à laquelle Barack Obama installera sa nouvelle administration, pour être fixé.
M T
