Les chefs de la diplomatie de l’Union européenne ont rappelé hier à Luxembourg qu’à leurs yeux, le président syrien Bachar al-Assad ne pouvait rester au pouvoir à l’issue de la transition politique qu’ils appellent de leurs voeux. Cette annonce va à l’encontre de la nouvelle position des États-Unis, qui ont reconnu jeudi ne plus faire du départ du président syrien une “priorité” et chercher une nouvelle stratégie dans le règlement du conflit en Syrie qui dure depuis six ans.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a même indiqué que son pays voulait travailler avec la Turquie et la Russie pour trouver une solution politique à long terme en Syrie, plutôt que de se focaliser sur le sort de Bachar al-Assad. “Nous avons toujours la même position, je ne pense pas qu’il y ait un avenir pour Assad, mais c’est au peuple syrien de décider”, a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, en arrivant à une réunion de l’UE à Luxembourg.
Dans les conclusions adoptées lundi lors de leur réunion mensuelle, les 28 rappellent d’ailleurs, comme ils l’avaient déjà fait en octobre dernier, “qu’il ne saurait y avoir de paix durable en Syrie sous le régime actuel”. Il faut “une transition politique digne de ce nom et à la fin du processus politique, lorsqu’il s’agira de bâtir la Syrie de l’avenir (…) la France n’imagine pas un seul instant que cette Syrie puisse être dirigée par Assad tant il a une responsabilité dans la situation actuelle, plus de 300 000 morts, les prisonniers, les torturés, un pays détruit”, a martelé le ministre français Jean-Marc Ayrault.
“Après six ans et demi de guerre, il semble complètement irréaliste de penser que l’avenir de la Syrie sera exactement le même que ce qu’elle était dans le passé. Mais c’est aux Syriens de décider, ça c’est clair”, a pour sa part résumé la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini.