Walid Nekkiche, diffamé par des médias et réhabilité par la justice

Walid Nekkiche, diffamé par des médias et réhabilité par la justice

Le réquisitoire de perpétuité prononcé dans l’après-midi d’hier lundi au tribunal de Dar El Beida, contre le jeune Walid Nekkiche, a laissé libre cours à des rumeurs et des diffamations aussi graves les unes que les autres.  

Le jeune étudiant de l’Institut supérieur des sciences de la mer et de l’aménagement du territoire (Ismal) a fait l’objet d’une grave campagne médiatique de diffamation, au grand étonnement de ses avocats et de plusieurs autres acteurs de la société civile.

En effet, des journaux arabophones sont allés très loin en avançant des théories farfelues, évoquant l’infiltration du mouvement de contestation populaire Hirak, en s’appuyant sur les accusations portées contre l’étudiant.

Un autre journal avait parlé du « jugement d’un agent secret du mouvement MAK, qui prévoyait d’interrompre les élections présidentielles et de former un mouvement terroriste ». Ces deux journaux ont omis de citer les déclarations du « mis en cause » ni celles de ces avocats, laissant ainsi courir des allégations graves et dangereuses.

Impressionnante mobilisation des avocats

Lors des plaidoiries, les avocats n’ont pas tardé à battre en brèche toutes ces accusations. Il s’agit selon la défense de : « participation à un complot pour inciter les citoyens à prendre les armes contre l’autorité de l’État et organisation d’une manière secrète de communication à distance dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale ».

Au final, Walid a été condamné à six mois de prison ferme et une amende de 20.000 dinars pour la seule accusation de « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l’intérêt du pays ». Ayant purgé sa peine (14 mois de détention provisoire), il a retrouvé sa liberté ce mardi matin.

Forte heureusement pour lui, et grâce à une impressionnante mobilisation des avocats, le jeune étudiant a été acquitté dans les autres accusations portées à son encontre, et utilisées par ces quelques médias, en le condamnant avant même que le verdict de la justice soit rendu.

L’impressionnante mobilisation des 25 avocats présents pour défendre l’étudiant a été largement saluée sur les réseaux sociaux et de la part de différents acteurs de la société civile et des citoyens.

Walid Nekkiche a été « torturé », selon ses avocats

Lors des plaidoiries, les avocats Belarif, Saheb et Nacéra Hadouche ont indiqué que les aveux de leur mandant ont été faits « sous la torture ». Selon Me Mohand-Tayeb Belarif, s’est écrié : « Walid Nekkiche a été torturé, il a été violé ! ».

Me Nacéra Hadouche, a également indiqué que « Walid Nekkiche a été arrêté le 26 novembre 2019. Il avait disparu jusqu’au 2 décembre ». Durant cette période, continua l’avocate, « il aurait subi des sévices sexuels et d’autres tortures des éléments de service de sécurité ».