Le Directeur général d’Air Algérie a donné curieusement une explication très politique à la non ouverture de la ligne aérienne Alger Téhéran.
Dans un entretien accordé à un confrère, Wahid Bouabdellah s’est aventuré sur le terrain politico-diplomatique pour justifier son «refus» d’ouvrir cette ligne. « Pour la ligne Alger Téhéran, il y a un danger de prosélytisme religieux avec ce pays. Certes, il y a une demande de la part des Algériens pour visiter l’Iran qui est un grand pays touristique.
Mais je ne veux pas que nos avions servent de supports au prosélytisme religieux». C’est la première fois qu’un responsable algérien non politique jette un tel pavé dans la marre. Conclusion : le retard de l’ouverture de cette ligne tient plus aux considérations politiques qu’à des raisons techniques.
Pourtant, c’est le président de la république lui-même qui avait donné son OK, à son homologue Ahmadinejad sur l’ouverture de cette ligne lors de la visite officiel de ce dernier en Algérie en 2009. Il faut ajouter également que les relations entre les deux pays sont bonnes voire excellentes depuis l’accession du président Bouteflika au pouvoir en Algérie.
Se pose alors la question de savoir qui mandaté le PDG d’Air Algérie pour tenir ce genre de discours. Parlait-il en son nom personnel auquel cas il n’a strictement aucune prérogative à le faire dés lors que ces questions stratégiques relèvent du gouvernement voire des hauteurs autorités du pays. A moins qu’il ait été chargé de livrer «ces vraies» raisons qui ont retardé l’ouverture de la liaison Alger-Téhéran.
En tout cas, cette digression diplomatique de Wahid Bouabdellah pose de sérieuses interrogations. En revanche, s’agissant de la ligne Alger- New York, le patron du pavillon national, invite à demi mot les autorités algériennes a lever le monopole du transport du courrier tel que réclamé par les compagnie s américaines.
«Pour Alger‑New York, son lancement dépend de l’évolution de la loi postale algérienne qui donne actuellement le monopole du transport des courriers de moins de 500 grammes à la Poste. Trois compagnies américaines, DHL, UPS et Fedex demandent la libération de ce marché en échange d’une autorisation pour la ligne Alger New York».
Et d’ajouter que «ces compagnies discutent aussi avec l’ARPT sur les taxes énormes auxquelles elles sont soumises». Bizarre…