650 correcteurs pour 24.683 copies
Entre la fin des épreuves du Bac, le 15 juin dernier et les résultats prévus pour le 10 juillet prochain, 33.000 enseignants correcteurs vont devoir corriger environ 5 millions de copies au niveau des 49 centres de correction répartis à travers tout le territoire national.
Mais avant d’atterrir entre les mains de l’enseignant correcteur, les 5 millions de copies du Bac suivent leur parcours dans l’anonymat. Elles sont ramassées par un jury et orientées vers la salle des départs au sein des centres d’examen où elles sont comptées et classées dans un procès-verbal. Ensuite on les fait porter dans un centre de regroupement où l’on procède déjà au changement du numéro d’inscription tout en préservant l’anonymat des copies avant de les acheminer vers les différents centres de correction. Une fois arrivée au centre de correction, elles sont à nouveau recomptées, puis classées par matière et par jury, et brassées de manière aléatoire, avant d’être dispatchées entre les correcteurs.
Une virée dans le centre de correction de Hassiba Benbouali à Kouba nous a permis de constater de visu que la correction du baccalauréat a sa propre organisation et son propre organigramme. «Chaque matière est divisée en commissions et chaque commission comporte environ 150 copies distribuées aux enseignants convoqués à cette mission et chaque commission a un responsable qui joue le rôle d’évaluateur», a indiqué le chef de centre M. Ahmed Meghzi qui nous a reçus dans son bureau.
Dans ce centre d’examen, on compte 650 correcteurs qui se sont mobilisés pour la correction des 24.683 copies concernant 2.470 candidats toutes filières confondues. L’équipe assure son travail à partir de 7 h 30 jusqu’à 14 h. Pour permettre aux correcteurs de se reposer, une pause de 30 minutes leur est accordée entre 10 h à 10 h 30. A 14 h, c’est la clôture des travaux de la journée, la suite des corrections ne reprendra que la journée suivante. Sur les lieux, en cette matinée de dimanche, deuxième jour de correction, hormis les secrétaires généraux et les chefs de commissions qui se déplacent entre les salles, mains chargées de feuilles ou d’autres documents, aucune trace d’enseignants, bien qu’ils y sont au nombre de 650 chargés de voir et de revoir les copies (double correction), de toutes les filières. «Pour les deux premières journées, l’opération s’est déroulée dans les normes et dans une sérénité totale. Aucune anomalie n’a été relevée. Chaque examinateur est plongé dans les copies. Il veille au grain. Son seul souci est d’accomplir son travail par rapport au barème tracé», a souligné le chef du centre de correction.
Un 16,5/20
en… philosophie
C’est aussi l’avis de M. Cherabta Belkacem, inspecteur national de l’éducation chargé de la matière mathématiques. Les deux pédagogues estiment que l’expérience acquise en de telles circonstances, a permis aux enseignants d’être plus performants.
Pour ce qui est du niveau des copies dans l’ensemble, les enseignants estiment qu’il est encore « trop tôt d’évaluer le contenu des réponses des candidats « , mais ils affichent tout de même leur satisfaction quant aux premières copies examinées qui reflètent un niveau « appréciable » de certains candidats. C’est le cas de Mme Brahimi Nacéra enseignante correctrice dans la filière lettres et philosophie qui a été marquée par l’organisation des réponses, la méthodologie, et la clarté des réponses de certains candidats. “Des candidats travaillent de manière très correcte et convaincante. Conséquence : De bonnes notes ont été accordées dont un 16,5/20 en philosophie.” “Selon la première correction, nous pensons que le taux de réussite sera supérieur à celui de l’an dernier car les sujets était accessibles”, présage M. Baghdadi un autre correcteur en matière de physique-chimie. Il estime que les copies qu’il a eues à corriger, confirment que les candidats sont ordonnés tout en insistant sur les trois vertus de la réussite scolaire à savoir la politesse, la propreté et l’ordre.
Pour M. Baghdadi « le sujet de la matière relève du programme et les candidats ont su traiter les énoncés. Il y a d’excellentes copies qui ont mérité un 18/20», a-t-il souligné, estimant qu’au vu des copies et les réponses des candidats, le taux de réussite sera fort appréciable, pour cette année.
10 jours à lire et à relire
Chacune des 13 commissions regroupe une trentaine d’enseignants correcteurs parfois moins, chargés d’examiner et de corriger les copies. La correction type posée sous les yeux, les enseignants sont plongés dans les différentes réponses des candidats. Rien ne les distrait, même pas notre présence. Ils passeront ainsi 10 jours à lire et relire les piles de feuilles entassées devant eux. “Les enseignants peuvent corriger entre 300 à 350 copies entre la première et la deuxième corrections. Bien sûr, il y aura une troisième correction s’il est relevé un grand écart de points (3,5 pour les filières scientifiques et 4 pour les filières littéraires), entre les deux corrections”, explique M. Meghzi.
Les notes de chaque copie sont par la suite inscrites sur un bulletin qui sera transmis au secrétariat général pour une première vérification avant de le saisir au niveau de la base des postes d’informatique. Le listing des notes, composté, corrigé, saisi et imprimé, sera soumis, au contrôle et à la vérification une deuxième, voire une troisième fois avant l’impression. Telles sont les nombreuses et fréquentes étapes qui précédent la délibération qui aura lieu au terme de la correction.
Cela se fait par une équipe très dynamique qui assure la corvée juste avant l’annonce des résultats prévue pour le10 juillet prochain. C’est dire le caractère très minutieux de la procédure. Normal, c’est tout le cursus de l’élève qui est en jeu.
Sarah SOFI
RELIZANE : 621 correcteurs mobilisés
A l’instar des autres régions du pays, la phase de correction des copies du baccalauréat, session 2011 concernant plus de 18.000 (dix-huit mille cent dix) candidats, a débuté au lycée Adda Benaouda de repliant au sein de 28 salles de correction, étant donné que c’est le 2e centre de correction dans l’Ouest du pays, après celui d’Oran.
Six cent vingt et un professeurs sont chargés de la correction de ces copies ayant trait à toutes les matières enseignées dans le cycle secondaire réparties entre 69 commissions de correction chapeauté par 12 présidents de commission et 12 professeurs évaluateurs de notes.
Ainsi, la première phase de correction sera achevée le 28 du mois courant, la deuxième phase débutera le lendemain et prendra fin le 2 juillet 2011. Il convient d’indiquer que chaque copie est corrigée par deux correcteurs. S’il y a un écart de quatre points entre les deux corrections d’une copie, relative à une matière scientifique et quatre points et demi, pour une copie ayant trait à une matière littéraire, celle-ci sera soumise à une troisième correction.
Si l’écart est acceptable, les deux notes seront additionnées et divisées par deux pour donner la note exacte, le 4 juillet. Le code contenant les copies sera transmis à la cellule centrale à Alger, relevant de l’Office national des examens et concours.
Au lycée Adda Benaouda toutes les conditions matérielles ont été réunies pour la réussite de l’opération, y compris le transport des correcteurs vers leur lieu de résidence pour les plus éloignés. Soulignons que les enseignants correcteurs, en charge des différentes copies seront payés à raison de 35 dinars la copie corrigée, en plus d’une prime de 600 dinars par jour. Avant leur acheminement dans les 49 centres de correction, les copies sont rassemblées au niveau de 9 centres de regroupement, où elles sont de nouveau codifiées avec le changement du numéro de code du candidat afin d’éviter tout soupçon ou triche dans la correction. Selon certaines sources, les résultats seront connus le 10 juillet.
Cependant, pour ne pas oublier, le chef de centre de correction de Relizane a indiqué, que les premières corrections ayant touché les copies concernant les langues sont jugées bonnes au vu des notes attribuées.
M. Berraho
A retenir…
Chaque copie est corrigée à deux fois. Au cas où la différence dans la note est supérieure à 3,5 points pour les scientifiques et à 4 pour les littéraires, la même copie est soumise à une troisième correction.
La correction des copies est censée être conforme au barème et solutions modèles, établis jeudi et vendredi derniers par les commissions des correcteurs.
Chaque correcteur a, à sa charge, 150 copies. Ceux qui commettent des erreurs répétées dans la correction à hauteur de 25% sont d’office exclus et portés sur une liste noire.
l Chaque copie corrigée est évaluée à 35 DA. Une prime de 600 DA par jour est instituée pour encourager les correcteurs à éviter la correction dans la précipitation.
S. S.