La délégation algérienne a quitté Londres avec une seule médaille d’or, œuvre du combatif et gagneur Taoufik Makhloufi à qui il faut tirer chapeau.
Un véritable fiasco, surtout concernant les sports qui jadis rapportaient toujours de nombreux podiums aux Jeux Olympiques. Que s’est-il passé ? C’est dramatique. Tous les athlètes engagés dans les différentes épreuves avaient pris de l’eau, y compris le judo et la boxe sur lesquels tous les espoirs de couronnement reposaient. Ces derniers n’ont pu retrouver des couleurs, la boxe à tout simplement explosé. De toute façon, les JO de Londres avaient mal commencé pour les sportifs algériens. Certes on dira qu’il manquait de l’expérience aux jeunes, et pour les autres ? Il y a eu la faillite des équipes algériennes, incapables de se qualifier. A Londres, ils s’étaient vus trop beaux, alors qu’ils ne sont pas au niveau des meilleurs. La faillite est collective. La contre-performance concédée jusqu’ici par nos représentants aux Jeux Olympiques- 2012 à Londres était prévue ; elle vient surtout mettre à nu l’échec des fédérations concernées. Les représentants des différentes activités ont failli à leurs missions, en quittant les compétitions dès les premiers tours, après des années de préparation qui se sont résumées en de très courtes minutes de figuration. Londres reflète à coup sûr la problématique globale et pertinente du sport national, en mal de performances et surtout de restructuration ! Une vraie débâcle en dépit des budgets faramineux alloués au secteur des sports au cours des dix dernières années. A titre d’exemple, le département de la Jeunesse et des Sports, géré depuis juin 2007 par Hachemi Djiar, s’est vu allouer en 2011 un budget de près de 28 280 209 000 de dinars (plus de 376 millions de dollars). Toute cette somme pour cette débâcle ? Le sport de haut niveau est exigeant. Si l’on veut réussir ? Réussir, ce qu’ont fait le Kenya, la Jamaïque, Trinidad et Tobago, par une refonte globale du sport, de tous les sports et, partant, de restructuration des fédérations qui, apparemment, ne rendent compte à personne. Le cumul d’erreurs nous a menés à cette impasse. En partant des erreurs de gestion, à des méthodologies d’entraînement mal adaptées, à une absence d’une vraie politique sportive tournée vers le développement, à une mauvaise préparation, à une programmation inadéquate pour arriver enfin aux erreurs de gestion qui nous ont conduits à cette Bérézina. Il convient de souligner l’impératif de créer une commission d’experts indépendants pour examiner l’état des lieux de toute l’activité sportive par disciplines. Le sport est une gouvernance, peut-être même la plus pertinente dès lors qu’elle implique succès populaires, investissements massifs et espérances collectives. Le seul moyen pour réussir ce qu’ont réussi les autres, c’est de laisser aux «VRAIS» sportifs la charge d’encadrer cette jeunesse. Nous connaissons beaucoup de ceux qui ont eu cette chance d’amener des résultats, tant soit peu. Il faut arrêter avec le clientélisme et laisser les vrais encadreurs faire ce travail. En plus, l’État doit financer le travail fait et ne pas donner l’argent à n’importe qui et suivre les bénéficiaires de cet argent avec des contrôles en amont et en aval. Enfin, ne pas autoriser les participations sans préparation, à la hauteur des exigences. Et ceux qui se sont servis du sport, au lieu de se dévouer à sa cause, devraient disparaître à jamais du paysage sportif et laisser leurs places aux véritables compétences … Barakat rohou !
Y. B