Vous avez le choix entre, une coupe de glace, un ballon en pleine figure ou un chapelet d’injures Le square Port Saïd livré à des bandes de voyous

Vous avez le choix entre, une coupe de glace, un ballon en pleine figure ou un chapelet d’injures Le square Port Saïd livré à des bandes de voyous
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La place publique «Square Port Saïd», située au boulevard du front de mer, dans laquelle sont implantées deux crémeries, que de nombreux visiteurs fréquentent particulièrement en cette période caniculaire, offre un spectacle désolant.

Cette place, pour laquelle la municipalité a investi d’importantes sommes d’argent pour son aménagement, est purement et simplement abandonnée à son triste sort. Elle est transformée en terrain de football et en un lieu de beuverie, gênant et perturbant considérablement ceux qui viennent ici prendre un bol d’air frais et dégradant, en même temps, les espaces réservés aux plantes d’ornement.

«Comment voulez-vous attirer des touristes à Oran avec un décor pareil ?» s’interroge un jeune habitué des lieux, «souvent, le ballon atterrit sur une table de la crémerie, où une famille est attablée, renversant les coupes de crème glacée et de boissons fraîches et éclaboussant leurs habits.

Souvent, un handicapé mental pénètre dans la terrasse de la crémerie et se promène tout nu entre les tables, sans parler des grossièretés, qui s’échangent entre les joueurs de football, qui mettent mal à l’aise les familles installées dans les terrasses des crèmeries. «Où sont les services concernés et que font-ils pour mettre un terme à cette situation dégradante, qui ternie davantage l’image de la ville d’Oran ?» se demande le jeune homme.

Jadis au centre de cette place publique, existait une statue en bronze de deux lionceaux. Elle a été démontée depuis près de cinq ans pour être installée ensuite près d’un hôtel du centre-ville. A sa place, un jet d’eau a été réalisé. Il n’a fonctionné qu’à deux occasions, la première lors des essais et la seconde fois lors de la 16e conférence du LNG.

Dans le bassin plein de détritus de ce jet d’eau, reposent deux cercles en béton, recouvert de faïences, qu’un entrepreneur a badigeonné avec de la laque, lors des travaux d’aménagement de la ville. Un riverain dira à ce sujet : «Peindre de la faïence avec de la laque est ridicule et ça ne peut exister que là où règne la médiocrité.

C’est une honte, surtout dans un endroit pareil, le plus fréquenté de la ville. Mais, que pouvons-nous faire d’autre à part constater et se lamenter ?» a conclu notre interlocuteur.Dans les espaces réservés aux plantes d’ornement, les cannettes et les bouteilles de bière, ainsi que les briques à vin et les déchets ont remplacé le gazon et les fleurs.

Une famille, rencontrée sur les lieux, pense que cette place publique, qui reflète le visage d’Oran, mérite un meilleur sort. «Les fleurs, qui ont été plantées à l’occasion du LNG 16 dans ces espaces, ont transformé pendant quelques temps l’image de cette place.

Malheureusement, faute d’entretien et de gardiennage, tout a disparu pour laisser place aux ivrognes et délinquants», a-t-elle expliqué avant d’ajouter : «Pour attirer des touristes, cette place doit, en principe, servir comme exposition des objets d’art et non pas pour être utilisée comme un stade de football.»

Au niveau des crémeries, une coupure d’eau potable persiste depuis quatre mois. Le tenancier de l’un de ces commerces nous a révélé qu’il a quotidiennement recours aux colporteurs pour s’approvisionner en eau potable : «Je dépense, chaque jour, mille cinq cents dinars auprès d’un colporteur pour avoir de l’eau potable», nous a-t-il dit.

A cette lamentable situation, dans laquelle se trouve cette place, la fermeture des toilettes publiques encourage certaines personnes à uriner dans certains coins et contre les arbres de cet endroit.

A. Bekhaïtia