Votre humeur est-elle en berne ? Apprenez à identifier les symptômes de la dépression

Votre humeur est-elle en berne ? Apprenez à identifier les symptômes de la dépression
Qu’est-ce que la dépression (Centre Médical Anadolu)

La dépression est un trouble mental grave et fréquent qui affecte la vie quotidienne des patients, modifiant leurs pensées, leurs émotions, leurs comportements et leurs fonctions physiques.

Contrairement à une simple baisse de moral, la dépression est une affection profonde et persistante. Si elle n’est pas traitée, elle peut limiter la capacité fonctionnelle du patient et, dans les cas graves, présenter un risque de suicide.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère la dépression comme l’une des maladies mentales les plus répandues dans le monde, touchant plus souvent les femmes que les hommes. Elle est généralement liée au stress, à la solitude, au deuil et aux changements de la vie moderne.

Les personnes atteintes de dépression ont une vision négative d’elles-mêmes, de leur entourage et de leur avenir. Cette maladie se manifeste aussi par une perte d’énergie, un repli sur soi, une indécision, une agitation et un sentiment de culpabilité. Un diagnostic et une intervention rapide sont essentiels pour prévenir une détérioration de la qualité de vie du patient.

Tristesse, fatigue, perte de plaisir… reconnaître les symptômes de la dépression

Les symptômes de la dépression varient grandement d’une personne à l’autre. Il est essentiel de les identifier pour chercher de l’aide le plus tôt possible. Les signes de cette maladie ne se limitent pas à une tristesse passagère et touchent tous les aspects de la vie quotidienne.

Voici en outre les symptômes les plus courants qui, lorsqu’ils persistent pendant au moins deux semaines, peuvent indiquer un état dépressif :

  • Humeur dépressive : Un sentiment de tristesse, de vide ou de désespoir presque constant.
  • Perte de plaisir (anhédonie) : L’un des signes les plus distinctifs de la dépression est la perte d’intérêt ou de plaisir pour toutes les activités.
  • Changements d’appétit ou de poids : Une perte ou une prise de poids significative et involontaire, souvent liée à un manque ou un excès d’appétit.
  • Troubles du sommeil : Insomnie (difficulté à s’endormir, réveils nocturnes) ou, à l’inverse, hypersomnie (besoin de dormir de manière excessive).
  • Fatigue et perte d’énergie : Un sentiment persistant de fatigue ou de manque d’énergie, même après une bonne nuit de sommeil.
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité : Des pensées de culpabilité excessive ou d’inutilité, un sentiment d’auto-critique qui ne correspond pas à la réalité.
  • Difficulté à se concentrer : Une diminution de la capacité à penser, à se concentrer, ou de l’indécision.
  • Agitation ou ralentissement : Une agitation motrice ou, au contraire, un ralentissement des mouvements et de la parole, observable par les autres.
  • Pensées de mort ou de suicide : Des pensées récurrentes de mort, des idées suicidaires sans plan défini, ou des tentatives de suicide.

Test de dépression : comment évaluer votre état mental ?

Un test de dépression est un questionnaire ou une échelle d’évaluation que les psychiatres ou les psychologues utilisent pour évaluer l’état mental d’un patient. Ces tests aident à déterminer la gravité, le type et l’évolution de la dépression. Ils ne posent pas un diagnostic à eux seuls, mais sont un excellent outil d’orientation lorsqu’ils sont combinés à un examen clinique.

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Par ailleurs, voici les trois tests les plus couramment utilisés pour diagnostiquer un potentiel état de dépression :

  • L’échelle de dépression de Beck (BDI) : C’est le test d’auto-évaluation le plus fréquent.
  • L’échelle de dépression de Hamilton (HDRS) : Il s’agit d’un test basé sur l’observation clinique pour évaluer la gravité de la dépression.
  • L’échelle de dépression du CES-D (Center for Epidemiologic Studies Depression Scale) : C’est une autre échelle valide, souvent utilisée pour des études dans la population générale.

Ces tests comportent des questions sur le sommeil, l’appétit, l’énergie, l’intérêt pour la vie et les pensées suicidaires. Ils contribuent à poser un diagnostic de dépression lorsqu’ils sont utilisés en complément de l’évaluation clinique.

Dépression : le rôle de la génétique et de l’environnement

La dépression est une maladie complexe qu’on ne peut attribuer à une cause unique. Elle résulte d’une interaction entre des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux qui rendent une personne plus vulnérable à son développement.

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Les causes de la dépression sont multiples et généralement entrelacées. Voici les six principales :

  • Facteurs génétiques : Si des membres de votre famille souffrent de dépression, vous avez un risque plus élevé d’en être atteint. Les gènes influencent la manière dont le cerveau gère les neurotransmetteurs, ce qui peut vous prédisposer à la dépression.
  • Déséquilibre neurochimique : La dépression est liée à un déséquilibre de certains neurotransmetteurs, comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline, qui régulent l’humeur. Un dysfonctionnement dans leur production, leur libération ou leur absorption peut affecter le bien-être émotionnel.
  • Changements hormonaux : Les fluctuations hormonales, qui surviennent notamment après un accouchement (dépression post-partum), à la ménopause ou en cas de troubles de la thyroïde, peuvent déclencher une dépression.
  • Événements traumatisants ou stressants : Des événements de la vie, comme le décès d’un proche, un divorce, la perte d’un emploi, des difficultés financières ou un traumatisme infantile, peuvent augmenter le risque de dépression.
  • Maladies chroniques : Les maladies chroniques comme le cancer, le diabète ou les maladies cardiovasculaires peuvent augmenter la vulnérabilité à la dépression en raison du stress physique et psychologique qu’elles entraînent.
  • Consommation de substances : L’abus d’alcool ou de drogues peut affecter la chimie du cerveau et déclencher un état dépressif.

La dépression n’est pas un signe de faiblesse, mais bien une maladie qui nécessite une attention professionnelle. Reconnaître ses causes est la première étape pour obtenir l’aide et les soins appropriés.

Dysthymie, trouble bipolaire : les types de dépression expliqués

La dépression n’est pas une maladie unique ; elle se manifeste sous différentes formes, avec des symptômes et une intensité qui varient d’une personne à l’autre. C’est pourquoi la psychiatrie a établi plusieurs sous-types pour mieux la diagnostiquer et la traiter.

Le trouble dépressif majeur est la forme la plus courante et la plus grave. Il perturbe sévèrement les activités quotidiennes d’une personne. Le trouble dépressif persistant, ou dysthymie, est plus léger, mais dure longtemps, au moins deux ans. Par ailleurs, certaines formes de dépression sont liées à des événements spécifiques, par exemple le trouble affectif saisonnier qui se déclare en automne et en hiver. La dépression post-partum est quant à elle déclenchée par les changements hormonaux qui surviennent après un accouchement.

Il existe encore des formes plus rares. La dépression atypique se distingue par des symptômes comme un besoin excessif de manger ou de dormir. Enfin, la dépression psychotique s’accompagne d’hallucinations ou de délires, tandis que la dépression bipolaire se manifeste par des épisodes dépressifs qui suivent les phases maniaques du trouble bipolaire.

Diagnostic : l’importance de l’évaluation clinique

Le diagnostic de la dépression se fait grâce à un processus d’évaluation mené par un psychiatre ou un psychologue clinicien. Il ne suffit pas de se fier à l’humeur du patient, car le spécialiste examine également la durée et la gravité des symptômes. Il vérifie comment la maladie affecte son quotidien et il étudie ses antécédents médicaux pour déterminer les causes.

Pour commencer, l’expert effectue un entretien clinique approfondi. Il pose des questions précises sur les émotions, les pensées, le comportement et le fonctionnement du patient au quotidien. Les symptômes de la dépression, comme une baisse d’énergie ou l’anhédonie, doivent persister pendant au moins deux semaines pour confirmer le diagnostic. Par ailleurs, des questionnaires d’évaluation, comme l’échelle de dépression de Beck, complètent l’analyse.

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Le médecin examine aussi les antécédents médicaux pour écarter d’autres problèmes de santé aux symptômes similaires, comme les troubles de la thyroïde. Enfin, si nécessaire, il procède à une évaluation psychiatrique pour différencier la dépression d’autres troubles comme les troubles anxieux ou le trouble bipolaire.

Des méthodes et des habitudes simples pour s’en sortir

Même si les méthodes pour lutter contre la dépression varient, les approches de base renforcent le bien-être psychologique et soutiennent le processus de guérison. Ces méthodes ne remplacent pas un traitement, mais elles facilitent grandement le rétablissement. Dans les cas de dépression légère ou modérée, un changement de mode de vie s’avère extrêmement bénéfique.

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  • Faire de l’exercice régulièrement : Le sport augmente les niveaux de sérotonine et de dopamine dans le cerveau, ce qui améliore l’humeur.
  • Avoir une alimentation saine : Des nutriments comme les oméga-3, l’acide folique et la vitamine B12 ont un effet direct sur l’équilibre mental.
  • Établir une routine quotidienne : Une routine de sommeil, d’alimentation et d’activité régulière préserve l’équilibre mental.
  • Renforcer les liens sociaux : L’isolement aggrave la dépression ; des relations saines et un bon soutien sont bénéfiques.
  • Se fixer de petits objectifs quotidiens : Le sentiment d’accomplissement et d’avoir un but augmente la motivation.
  • Méditation, yoga et exercices de respiration : Ces activités sont excellentes pour la relaxation mentale et la gestion du stress.
  • Rechercher un soutien professionnel : La psychothérapie et, si nécessaire, un traitement médicamenteux sont au cœur de la prise en charge.

Traitement de la dépression : thérapie, antidépresseurs… les options

Le traitement de la dépression est une approche personnalisée qui dépend des symptômes, de la gravité de la maladie et du mode de vie de chaque personne. Les meilleurs résultats s’obtiennent en combinant la psychothérapie et un traitement médicamenteux. Pour une dépression légère, la thérapie seule peut être suffisante. Toutefois, si la dépression est modérée ou grave, un traitement médicamenteux devient indispensable.

La psychothérapie, aussi appelée thérapie par la parole, aide les patients à mieux gérer leurs émotions. Des méthodes comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou la thérapie interpersonnelle (TIP) améliorent les compétences d’adaptation. En parallèle, des antidépresseurs, tels que les ISRS ou les IRSN, aident à rétablir l’équilibre chimique du cerveau. Il est important de noter que ces médicaments font effet seulement après quelques semaines.

Afin de compléter le traitement médical, des groupes de soutien offrent aux personnes un espace où partager leurs expériences et ainsi réduire leur sentiment de solitude. Finalement, les thérapies alternatives, comme la luminothérapie et la pleine conscience, peuvent aussi s’avèrer bénéfiques.

Le rétablissement demande de la patience, car le processus est graduel et la résilience émotionnelle s’améliore avec le temps. Le plus important est de ne jamais hésiter à demander de l’aide, même si on se sent seul.