« Vos propos ne nous affectent pas »

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A qui s’adressait hier le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lorsqu’il disait que l’Algérie est sur la bonne voie et maîtrise la situation économique ? Aux auteurs de la campagne médiatique de l’Hexagone ? A l’ancien président français Nicolas Sarkozy ? Aux institutions financières internationales ? Ou tout simplement à l’opposition qui n’arrête pas de fustiger tout ce qui a été réalisé durant plus de quinze ans.

En tout état de cause, cette sortie médiatique de Sellal a tout l’air d’une mise au point adressée à certains cercles politiques qui s’agitent depuis peu.



Ces derniers jours, l’on assiste en effet de la part de hauts responsables français à un acharnement inédit, notamment au sujet de l’état de santé du président Bouteflika.

De l’ex-président Nicolas Sarkozy à l’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré en passant par le tweet du Premier ministre Manuel Valls, et encore l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, qui a lâché un lapsus révélant les visées françaises en Kabylie, Paris joue aujourd’hui un jeu malsain dans l’espoir de fragiliser encore plus l’Algérie qui s’est montrée pourtant généreuse ces trois dernières années.

Alger a accordé à l’ancien colonisateur des contrats mirobolants, sans compter l’autorisation accordée aux avions de chasse français de survoler le territoire algérien pour aller bombarder les nids terroristes au nord du Mali.

En retour, ces cercles, ne pouvant plus supporter la hardiesse de la diplomatie algérienne dans les grands dossiers régionaux (Syrie, Libye, Mali et Sahara occidental) font feu de tout bois pour discréditer davantage l’Algérie en s’attaquant une fois au chef de l’Etat et une autre fois en minimisant les capacités de l’Algérie à surmonter ses obstacles économiques induits par la chute drastique du prix du pétrole.

Selon Sellal, « les propos tenus par-ci et par-là par des responsables étrangers ne nous affecteront nullement » dans notre politique et notre travail, et « nous n’accepterons aucune ingérence dans nos affaires », a-t-il souligné.

Sellal a ajouté, dans le même cadre, que la situation engendrée par la chute des prix des hydrocarbures a, au contraire, « incité le gouvernement à revoir son modèle économique », à travers notamment la diversification de l’économie nationale.

Par la même occasion, Sellal a mis l’accent sur l’importance du secteur du tourisme et le rôle qu’il peut jouer dans le développement et la diversification de l’économie nationale.

Un secteur longtemps ignoré des politiques de développement depuis 1962 alors que le pays dispose d’atouts considérables en la matière pour lui faire jouer un rôle majeur dans l’économie nationale, à l’instar des pays voisins qui tirent presque l’essentiel de leurs revenus du tourisme.

Avant-hier le ministre du Tourisme, Amar Ghoul, a laissé entendreque le nouveau modèle économique « verra bientôt le jour ». Selon lui, ce nouveau modèle « constitue une réponse à tous ceux qui affirment que le gouvernement ne travaille pas ».

Le membre du gouvernement a indiqué qu’après son adoption par le gouvernement, ce projet sera soumis aux partenaires économiques et sociaux, UGTA, FCE et autres organisations patronales) avant d’être soumis à l’examen et à l’adoption du Conseil des ministres, probablement avant la fin du mois en cours.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a présidé, samedi dernier, un conseil interministériel dédié à la crise économique. Outre le Premier ministre, les ministres des Finances, de l’Industrie, du Commerce, de l’Intérieur, de l’Education, de la Santé et le vice-ministre de la Défense étaient présents.

Le déficit public enregistré en février et mars derniers inquiète en haut lieu. Le déficit du Trésor a atteint près de 1 404 milliards de DA à fin février 2016, contre près de 413 milliards de DA à fin février 2015, soit une hausse de près de 240%.

Parallèlement, les dépenses budgétaires ont augmenté en passant à près de 2 040 milliards de DA sur les deux premiers mois 2016, contre 1 222,6 milliards de DA sur la même période 2015, soit une hausse de 66,85%.

Les dépenses de fonctionnement ont crû à 1 256,5 milliards de DA contre 937,64 milliards de DA (+34%). Les recettes générées par les exportations des hydrocarbures ont connu une baisse de 60%.