La dégradation de la situation sécuritaire à Alger inspire la psychose. Les Algérois, au même titre que les visiteurs de la capitale, assistent ces derniers jours à une recrudescence des vols et des agressions à l’arme blanche, confirmant l’insécurité totale qui règne dans les rues, cités et quartiers d’Alger. En effet, il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de vols à l’arme blanche, de violentes rixes ou d’agressions.
Très souvent, les personnes victimes de vols et d’agressions se rendent dans les sûretés urbaines de proximité pour dépôser plainte. A la place des Martyrs, El Harrach, Belcourt, à la rue Tanger, Chartres, Abane-Ramdane, Ali- Boumendjel… les vols et les agressions sont légion. Après 18 heures, les usagers de ces rues doivent s’armer de courage et surtout de vigilance pour pouvoir rentrer chez eux sains et saufs. Les citoyens que nous avons interrogés se plaignent d’une certaine «passivité» des services de sécurité qui, selon des témoignages, n’interviennent pas, sinon ne tiennent pas compte des plaintes déposées quotidiennement. Au cœur d’Alger- Centre, les agressions et les vols se comptent par dizaines. Une tournée dans les rues et quartiers d’Alger nous renseigne sur l’insécurité qui prend des proportions alarmantes. Rien que pour le premier semestre 2011, 542 téléphones portables ont été volés, selon un bilan établi par de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Force est de constater que le redéploiement des services de sécurité et la forte présence des hommes en bleu répartis à travers Alger (quelque 15 000 policiers), n’ont pas pour autant contribué à mieux sécuriser les personnes et leurs biens. Hormis certaines cités résidentielles où on constate une présence policière, d’autres quartiers populaires sont livrés aux bandes de malfaiteurs et dealers qui imposent leur «loi». «J’habite ici à la rue de Chartres depuis des années, et je vous confie que la situation s’est dégradée. Il faut rentrer chez soi avant 20 heures et n’en sortir que le lendemain matin. Le risque de se faire voler ou balafrer est omniprésent. Mieux vaut éviter de tomber sur le chemin de ces malfaiteurs qui sèment la peur et la violence dans ce quartier, autrefois, paisible et sûr…», témoigne avec désolation un vieil habitant de ce quartier populeux. A quelques mètres du commissariat de Debbih Cherif, à la rue Ali Boumendjel, des personnes se font voler au vu des passants qui assistent impuissants devant des voleurs armés de couteaux et encouragés par l’impunité. Les voleurs guettent leurs
proies, les dépouillant de tout ce qu’elles ont (argent, téléphone, bijoux…). Une fois leur forfait commis, ils prennent la fuite et se perdent dans les ruelles des quartiers qu’ils connaissent parfaitement. Les services de sécurité sont appelés à redoubler d’efforts pour restaurer la sécurité dans les rues et les quartiers d’Alger, notamment la nuit. Alger retrouvera alors son lustre d’antan, celui d’une capitale paisible et sûre.
Yazid M.