La volonté des pouvoirs publics de lutter contre la corruption est loin d’agréer le FFS. Bien au contraire, le premier secrétaire du parti pense qu’il ne s’agit là que de «la simple poudre aux yeux».
Pour Ali Laskri, qui présidait, hier, la conférence nationale des élus locaux du parti issus des élections locales du 29 novembre dernier, ces déclarations sont comme les promesses «qui n’engagent que ceux qui veulent bien y croire» tant, dira-t-il, «l’indépendance de la justice et la bonne gouvernance demeurent des vœux pieux». Cette digression lâchée en aparté, c’est la problématique du sud du pays qui a focalisé l’essentiel du discours du premier secrétaire du FFS inaugurant cette rencontre. Une région qui, dira Laskri, «parle, proteste, revendique et de ce fait, nous interpelle». Et parce que les problèmes de la région s’accumulent et se compliquent, ce qui rend la situation complexe et sensible marquée par des bouleversements politiques, économiques, sociaux et culturels dans un environnement régional instable et incertain, le parti a, selon l’orateur, pris ses responsabilités en «dépêchant sur place son groupe parlementaire pour des missions d’information».
Des missions qui ont permis de «reprendre langue, d’établir un contact direct avec les gens qui bougent, de marquer notre solidarité avec des compatriotes qui ont longtemps souffert dans le silence, l’anonymat et l’isolement, et qui, parfois, sont tentés par la radicalisation ». Une position extrême sciemment et savamment nourrie pas que par des mains étrangères puisque le premier secrétaire du FFS parle de parties internes qui attisent un peu plus ce sentiment de laissés-pour-compte, déjà profond chez les populations du sud du pays. Il illustrera son propos par «Hassi-Tizi», cette «formule» distillée par des gens malintentionnés pour «illustrer» la marginalisation des gens de la région au profit de leurs compatriotes du Nord, dans l’embauche dans les bases pétrolières. Des «arguments» puisés du jargon raciste qui trouvent «preneurs» dans ces régions dont le délaissement des années durant par le pouvoir central ne peut être «effacé, selon Laskri, par de simples professions de foi qui sonnent faux».
Pour le premier secrétaire du FFS, la situation est loin, cependant, d’être alarmante puisque, dira-t-il, « pour peu qu’on aille au-delà des perceptions subjectives et qu’on ne tombe dans les pièges de la singularité, on assiste peut-être à l’émergence de nouvelles élites politiques et sociales susceptibles d’être porteuses de nouvelles chances pour la construction démocratique de la société locale et de la société algérienne en général». Et pour revenir aux travaux de cette rencontre, la première conférence a trait aux finances publiques. Hayet Taiati, députée du parti, et Mohamed Bettache, président de l’APW de Béjaïa, ont plaidé pour le renforcement et la modernisation de la gestion des budgets, l’instauration d’un débat préliminaire avant l’instauration de la loi de finances, et le renforcement des prérogatives du Parlement. Et à la première d’expliquer le vote des parlementaires du parti contre la loi de finances 2013 pour maintes raisons dont, notamment, celle liée au fait «que cette loi ne répond pas aux aspirations populaires en ce qui concerne le logement et la santé», en plus de «l’absence d’informations sur l’affectation des crédits ainsi que l’occultation des véritables taux d’inflation et de chômage».
Au menu du second et dernier jour de cette rencontre, trois autres conférences : celle donnée par Mostefa Bouchachi, Nora Mahiout et Djamel Bahloul, secrétaire national et enseignant universitaire, autour des réformes des codes communal et de wilaya, assistance et solidarité avec les élus, celle de Ikhlef Bouaichi, membre du cabinet conseil du premier secrétaire et Hocine Haroune, président de l’APW de Tizi Ouzou, dont le thème est «gestion des collectivités locales et orientations », avant que l’expert financier Mohand Ouali Brahiti n’intervienne en dernier pour débattre autour du «contrôle des changes en Algérie : frein ou protecteur du développement économique ?».
M. K.