L’avion de la compagnie aérienne espagnole Swiftair affrété par Air Algérie qui s’est crashé le 24 juillet dernier au Nord-Est du Mali aurait été abattu, selon le président de l’association des parents des victimes du crash AH 5017 de la compagnie Air Algérie (AFVCCAA), l’avocat burkinabé Maître Halidou Ouédraogo.
A la tête de cette association créée le 4 août dernier pour que toute la lumière soit faite autour de ces circonstances exactes de cet accident aérien qui a coûté la vie à 116 personnes dont sa fille, il a relevé plusieurs « zones d’ombre » dans les premiers éléments de l’enquête confiée au Bureau français d’analyse.
En effet, dans un entretien publié, mardi, par le site malien Maliactu, Me Halidou Ouédraogo défend sa thèse en affirmant qu’ »il y a les Djihadistes au Nord-Mali, il y a le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à côté, les groupes armés, les drones français et américains. Si on sécurise cette zone et que c’est une zone d’exclusion aérienne, ce qui semble être le cas, l’avion peut avoir été abattu ».
Il a, à ce propos, rappelé que « j’ai lu quelque part qu’en 1947, l’avion d’un général français, je crois, a crashé dans le désert. On avait annoncé que son avion avait été pris dans une tempête. Quelques années plus tard, il s’est avéré que l’avion avait été abattu. Comme vous le savez, le Sahel n’est plus un espace sécurisé ».
Zones d’ombre
Pour lui beaucoup de zones d’ombre persistent encore autour de cet accident à commencer par le nombre de passagers dont certains avancent 116 et d’autres 118 en s’interrogeant « où sont passés les deux autres passagers ? ». Me Halidou Ouédraogo rappelle encore que « la France a déplacé deux mirages pour chercher le lieu du crash. Ce sont les autorités burkinabè qui ont localisé l’épave de l’avion à 150 Kilomètres de Djibo, à Gossi.
Le second point, c’est la nature de la chute de l’avion ». Il estime qu’ »on ne peut pas s’empêcher de se poser un certain nombre de questions : l’avion a-t-il été pris dans la tempête ? A-t-il eu une panne technique ? A-t-il été heurté par un objet non identifié du genre un missile ou un drone ? ».
Autre zone d’ombre relevé par le président de l’AFVCCAA, c’est le fait que l’une des deux boites noires soit inexploitable en rappelant qu’ »on nous a dit que les boîtes noires sont entourées d’une précaution extraordinaire. Elles sont rivées et tellement protégées qu’elles ne peuvent pas être aussi endommagées que cela ».
Au sujet de la localisation du lieu du crash le mystère persiste encore, toujours selon Halidou Ouédraogo, en rappelant qu’ »on nous a dit que l’avion a crashé à Kidal mais en réalité il a crashé à côté de Djibo. Il est vrai qu’on fait frontière avec Kidal mais il est loin de Djibo. N’est-ce pas ça une zone d’ombre?. Sur le lieu du crash, il n’y a aucun reste. C’est comme si l’avion et son contenu s’étaient volatilisés, puisqu’il n’y a pas de corps ».
Puis il s’est encore interrogé que « s’il est vrai que l’avion a chuté directement au sol, c’est indéniable qu’il n’y ait pas d’impact au sol. Comment se fait-il que l’avion ait explosé au sol et non pas en l’air sans qu’on ne soit même pas capable de nous dire dans quelles conditions les boîtes ont été trouvées ? Pourquoi ont-elles été endommagées ? ».