Vol AF447 : Pas de dislocation en plein vol

Vol AF447 : Pas de dislocation en plein vol

Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA), chargé de l’enquête technique sur l’accident du vol AF447 d’Air France, disparu le 1er juin entre Rio de Janeiro et Paris, a présenté ce jeudi 2 juillet ses premières conclusions sur le crash.

Le BEA a notamment exclu l’hypothèse d’une dislocation en vol de l’avion. L’examen des pièces récupérées « amène à faire le constat suivant : l’avion n’a pas été détruit en vol », a affirmé le responsable de l’enquête Alain Bouillard, lors d’une conférence de presse.

« L’avion paraît avoir heurté la surface de l’eau en ligne de vol, avec une forte accélération verticale », a-t-il expliqué

Forte accélération verticale

Les enquêteurs expliquent l’examen des éléments récupérés montrent qu’ils ont subi une forte accélération verticale, une probable conséquence de l’impact avec la surface de l’eau.

Par exemple, le galey (meuble où sont rangés les plateaux repas), toutes les étagères se sont retrouvées au fond. Aussi, un morceau de plancher retrouvé est déformé du bas vers le haut.

Le fait que la dérive soit toujours fixée à la structure de l’avion et qu’elle ait été retrouvée au milieu des autres débris confirmerait qu’elle n’a pas cassé en vol.

Par ailleurs, « l’absence de gilets de sauvetage gonflés montre que visiblement les passagers n’étaient pas préparés à un amerrissage », a expliqué Alain Bouillard.

Jusqu’au 10 juillet pour retrouver les boîtes noires

Alors que les boîtes noires n’ont pas été retrouvées, le BEA a annoncé qu’il allait poursuivre les recherches acoustiques jusqu’au 10 juillet.

« Les balises ont une durée réglementaire d’émission de 30 jours. La recherche se prolonge de dix jours supplémentaires pour essayer de les retrouver », a dit Alain Bouillard.

« Une deuxième phase de recherche démarrera après le 14 juillet avec d’autres moyens et suivant une autre méthode », a-t-il poursuivi.

Les enregistreurs de vol, également appelées boîtes noires, sont déterminants pour expliquer le crash. Ils sont reliés à des balises qui émettent au minimum 30 jours.

Cependant, la profondeur et le relief de l’océan compliquent les recherches.

Pas de résultats d’autopsies

Concernant les victimes le BEA a affirmé « ne toujours pas avoir les résultats des autopsies ».

« Nous n’avons toujours pas les résultats des autopsies », ont annoncé les enquêteurs, qui ajoutent qu’ils ne savent pas quand les résultats seront connus.

« On a présenté des demandes pour les obtenir. On ne peut pas aller au delà », ont-ils dit, soulignant que cela pouvait ralentir leur travail car ils ne savaient pas ce qu’ils pouvaient tirer comme conclusion de ces résultats.

Les sondes Pitot mises hors de cause

Sur les sondes Pitot, mises en cause par deux syndicats de pilotes après l’accident, le BEA estiment qu’elles sont « un élément, mais pas la cause de l’accident ».

« Les sondes sont le premier maillon de la chaîne anémométrique » (surveillance de la vitesse, ndlr), a expliqué Alain Bouillard. Elles sont « quelque chose qui est fortement soupçonné dans les incohérences de vitesse », c’est « un des facteurs mais ce n’est pas le seul », et « c’est un élément mais ce n’est pas la cause », a-t-il déclaré.

Le BEA avait relevé dès le début de l’enquête des « incohérences » des vitesses mesurées, affirmant toutefois que rien ne permettait de lier les causes de l’accident de l’Airbus A330 aux sondes Pitot, qui mesurent la vitesse en vol.

51 corps retrouvés

Les opérations de recherche menées avec l’aide de navires français et d’avions espagnols et américains, ont permis de repêcher dans les eaux de l’océan Atlantique 51 corps parmi les 228 victimes.

Les dépouilles ont été prises en charge par les militaires brésiliens.

Au total, plus de 600 pièces (corps et débris de l’appareil) ont été récupérées.

L’issue des recherches françaises reste néanmoins très incertaine vu la profondeur (évaluée entre 3.000 et 5.000 mètres) et le relief de l’océan sur la zone de l’accident.