Voitures : entre écologie et industrie, quel sort pour l’importation ?

Voitures : entre écologie et industrie, quel sort pour l’importation ?

C’est depuis 2014 que les Algériens attendent la reprise de l’importation des véhicules neufs et la baisse des prix des voitures d’occasions. Les dernières déclarations du ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, ont enterré les espérances des plus optimistes.

Le ministre a clairement fait savoir, dans une déclaration accordée à l’APS, que le retour de l’importation des véhicules « doit aller de paire avec la relance d’une véritable industrie mécanique orientée, au début, vers le marché national avant d’explorer d’autres voies d’exportation une fois maîtrisée ». Le ministre, qui ne dit pas que l’industrie nationale de l’automobile est au point zéro, laisse entendre de ce fait que le retour de l’importation est encore loin.

L’autre point que le ministre a évoqué est celui de l’écologie. Ahmed Zeghdar a déclaré que  “la nouvelle stratégie tracée pour l’industrie automobile tient en compte la fabrication de véhicules électriques et hybrides, au diapason de l’évolution des voitures à moyen et à long terme, et ce, pour cadrer avec les objectifs de la transition énergétique adoptée dans plusieurs pays à travers le monde”.

Importation de véhicules : Zeghdar veut-il gagner du temps ?

Pour Zeghdar, l’importation des véhicules, « est principalement à l’origine de l’hémorragie de devises ». Cette déclaration intervient au moment où les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis 2014, l’année ou l’importation des véhicules a été suspendue.

Il est à rappeler que le même responsable a affirmé que le nouveau cahier de charges sera prêt la fin du mois de janvier écoulé. Zeghdar rectifie son tir et assure cette fois que le cahier des charges a été révisé “en application des instructions du président de la République”, sans s’aventurer cette fois à donner une échéance quant à sa publication.

Le dossier du retour de l’importation de véhicules traine depuis plus de deux ans. Les concessionnaires, qui s’attendaient à du nouveau lors de ce début d’année 2022, ont été frappés par la dernière sortie du ministre. Ils dénoncent «l’absence d’une volonté d’accorder les agréments, et ce, malgré les instructions du président».

Les concessionnaires ont, dans une énième lettre formulée par le groupement des concessionnaires automobiles, en guise de réponse au ministre de l’Industrie, exprimé leurs «inquiétudes quant aux mesures qui vont à l’encontre des instructions du président de la République qui avait insisté, en décembre dernier, sur la nécessité d’accélérer la délivrance des agréments».