Après deux jours du début du stage de préparation de l’EN au Castellet, l’entraîneur national a bien voulu nous accorder cet entretien sous forme d’un premier bilan de ce début de stage.
Il revient sur les blessures dont souffrent quelques joueurs et rouvre le sujet épineux des objectifs à atteindre durant la prochaine CAN en Angola.
Pouvez-vous nous faire une évaluation sur la composante actuelle de l’équipe, surtout avec l’absence de trois éléments à cause de blessures ?
On est en train de travailler, c’est une étape d’évaluation pour quelques éléments, on va prendre tout notre temps. Antar Yahia est en train de s’entraîner sous surveillance du staff médical, même chose pour les autres joueurs concernés. En tout cas, une décision sera prise avant le départ pour l’Angola.
Pour Meghni, ça a l’air d’être un peu plus sérieux…
Là, je ne peux rien vous dire, parce qu’ils sont partis ce matin pour faire le point, on a la chance d’avoir plusieurs médecins ici, deux Algériens, un Allemand et un Français, donc, on va faire le point de la situation.
Est-ce que cela ne vous embête pas un peu toutes ces blessures à un moment clé de la préparation et à quelques jours de la date limite de l’envoi de la liste à la CAF ?
Je suis un technicien et je sais ce qui se passe, c’est pour ça que je dis toujours qu’il faut toujours tout prévoir, il peut y avoir des indisponibilités, soit familiales soit pour blessures. J’espère récupérer ces joueurs parce qu’ils sont importants dans le groupe, notamment Antar et Meghni.
Saïfi, quant à lui, sera récupéré rapidement, sa blessure n’est pas grave. Mais c’est aussi ça la vie d’une EN, les blessures font partie du jeu, il faudrait qu’on en tienne compte et faire nos calculs pour pouvoir récupérer tout le monde.
Dans le cas où un de ces éléments serait out, avez-vous prévu les solutions de rechange ?
Bien sûr, on a déjà quatre joueurs de réserve, c’est d’ailleurs à cause de ça que notre choix s’est porté sur la France, on est tout près de l’Algérie. Donc, on peut rappeler un joueur à n’importe quel moment, même en Angola, on pourra le faire, puisque la commission médicale de la CAF autorise les sélections à échanger un joueur malade ou gravement blessé après étude minutieuse de son dossier médical.
Peut-on avoir les joueurs concernés par une possible convocation ?
Cela dépendra des postes. N’anticipons pas, on a réfléchi avant de mettre en place la liste des remplaçants, on a un gardien, deux défenseurs et un joueur évoluant devant, donc, de ce côté-là, il n’y aura pas de problème.
A présent, parlons un peu des objectifs à la CAN. Vous avez déclaré que vous aviez eu une discussion avec le président de la FAF, est-ce que vous avez arrêté un objectif précis ou pas ?
Je pense que l’objectif clair dont on a discuté et sur lequel on est tombés d’accord, c’est d’aller le plus loin possible dans cette CAN, car plus on a de matches, plus c’est mieux pour l’équipe. C’est d’ailleurs pour cela que j’insistais à travers mes déclarations sur l’importance de jouer match par match. Je tiens d’ailleurs à préciser une chose.
Oui, allez-y…
Si vous vous souvenez lors de la campagne qualificative à la CAN et au Mondial 2010, dans sa seconde phase, quand j’ai vu qu’on avait atteint la barre des 7 points, avec une avance sécurisante de trois points sur l’Egypte, j’avais déclaré qu’on avait un coup à jouer, alors qu’au début, on ne parlait que d’une qualif’ à la CAN.
C’est dire que ça vient effectivement au fil des rencontres, on avance comme ça, il y a des facteurs aussi qui peuvent changer la donne.D’ailleurs, comme vous le voyez, je ne sais pas encore si j’aurais mon groupe au complet, le climat aussi sera déterminant, vu la chaleur et l’humidité qui caractérisent l’Angola, et la présence d’adversaires de haut niveau et bien préparés. Je ne sais donc pas comment on va réagir, c’est pour ça que je préfère rester réaliste, on verra par la suite.
Vous avez déclaré à l’APS qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose lors de la CAN…
Je préfère le dire comme ça, il y a des gens qui spéculent, moi, je préfère dire des vérités. J’ai dit que cette CAN tombe mal pour nous, car on sort d’un marathon, mais je reste réaliste, en même temps, je travaille pour aller en Angola pour ne pas faire de la simple figuration. Maintenant, les gens préfèrent spéculer, sauf que moi, quand je rentre sur un terrain, je rentre pour gagner, je ne démobilise pas mes joueurs.
Les gens sont sur un nuage et mes déclarations visent à leur faire comprendre que le travail n’est pas encore fini.
En fait, il vient tout juste de commencer. Maintenant, si ça ne marche pas, j’aurais dit les vérités et si on va loin, je ne dirais pas non et je serai le plus heureux.
Peut-être qu’il faudra comprendre les supporters algériens qui n’ont pas vu leur équipe dans une CAN depuis six ans…
Ils ne doivent pas me demander la lune non plus. Je ne vais pas dire qu’on rentre pour perdre, au contraire, plus on gagne, mieux c’est. Le premier match sera important et on continuera au fur et à mesure ainsi jusqu’à la fin. Si on arrive au bout, ça serait formidable, si on n’arrive pas, les gens comprendront ce que j’ai dit.
Vous avez dit que vous étiez fatigués, mais c’est le cas aussi des autres nations qui ont joué ces éliminatoires jusqu’au bout, un commentaire ?
Oui, quelques nations, pas toutes, à l’image de l’Egypte, celles-ci vont souffrir aussi (il rit), la Côte d’Ivoire s’est qualifiée à l’aise, la Tunisie par contre va souffrir.
Chaque équipe a sa situation, nous, on est bien, sur un nuage, mais on doit redescendre sur terre pour travailler.
Il y en a marre de placer des objectifs inaccessibles, je suis réaliste et cela ne m’empêchera pas pour autant de bosser. J’ai averti aussi mes joueurs sur les conditions climatiques là-bas et je leur ai demandé de garder le ballon, mais est-ce qu’on va pouvoir le faire face à des adversaires coriaces tels que le Mali, l’Angola et le Malawi, personne ne nous fera de cadeaux.
Ne pensez-vous pas que votre discours démobilise les joueurs ?
Le discours que je tiens en public est différent que celui que je tiens devant mes joueurs. Au contraire, je les motive et les encourage à gagner .
La liste doit être envoyée le 30 décembre, peut-on s’attendre à des changements ?
Je vais attendre ces deux derniers jours et on va voir.
Le médecin de Bochum affirme qu’Antar ne pourra pas jouer avant deux semaines…
Ce sera une décision très délicate. Le joueur veut partir avec nous et jouer la CAN, on est des responsables, on doit prendre cette affaire très au sérieux et collaborer aussi avec son club.
Hier, vous avez déclaré que vous ne prendrez aucune décision qui peut nuire au joueur ou à son club…
A présent, on n’a pas encore tous les éléments concernant cette blessure, on les aura incessamment et on vous communiquera nos décisions au moment opportun.
A. H. A.