Invité sur le plateau de Ness Sport, l’émission sportive de la chaîne Nessma TV, l’ex-sélectionneur national, Rabah Saâdane, est revenu sur plusieurs points relatifs à son départ et sur les raisons de la crise de résultats qui secoue la sélection nationale.
Pour commencer,……le Cheikh a expliqué les raisons du déclin de son ancienne équipe ces derniers mois. Pour lui, le repos que nos joueurs avaient pris après le Mondial était un repos passif, ce qui leur a fait perdre quelque 50% de leurs capacités. Il a raconté qu’il avait demandé aux journalistes de l’aider, mais cela n’a pas eu lieu.
«J’ai joué le Gabon avec des joueurs qui venaient de reprendre avec leurs clubs»
La défaite à domicile l’été dernier face au Gabon a fait beaucoup de mal à la sélection algérienne, celle-ci a raté sa seconde sortie, quelques semaines plus tard, à Blida face à la Tanzanie.
Pour Saâdane, il était impossible de faire quelque chose avec des joueurs qui venaient de reprendre les entraînements. «Lors de la première rencontre, j’ai hérité de joueurs qui avaient une semaine d’entraînement seulement, et avec une seule séance par jour, c’est pour cette raison que j’ai refusé, d’ailleurs, de faire jouer quelques éléments lors de ce match. Et puis, il y avait des joueurs qui n’avaient même pas trouvé de clubs, à l’image de Halliche et Mbolhi», a-t-il déclaré.
«Convoquer des joueurs de la JSK ou de l’ESS était risqué»
Toujours en ce qui concerne cette période, Saâdane et sur la question de savoir pourquoi il n’avait pas fait appel à des joueurs prêts, comme ceux de la JSK et de l’ESS, qui étaient en pleine compétition africaine, le coach a répondu par ceci : «C’était difficile pour moi de le faire, ça pouvait réussir, mais ça pouvait aussi nuire à l’EN. On pouvait même, carrément, faire jouer la selection des locaux, mais je crois que c’était un grand risque à prendre», a-t-il précisé.
«Il nous fallait 3 à 4 mois pour rebondir, mais…»
Vu les conditions qui ont entouré le retour de l’EN à la vie normale après le Mondial, Saâdane s’attendait à une reprise difficile. «On a échoué, car les gens n’avaient pas compris ce que j’avais dit auparavant, je n’arrêtais pas de dire que l’équipe n’était pas prête pour la compétition au moment de jouer face à la Tanzanie, il fallait être patient. 3 à 4 mois suffisaient, en effet, pour que l’équipe reprenne des forces et c’est scientifiquement prouvé.»
«J’ai continué, car la FAF m’avait supplié de rester»
Saâdane a aussi affirmé que la décision de rempiler après le Mondial est intervenue après la pression qu’il avait subie de la part de la FAF. «Mon contrat a pris fin à la fin du Mondial, j’ai pris la décision de m’en aller, et ce, avant que les responsables de la FAF ne viennent m’en dissuader, en me disant que l’équipe avait besoin de stabilité pour faire face à une période difficile qui attendait l’EN, et c’est là que j’ai donné mon accord», a-t-il tenu à préciser.
«La presse m’a demandé de prendre mes valises, alors je l’ai fait»
L’animateur de l’émission de la chaîne maghrébine voulait comprendre les conditions de la démission du Cheikh, ce dernier lui a tout déballé. «J’ai senti une grande pression, la presse n’arrêtait pas de me harceler, au point où certains, et même lors du Mondial, n’arrêtaient pas de me demander lors des conférences de presse quand est-ce que j’allais démissionner. En somme, ils m’ont demandé de prendre mes valises, alors je l’ai fait.»
«Ils ont changé l’entraîneur pour les résultats, ils se sont trompés»
Pour le Cheikh, les gens croyaient que changer d’entraîneur ferait revenir les bons résultats, mais c’était une erreur. «La presse a exercé une grande pression sur nous, elle croyait qu’on était des robots, elle voulait un changement pour faire revenir les résultats, mais c’est tout le contraire qui est arrivé, je n’ai pas vu le match, mais le résultat est là.»
«Il y a des détails qu’on ignore et qui ont provoqué la défaite de l’EN en Centrafrique»
Connaissant les conditions des rencontres en Afrique, Saâdane était quasiment sûr que l’EN a subi des pressions en Centrafrique, vu son rendement médiocre dimanche passé. «Des petits détails vécus par les joueurs en Centrafrique pourraient être les réelles raisons de la défaite, on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé là-bas, donc il ne faut pas les juger», a-t-il expliqué.
«J’ai joué en 3-5-2 à cause de Belhadj»
Beaucoup de choses ont été dites sur la façon de jouer de l’EN sous l’ère Saâdane, les gens lui ont reproché d’avoir tout le temps joué en 3-5-2. Saâdane a finalement expliqué son choix.
«J’avais Belhadj qui ne s’en sort pas sur le plan défensif, il était plus performant devant, alors c’est pour lui que j’ai changé le système de jeu vers le 3-5-2 en mettant 3 défenseurs axiaux de haut niveau, et en optant pour un renforcement du milieu avec un Belhadj très offensif, c’était la meilleure solution», a-t-il déclaré.
«Benchikha a subi des pressions pour abandonner le 3-5-2»
«Avec l’absence de Halliche, ce n’était pas évident de jouer avec une défense plate, Benchikha a subi des pressions pour qu’il abandonne le 3-5-2 auquel l’EN s’est habituée», pense le désormais nouveau consultant de Canal+, qui a ajouté que l’EN est en danger vu la dernière défaite et les conditions qui l’entourent.