Vitesse de connexion Internet fixe et mobile : Des progrès marginaux

Vitesse de connexion Internet fixe et mobile : Des progrès marginaux

Farid Messaoud

De nombreuses améliorations, dont la mise en service du câble sous-marin Medex qui relie le réseau algérien en fibre optique au réseau international, ont été apportées, ces dernières années, au secteur des TIC. Mais, elles ne se sont malheureusement traduites que par des progrès marginaux. L’organisme spécialisé Speedtest Global Index, dans son rapport 2019, qui vient d’être publié, souligne que la vitesse de connexion internet fixe et mobile en Algérie, est l’une «des plus mauvaises» au monde.

L’Algérie y est classée à la 135e place sur 137 pays par rapport à la vitesse de la connexion Internet mobile, et à la 173e position sur 177 pays testés concernant l’Internet fixe. Il y est expliqué, en des termes techniques et généraux, que la vitesse de la connexion fixe en Algérie est de 4,09 mbps. Le Yémen est la lanterne rouge de ce classement, avec une connexion de 3,23 mbps. Comme on peut le constater dans ce classement, les pays voisins font un peu mieux que l’Algérie.

En effet, la Tunisie occupe la 151e place, avec une vitesse de connexion internet fixe de 8,44 mbps, et le Maroc est classé à la 122e position avec une connexion de 13,23 mbps. L’Algérie se fait devancer par des pays moins bien lotis et par des pays en guerre. Des pays tels que la Syrie ou la Libye, touchés par des guerres civiles, font mieux que l’Algérie en termes de connexion fixe. En effet, la Libye occupe la 164e place avec une vitesse de connexion de 6,80 mbps et la Syrie arrive à la 158e place (7,80 mbps).

Concernant la connexion internet mobile, l’Algérie occupe la 135e place sur 137 pays, avec une vitesse de connexion de 6,19 mbps, devançant l’Afghanistan (5.68 mbps) et le Tadjikistan (5.04 mbps). Là encore, la Libye et la Syrie se classent un peu mieux que l’Algérie. En effet, La Libye occupe la 118e position avec une vitesse de connexion de 10,44 mbps et la Syrie arrive à la 89e place, avec une vitesse de connexion de 18,38 mbps. Comparativement aux pays voisins, l’Algérie arrive très loin derrière le Maroc qui occupe la 75e place avec une vitesse de connexion de 21,58 mbps, et la Tunisie à la 65e position avec une vitesse de connexion de 23,95 mbps.

En octobre 2018, les données du même organisme spécialisé avaient classé l’Algérie à l’avant-dernière place mondiale sur 130 pays par rapport à la vitesse de la connexion Internet fixe, et à la 121e position sur 124 pays testés pour l’internet mobile. Singapour, Hong Kong et l’Islande occupent le podium du classement pour l’Internet fixe, avec respectivement des vitesses de connexion de 197,04 mbps, 169,40 mbps et 159,30 mbps. L’Islande, la Norvège et le Canada occupent le podium du classement pour l’internet mobile, avec respectivement des vitesses de connexion de 73,93 mbps, 70,29 mbps et 65,68 mbps.

L’Algérie tente ,certes, de faire avancer les choses dans le domaine des TIC, mais il lui reste un long chemin à parcourir pour parvenir à des résultats plus conséquents, pour améliorer la situation de ce secteur, progresser réellement et accélérer l’intégration des nouvelles technologies dans le système économique. C’est cela la réalité d’Internet dans le pays. Et, les auteurs de ce rapport ne font en fait que dire ce qu’ils en pensent. Au jour d’aujourd’hui, la disponibilité du haut débit et son déploiement sont plus que discutables. Des usagers d’Internet s’en plaignent souvent.

Pour les start-up, ces petites entreprises à valeur ajoutée, indispensables pour le développement des nouvelles technologies et des services numériques, et malgré les efforts de l’Etat, notamment le fait que les futures start-up n’auront plus besoin d’avoir un local pour s’installer à leur propre compte, le risque est toujours là : de nombreuses start-up se créent, mais beaucoup meurent aussi, faute d’un accompagnement adéquat par l’Etat. La mortalité de ces entreprises reste franchement élevée, du fait d’un facteur absolument bloquant : le non-développement du e-payement et du m-payement ainsi que la non dématérialisation des documents officiels comme les factures, les bons de commande et autres.