La « première société privée à avoir investit dans la recherche en Algérie », Vital Energy Algérie s’est spécialisée dans la fabrication d’appareils banaliseurs de déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI).
Elle prépare aussi un projet d’une machine de traitement de l’amiante. Présent au dernier Salon de l’équipement médical d’Oran, son directeur général, Azzeddine Belhebib, nous parle davantage dans cet entretien.
Parlez nous de ce banaliseur de déchets hospitaliers. Va-t-il remplacer les incinérateurs dans les établissements hospitaliers ?
Il s’agit d’un nouvel appareil conçu pour stériliser les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). L’idée est d’installer cette machine dans chaque service hospitalier pour éviter les maladies nosocomiales. Une fois traités, ces déchets seront broyés dans un appareil appelé le M2D qui permettra une réduction de 80% de leur volume. Désinfectés, ils sont transformés en déchets ménagers qui pourront êtres acheminés dans des décharges publiques, sans aucun risque pour la santé de la population. Tout ce qui est déchets infectieux peut être stérilisé par cet appareil. Les organes, les pansements, seringues, et tout ce qu’on trouve dans les déchets médicaux. Cette machine a été créée par un chercheur français, qui fait partie de la société « Vital Energy Algérie ». La société a une filiale en France, détenue à 95% par la partie algérienne, et gérée par un Algérien. L’idée de création de cet appareil remonte à plusieurs années, suite à une rencontre avec ce chercheur français, devenu un ami.
L’appareil est-il certifié par des organismes étrangers ?
Cet appareil a été fabriqué et soumis à tous les certificats de garantie européens. Il a subit des essais dans plusieurs laboratoires en 2008. Sa commercialisation a débuté en Ukraine, en Australie, puis en Algérie. En Europe, il y a des monopoles, c’est pour cette raison qu’on essaye d’aller tout doucement. Tous les spécialistes a qui nous avons présenté cette machine, y compris dans des hôpitaux de Paris, ont été étonné par sa simplicité, sa taille et son efficacité. Il ne prend pas beaucoup de place. Il n’a besoin d’aucune installation spéciale et d’aucun apport en eau et en gaz. Nos clients en Algérie, on d’ailleurs, tenu à faire des essais au niveau de leurs laboratoires avant de l’acheter arguant qu’ils n’avaient pas confiance dans les certificats européens. Une fois les tests accomplis, ils nous ont envoyé leurs rapports, et ont tout de suite commandé cette machine.
Le projet a-t-il nécessité un important investissement ? Le prix de cette machine est-il concurrentiel ?
Pour la phase de lancement du projet, nous avons sollicité des investisseurs algériens qui ont eu le courage, et nous ont fait confiance en nous accompagnant. Vital Energy Algérie détient donc le brevet d’invention de cet appareil. Elle est la seule société privée qui s’est investi dans la recherche en Algérie. Quant au prix de l’appareil, il est vraiment concurrentiel. Il ne dépasse pas les 500.000 dinars TTC avec toutes les garanties UE, ISO et autres certifications mondiales. Après avoir fait le tour des concurrents, nous avons trouvé que le moins cher des banaliseurs et le plus petit coûte 79.000 euros. C’est un appareil certifié UE, tube, ISO. Nous espérons, maintenant, qu’avec le ministère de la Santé, nous arriverons à un accord puisque lors de sa visite au SIMEM, le ministre, Djamel Ould Abbès, s’est dit intéressé par cette machine et nous a demandé de se présenter pour la signature d’une convention pour l’équipement de tous les services de cet appareil. Pour l’instant, on fabrique ces machines en France pour des raisons financières et aussi de personnel qualifié disponible. Mais nous on envisageons de la fabriquer en Algérie et le plus rapidement possible.
La fabrication de cet appareil demande-t-elle un savoir faire de haut niveau et une technologie de pointe ?
Pour l’instant, le problème réside dans la technologie. C’est une technologie de pointe qui demande d’abord la formation du personnel avant de passer à l’étape de fabrication. Dans l’immédiat, nous pensons faire au moins le montage en Algérie. Notre installation en Algérie dépend de la convention qu’on va signer avec le ministère de la santé.
D’autres projets en perspective ?
Nous avons un autre projet et un brevet aussi pour la fabrication d’une machine qui traite l’amiante par procédé de micro-ondes. L’amiante sera transformée en cristaux commercialisables pour l’artisanat avec la couleur de notre choix. La réalisation de ce projet dépend de la quantité de l’amiante qu’il y a en Algérie. C’est un grand investissement et nous ne pouvons pas nous aventurer sans une connaissance exacte de la quantité existante. Actuellement, l’amiante est éliminée par une seule société française EDF (à travers INERTAM, une filiale d’Europlasma, ndlr) qui traite la tonne à 1.400 euros. Au salon de l’environnement, tenu au mois de mars dernier à Alger, nous avons rencontré des sociétés algériennes qui font la récolte de l’amiante pour l’expédier en France afin d’être traitée à raison à 3.116 euros la tonne. Avec notre appareil, on arrivera à 900 euros la tonne maximum.
Propos recueillis par Hafidh Abdelsalam