Visite prévue en Algérie de François Hollande, Un nouveau langage avec l’Algérie ?

Visite prévue en Algérie de François Hollande, Un nouveau langage avec l’Algérie ?

Préparant le terrain  pour la visite prévue  du président François Hollande, la ministre française déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, a eu des entretiens avec les responsables algériens sur des sujets qui ont trait  notamment à la coopération bilatérale à laquelle les deux  pays veulent injecter un nouvel élan.

Les relations algéro-françaises ont décidément le vent en poupe sous l’ère Hollande. En témoigne la visite de trois jours en Algérie de la ministre française déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, qui précède celle du Président de la République française prévue à la fin 2012.

Auparavant, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui avait effectué le 15 juillet dernier une visite à Alger, avait signifié une volonté de donner un nouvel élan pour la coopération algéro-française. Pour ainsi, Alger et Paris ont mis au diapason leur coopération bilatérale, depuis l’élection de François Hallonde à la tête de l’Elysée. Le rapprochement entre les deux pays dénote de la volonté avérée des deux parties de surpasser les «malentendus» et le froid jeté entre l’Algérie et la France sous le règne de Nicolas Sarkozy. Yamina Benguigui, ministre française déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères en visite depuis jeudi à Alger, a été reçue hier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. La veille, l’hôte d’Alger a indiqué que la visite prévue en Algérie du président français François Hollande marquera  le point de départ d’un dialogue entre les deux pays. «La visite de Hollande n’est pas anodine. Elle sera le point de départ d’un dialogue entre l’Algérie et la France», a-t-elle dit lors d’une conférence de presse. Autre point qui sera au menu des discussions, précise-t-elle, l’histoire et la mémoire «coloniales» que partagent les deux pays. «L’histoire est douloureuse, mais nous devons réfléchir comment nous pouvons avancer ensemble et le rapprochement doit se faire des deux côtés», a-t-elle estimé. La ministre française a relevé que plusieurs dossiers de coopération sont bloqués et c’est pour cela, a-t-elle dit, qu’il est temps de se remettre à la table de dialogue. «On ne mettra jamais de croix sur le passé colonial et d’ailleurs ce n’est pas la volonté de François Hollande, pour qui la visite en Algérie pèse lourd», a ajouté Benguigui, qui a reconnu que beaucoup de ma-ladresses dans les mots ont été constatées dans le passé. «Les discours sur les bienfaits de la colonisation (loi du 23 février 2005) ont été très violents et très vexatoires (à l’égard des Algériens), même au regard des Français, et ont même ralenti ce qui était en marche dans le cadre de la coopération entre les deux pays», a admis la ministre française. Durant son séjour en Algérie, elle aura des entretiens avec les responsables algériens sur des sujets qui ont trait au développement de la coopération entre les deux pays, ainsi que sur des thèmes relevant de l’agenda de la francophonie. Annonçant les couleurs de la visite prévue de François Hollande,Yamina Benguigui a confié que «le président François Hollande, arrive en Algérie avec des nouveaux mots, un nouveau langage, un langage très humain». Et d’ajouter : «Nous sommes à la veille d’un grand rendez-vous, avec le président François Hollande qui arrive avec, je pense, des nouveaux mots, un nouveau langage, un langage aussi très humain[…]». «Cette visite a été vraiment très riche, très efficace», a-t-elle ajouté. Evoquant son séjour en Algérie, la ministre a indiqué avoir parlé aussi de la francophonie soulignant que «le français aujourd’hui n’appartient pas qu’à la France, il appartient à l’espace francophone et c’est une langue qui nous permet de nous parler ensemble en Afrique». Durant son séjour, elle avait eu des entretiens avec les responsables algériens sur des sujets qui ont trait au développement de la coopération entre les deux pays, ainsi que sur des thèmes relevant de l’agenda de la francophonie.

Par Yazid Madi