150 journalistes visitent le site gazier de Tiguentourine (In AMENAS)

150 journalistes visitent le site gazier de Tiguentourine (In AMENAS)

– Le site gazier de Tiguentourine entièrement opérationnel dans moins d’un mois

– 35% de la production totale seront mis en ligne dans les plus brefs délais.

– Le wali d’Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, affirme que les « mesures sécuritaires,déjà existantes, seront renforcées davantage. »

La réouverture totale du site gazier de Tiguentourine, cible d’une attaque terroriste meurtrière la mi-janvier dernier, et qui s’est soldée par la mort d’un Algérien et de 37 étrangers, « est une question de jours, puisqu’elle interviendra dans moins d’un mois. » Tels sont les propos et constat fait par le directeur général de l’association regroupant Sonatrach, British Petroleum et Statoil, M. Lotfi Benadouda, qui s’exprimant jeudi dernier lors d’une visite organisée au profit de 150 représentants de médias, nationaux et étrangers.

Deux semaines après cette agression, un travail impressionnant est déjà effectué. « 35 % de la production totale, estimée à 24 millions de m3  de gaz/jour, dont le condensat et le GPL, seront mis en ligne dans les plus bref  délais », relève notre interlocuteur. Et d’assurer que le « redémarrage partiel » de l’usine sera assuré « entièrement par des travailleurs algériens » qui,  aux fins de travailler sereinement, ont mis « la production gazière à l’arrêt total ».

Juste avant cet acte terroriste, le niveau de la production gazière, qui représente 10% de la production nationale, était estimé à 24 millions de m3/jour. Une capacité permettant à même de générer un revenu moyen journalier de 14 millions de dollars. A ce titre, il y a lieu de préciser que le contrat de type partage de production relatif au développement et l’exploitation du condensat, du GPL et du gaz naturel issus des gisements de la région d’In Amenas, a été conclu entre Sonatrach et la compagnie britannique BP le 29 juin 1998 et entré en vigueur le 13 août 1999.  Les partenaires norvégiens de Statoil ont rejoint l’association opérant dans le périmètre In Amenas. A propos des compagnies partenaires étrangères, M. Benadouda a affirmé : « Nous nous sommes mis d’accord pour que les expatriés ne reprennent leur travail  que dans trois mois. Ils apporteront une assistance à distance. »  Aussi, une équipe de 200 travailleurs, s’active à un rythme élevé. Ingénieurs, techniciens et logisticiens, ne veulent pas sauter les étapes. Priorité : redémarrer la partie la moins touchée, le « train 1 » dans son appellation technique, fait savoir Abdelkader Haouch, ingénieur en exploitation du groupe Sonatrach.  Lui emboîtant le pas, Abdelaziz Hafsi, ingénieur en inspection au niveau du site gazier, fait savoir que l’inspection visuelle des parties endommagées est à 80%. Passée cette étape, ajoute-t-il, une seconde équipe viendra pour décider si les trains affectés « seront reconstruits ou réhabilités. » De son côté, Kameleddine Chikhi, directeur central des associations de Sonatrach, dans une déclaration faite à l’ensemble des journalistes, rassure que « l’ensemble des équipements est sécurisé et les critères de sécurité sont très élevés. » Les agents de l’association et l’ensemble des filiales de Sonatrach « sont à l’œuvre pour faire leur travail. »

Le wali d’Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, affirme que les « mesures sécuritaires, déjà existantes, seront renforcées davantage. » Interrogé par El Moudjahid, Bilal Mansouri, P/APW, rend un hommage solennel aux forces de l’Armée nationale populaire. Leur intervention, dit-il, « nous a évité un drame affreux. » L’attaque terroriste n’a pas affecté les citoyens d’In Amenas.

F. I.

Les survivants à l’attaque terroriste témoignent

Le nom de Mohammed-Amine est sur toutes les lèvres. C’est l’agent de sécurité qui a déclenché l’alarme au niveau du complexe gazier alors même qu’il était atteint d’une balle dans la tête. « Un héros, un vrai martyr… »

« Ils sont passés par là, vêtus d’uniformes militaires, agressifs, armés jusqu’au cou… » Lotfi tremble encore à l’évocation des terroristes ayant ciblé la base vie et le site gazier de Tiguentourine. Il est le premier arrêté. Regard lointain, il compte prendre sa propre revanche. Comment ? Travailler encore davantage pour honorer la mémoire de nos « frères et amis décédés en accomplissant leur devoir. » Une fois identifié comme directeur général de l’Association Sonatrach, BP et Statoil, Lotfi Benadouda est photographié par le groupe terroriste en cette journée funeste. Les 400 otages ont été utilisés comme des « boucliers humains ». Et c’est dans un silence profond que la nuit de mercredi s’est lentement égrenée. Entretemps l’armée s’est déployée en encerclant les lieux. Au matin, les terroristes ont redoublé d’agressivité en se rendant compte qu’ils ne pouvaient pas s’échapper. » Lotfi n’oublie aucun détail. Les éléments de l’ANP ont ouvert le feu aux environs de 10 heures. Une panique générale s’en est suivi dans le camp des terroristes. L’émir numéro un, Tahar, a été touché. Et c’est là que les travailleurs algériens ont réussi à prendre la fuite.

L’assaut a duré une «éternité», quelques heures en réalité. Comme pour Lotfi, l’espoir revient à l’ensemble des travailleurs. Smail, technicien en instrumentation, en est à sa 7e semaine de travail. Au lieu de quatre seulement. Surpris par cette attaque terroriste, il a eu le réflexe de cacher son talkie-walkie. « Ça nous a beaucoup servi. On communique entre nous, les uns orientent les autres », se souvient-il. Les photographes et les journalistes, venus nombreux, se bousculent pour les meilleures images.  On se dirige vers le site de Tiguentourine.

L’intervention des forces de l’ANP, raconte Abdelkader Haouch, « nous a évité le pire. » Son collègue, Hamid,  se souvient des coups de feu entendus de sa chambre à la base vie. « De la fenêtre je voyais des gens en tenue militaire, j’ai cru que c’était les nôtres », souligne ce trentenaire. Sorti pour prendre son café, il est resté stupéfait : « Je découvre des terroristes. » Voulant s’échapper, il est interpellé par deux terroristes, un Tunisien et un Libyen. Gorge nouée, Hamid affirme s’être interrogé sur une éventuelle existence d’étrangers. « J’ai refusé d’obtempérer, pourtant des Japonais, Norvégiens, Anglais étaient à quelques lieues de là. Si ce groupe avait découvert mon mensonge, j’aurai été vite exécuté. »

F. L.

Energie

Projet de réalisation d’une usine de traitement de gaz humide à In Amenas

La réalisation d’une usine de traitement de gaz humide est inscrite dans le cadre du plan de développement du projet In Amenas, a-t-on appris, jeudi passé, à Tiguentourine, In Amenas (Illizi) auprès de  l’Association « Sonatrach/BP/Statoil ». Le projet comprend trois unités identiques de traitement pour l’extraction du GPL, la stabilisation du condensat et la fourniture de gaz sec aux spécifications commerciales de gaz de vente. La capacité de traitement de l’usine de gaz humide sera de 29,8 millions de m3/jour (9,9 millions m3/j par unité), alors que les capacités de production  sont, pour chaque unité, de 24,7 millions m3/j (9 milliards m3/an) pour le gaz de vente. Le projet comprend aussi la compression et l’expédition du gaz sec traité et le stockage de liquides ainsi que la réalisation d’une centrale électrique et d’une base vie. Le plan de développement du projet In Amenas prévoit également le forage  de 90 puits et leur connexion à l’usine de traitement de gaz et la construction des conduites d’évacuation des produits finis. La connexion des conduites d’évacuation avec le système de transport par canalisation de Sonatrach se fait au niveau du Tie-in d’Ohanet, situé à 87  km d’In Amenas.