Point de regret au sujet du non-aboutissement du projet de traité d’amitié entre l’Algérie et la France. Le ministre français de l’Intérieur estime que «l’amitié, ce n’est pas dans les traités mais dans les actions». Une affirmation faite à Alger au cours d’une visite éclair durant laquelle il a évoqué les questions de sécurité, de partenariat et celle de la circulation des personnes.
Pas de polémique non plus au sujet de l’immigration. Le ministre français, interpellé au sujet des négociations relatives à l’accord sur la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens sur le territoire français, dira que les négociations entamées il y a moins d’une année avançaient à un bon rythme après avoir été relancées. Une réunion entre les deux parties avait été déjà programmée tandis qu’une autre se tiendra bientôt «dans un bon climat». Il n’en dira pas plus à ce sujet, se contentant de rappeler que si la France était tenue à des engagements au niveau européen sur les questions de l’immigration, elle gardait une marge de manœuvre pour des accords spécifiques avec des pays comme l’Algérie. Un pays avec lequel la France continue de vouloir «un partenariat d’exception ». Un vœu exprimé, dit-il, par les présidents des deux pays. Bouteflika est-il attendu en France ? La réponse viendra d’Ould Kablia qui explique que ce genre de visite se réglait dans le cadre du canal diplomatique et que les ministres des Affaires étrangères étaient les mieux placés pour l’évoquer. Ould Kablia a estimé, hier, que la réunion avec son homologue français avait été certes «écourtée» au regard d’un agenda chargé et d’une visite de moins de 24 heures mais qu’elle avait permis d’évoquer des questions «fondamentales» et «essentielles» que les collaborateurs des deux côtés de la Méditerranée auront pour mission d’approfondir pour donner aux relations bilatérales l’élan que les deux présidents souhaitent leur donner. Contexte régional oblige, les deux ministres ont évoqué les différents mouvements qui ont secoué la région. Non, l’islamisme ne semble pas inquiéter le ministre français qui dit «faire confiance» aux pays ayant connu des mouvements populaires pour réussir leur transition démocratique.
Interrogé sur la gestion du Conseil du culte musulman, Claude Guéant dira que ce dernier s’est imposé dans le paysage politique français, estimant qu’il appartenait à ses membres de déterminer le meilleur mode de représentativité. Le ministre algérien avait un avis dessus : il considère que la Mosquée de Paris devait garder le rôle qui est le sien. Claude Guéant ne le contredira pas, affirmant que la Mosquée de Paris avait un rayonnement considérable. Le point de presse se terminera sur ce ton concordant, les dossiers qui fâchent n’ayant pas été publiquement évoqués.
N. I.