Visite du premier ministre à Tiaret,Sellal à l’écoute d’un société qui vibre

Visite du premier ministre à Tiaret,Sellal à l’écoute d’un société qui vibre
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Les gens de Tiaret ont trouvé en la personne de Abdelmalek Sellal une oreille attentive

Les manifestants sont venus dénoncer la corruption, le détournement de biens de l’Etat par les responsables locaux et la hogra.

La visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuée avant-hier dans la wilaya de Tiaret, a été marquée par la protestation de quelques dizaines de citoyens au chef-lieu de la commune de Tiaret.

Allant remettre des décisions d’attribution de locaux commerciaux à des chômeurs au nouveau marché de proximité, M.Sellal a été surpris par une foule en colère encerclée par des dizaines d’agents de l’ordre.

LG Algérie

Cette dernière n’est pas venue protester contre l’exclusion d’un programme de locaux commerciaux ou de logements. Loin s’en faut.

Ces citoyens sont venus dénoncer la corruption, le détournement de biens de l’Etat par les responsables locaux et la hogra.

«On demande justice», hurlaient les manifestants avant qu’une femme, en larmes, crie de toutes ses forces: «Il y a trop de hogra à Tiaret.» Cette manifestation surprise a créé un certain climat d’anarchie sur les lieux.

Un représentant des manifestants explique qu’ils sont là pour demander une enquête sur la construction, par les responsables locaux, de maisons à l’intérieur même du cimetière Sidi Bedrani.

Il accuse également les responsables de l’administration de détournement de biens publics à leur profit, citant des logements et même une salle de sport transformée en habitation privée.

Après la remise des décisions aux bénéficiaires des locaux commerciaux, le Premier ministre s’est entretenu avec les manifestants en écoutant leurs doléances. Sellal a entendu ce qu’il n’ignorait peut-être pas, lui qui insiste chaque fois sur la nécessité de rétablir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés.

«On a perdu confiance en les responsables», lance un manifestant. «M.le Premier ministre, les arbres que vous voyez et le bitumage des routes ont été faits hier», ajoute un autre. La wilaya de Tiaret n’a pas, en effet, dérogé à la règle générale instaurée au niveau national et qui consiste en l’embellissement de la ville à l’approche de chaque visite d’un officiel de haut rang. Le spectacle est connu. A la veille de la visite, les routes sont goudronnées, la ville est nettoyée, des arbustes sont même plantés pour faire comme si tout allait bien.

Mais cette vérité, il est bon de la dire ou de la rappeler devant le responsable qui arrive en visite officielle.

Du reste, les citoyens estiment que ces méthodes relèvent du mépris absolu à leur égard par les responsables qui tentent d’offrir aux regards des officiels un cadre de vie «bon pour une journée mais dégradé pour le reste de l’année».

Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, qui était à côté de Sellal, a lui aussi été interpellé par les manifestants tant qu’il est vrai que les accusés sont aussi parmi les responsables de l’administration qui relèvent directement du département de l’intérieur.

M.Ould Kablia a répondu d’un signe de la main demandant aux manifestants de monter le voir à Alger ou de lui adresser des rapports.

Après donc quelques échanges, la délégation ministérielle a quitté les lieux pour poursuivre le reste du programme de la visite de travail et d’inspection.

Mais ce n’est pas fini. A la Maison de la culture de la wilaya où devait se tenir la rencontre avec les représentants de la société civile, d’autres citoyens, encerclés par la police, tentent de forcer le portail pour rejoindre la salle de réunion. En somme, les manifestants de Tiaret estiment que ce sont eux les véritables représentants de la société civile, exclus de la rencontre. C’est dans ce climat que le Premier ministre a entamé sa rencontre avec le mouvement associatif et lors de laquelle la langue de bois a primé.