Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a effectué, hier, une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Bejaia.
Le ministre a eu à inspecter plusieurs structures hospitalières et projets en cours. Et sur le CHU, qui a fait couler beaucoup d’encre et pour lequel sont en lice plusieurs communes mitoyennes à celle du chef-lieu de wilaya, le ministre assurera que le choix sera fait incessamment et le choix du terrain sera effectué par une «commission nationale et neutre», dont les membres devront se déplacer qui bientôt à Bejaia. La réponse se voulait une mise au point aux élus des localités en compétition pour abriter le futur CHU.
En effet, lors d’une séance de travail, tenue à l’hôtel Les Hammadites, en marge de sa visite d’inspection, le ministre a tenu à prendre à témoin tous les cadres du secteur ainsi que la presse : «Je sais que plusieurs communes veulent l’implantation du CHU sur leur territoire. Mais, je vous informe que le choix du terrain sera effectué par une commission nationale neutre, qui se déplacera d’Alger à cet effet. Quant aux travaux de réalisation de ce CHU, ils démarreront officiellement en mai prochain», soit avant le début de la saison estivale. Les localités en compétition, Oued-Ghir, Tichy et Amizour, présentent les mêmes avantages : elles se situent à proximité du chef lieu de wilaya et elles ont des terrains à offrir notamment dans leur arrière-pays.
Le ministre, qui était accompagné du wali, du DSP, du président de l’APW et des députés de la wilaya, entamera son escale béjaouie par la visite de l’hôpital Khelil Amrane, siège provisoire du CHU de Bejaia. Il procèdera ensuite à l’inauguration du service cardiologie. Occasion pour le directeur du CHU, M. Danoune en l’occurrence, de faire part aux ministres du manque criard en cardiologues dans la wilaya et d’un radiologue pour faire marcher le scanner, acquis, il y a plus d’une année par l’hôpital d’Akbou. «Ne vous inquiétez pas, nous allons vous envoyer un radiologue et renforcer votre effectif en cardiologues », a répliqué le ministre au responsable.
Boudiaf ne s’est pas montré tendre, lors des visites des chantiers, avec les chefs d’entreprises en charge de la réalisation des nouvelles structures sanitaires dans la wilaya. Le premier responsable du secteur de la santé s’est ensuite rendu à la policlinique de Sidi Ahmed. Il a notamment inspecté le service du Samu, inauguré ces derniers mois et il a promis au cours de cette escale de doter le CHU de cinq nouvelles ambulances, en plus des huit dont il dispose actuellement.
Et pour envoyer un signal fort aux responsables du secteur privé, le ministre a eu à visiter une clinique privée, sise dans la haute ville de Bejaia. Une clinique, dotée d’un matériel hautement sophistiqué, a reconnu M. Boudiaf. Il a longuement suivi l’exposé d’un cardiologue sur la nouvelle technique de chirurgie, dite interventionnelle, qu’on effectue par scanner et sans opérer le malade. Le ministre a félicité les responsables de la clinique et leur a promis de renforcer la coopération entre les deux secteurs, publics et privé. «Je suis pour une collaboration parfaite entre les secteurs privés et public. Ils ne sont pas ennemis, mais complémentaires. Toutefois, il faut que cela se passe dans un cadre institutionnalisé et réglementaire», a-t-il souligné.
Parmi les annonces attendues, l’inscription de deux nouveaux hôpitaux de 60 lits chacun. Ils seront implantés dans les communes de Beni Maouche et d’Adekar. Il y aura en outre l’élargissement à 36 lits du centre d’oncologie de l’hôpital d’Amizour. Il est présentement d’une capacité de 12 lits.
Pour la dernière étape de sa visite, le ministre a inspecté le chantier de réalisation d’un hôpital de 60 lits dans la commune de Souk El-Tenine. Et craignant que le chantier ne soit pas livré à temps, il a exhorté l’entreprise de réalisation à accélérer la cadence afin de livrer cet hôpital dans les délais impartis.
Par crainte des mouvements sociaux ou campagne électorale, le ministre a annoncé durant sa visite la régularisation de tous les travailleurs du secteur de la santé. Qu’ils soient contractuels, vacataires ou ceux recrutés dans le cadre du pré-emploi. «Je m’adresse aux directeurs des établissements de santé : il faut régulariser tout le personnel. Je demande aux gestionnaires d’exécuter cette instruction, car je ne veux plus de perturbation dans mon secteur», a insisté M. le ministre.
Salim Aït-Sadi