Visite de Raul Castro en France: Cuba s’engage à diversifier ses relations commerciales face aux Etats-Unis

Visite de Raul Castro en France: Cuba s’engage à diversifier ses relations commerciales face aux Etats-Unis
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Le ministre cubain du Commerce extérieur, Rodrigo Malmierca, a assuré hier à Paris que son pays s’engageait à diversifier ses relations commerciales pour ne pas dépendre uniquement des Etats-Unis, une fois l’embargo levé, et a garanti à la France que ses groupes ne seraient pas écartés. «Je peux vous assurer que nous n’avons pas du tout l’intention que les entreprises des Etats-Unis écartent celles des autres pays qui ont travaillé avec nous avec succès depuis longtemps», a affirmé le ministre lors d’une conférence organisée au siège du patronat français (Medef), en réponse, a-t-il dit, aux inquiétudes manifestées récemment par certains groupes français.

«Logiquement, nous n’allons pas bloquer les entreprises américaines. Elles seront aussi les bienvenues», a-t-il toutefois indiqué, lors d’une intervention en marge de la visite d’Etat à Paris du numéro un cubain, Raul Castro. M.Malmierca a insisté sur le besoin «de ne pas dépendre d’un seul marché», soulignant que son pays ne voulait plus se retrouver dans la même situation que par le passé, quand il dépendait de l’Espagne à l’époque coloniale, des Etats-Unis après l’indépendance, et aussi de l’URSS après l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir, en janvier 1959. «Nous avons une forte vocation à diversifier nos relations économiques», a-t-il insisté, précisant que les investissements étrangers étaient souhaités dans des secteurs comme le tourisme, les transports ou la construction, mais écartant d’ouvrir le marché des télécoms.



Le vice-président du conseil des ministres, Ricardo Cabrisas, a lui aussi insisté sur «l’essor du tourisme à Cuba», qui a accueilli 3,5 millions de voyageurs l’an dernier, un chiffre qui pourrait doubler le jour où les citoyens des Etats-Unis pourront se rendre librement sur l’île. Les autorités cubaines se sont aussi efforcées de rassurer les entreprises françaises, affirmant que La Havane faisait des efforts importants pour éliminer les difficultés bureaucratiques et faciliter les accords avec des entreprises locales. Plusieurs grandes entreprises françaises ont investi à Cuba, à commencer par le groupe Pernod-Ricard qui y produit le rhum Havana Club, mais aussi Alcatel-Lucent dans les télécommunications ainsi que Total et Alstom dans l’énergie. Mais avec un volume de quelque 180 millions d’euros annuels, les échanges commerciaux restent à un niveau très faible.