Mohamed Benmeradi veut accélérer la concrétisation d’un projet auquel l’Algérie tient beaucoup, celui de Renault. Ce dossier était au centre des discussions mercredi et jeudi, entre Jean-Pierre Raffarin en visite à Alger et le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi.
«Nous sommes déjà à la phase de la signature d’un protocole d’accord avec Renault. C’est pour vous dire que nous sommes très près de la concrétisation du projet», a expliqué le ministre à l’agence APS.
L’empressement de l’Algérie qui veut parvenir le plus tôt possible à un accord, au plus tard avant le 5 juillet, s’explique par le volume des importations de véhicules qui ont atteint un niveau insupportable pour le gouvernement, avec 4,8 milliards de dollars en 2011. C’est pourquoi Benmeradi a expliqué à ses interlocuteurs français l’empressement de l’Algérie concernant le projet Renault. De son côté, Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial de Nicolas Sarkozy, a souligné que le projet est toujours en phase de discussions techniques. «Aucun accord n’est proche. Renault a reconnu des avancées, notamment sur le plan commercialisation des futures voitures produites en Algérie. Mais, des obstacles administratifs existent toujours. Et malgré les promesses du ministre algérien à chaque réunion, les choses avancent lentement», a regretté Raffarin.
Cela étant, le constructeur automobile français Renault a identifié lui-même des sous-traitants algériens pour participer au projet de fabrication de voitures qu’il envisage de lancer en Algérie, a indiqué jeudi à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi. «Les responsables de Renault viennent de choisir eux-mêmes quatre ou cinq sous-traitants algériens, avec qui ils ont l’habitude de travailler, pour prendre part au projet de réalisation d’une usine de construction de véhicules en Algérie, dont les négociations sont en cours», a-t-il expliqué à la presse au terme d’une réunion avec l’envoyé spécial du président français, Jean-Pierre Raffarin, en présence de chefs d’entreprises algériens et français. Pour le ministre, ces sous-traitants, spécialisés dans la fabrication notamment de vitres et de câbles, vont bénéficier d’un programme de mise à niveau pour leur permettre de prendre part convenablement au projet de Renault.
Benmeradi a fait savoir, par ailleurs, qu’une délégation algérienne se rendra prochainement en France dans le cadre des négociations avec Renault qui ont atteint, a-t-il rappelé, un stade très avancé. «Nous sommes arrivés à l’étape des documents contractuels. Nous avons discuté de l’ensemble des aspects techniques et économiques du projet. Il s’agit maintenant d’aller dans le détail, ce qui est le travail des techniciens et non pas des politiques», a-t-il ajouté. Le ministre avait précisé mercredi dans un entretien que les taux d’intégration de la sous-traitance nationale dans les partenariats avec des étrangers seront très faibles au démarrage des projets, mais vont augmenter avec le temps. Nous avons déjà localisé quelques sous-traitants algériens, spécialisés dans la fabrication de vitres et de câbles pour automobiles, afin de les accompagner à se mettre à niveau et pouvoir ainsi participer aux projets de partenariat dans la filière automobile, a-t-il encore ajouté. Pour sa part, l’ancien Premier ministre français s’est félicité des avancées enregistrées dans de nombreux dossiers de la coopération algéro-française dont celui de Renault. «Sur ce dossier nous enregistrons une accélération et un climat très positif avec des avancées très concrètes sur des points qui faisaient l’objet d’une négociation très difficile et qui sont aujourd’hui levés», a-t-il précisé. Le gouvernement français, ajoute-t-il, souhaitait voir Renault participer à la structuration d’une filière automobile significative en Algérie. Par ailleurs, une vingtaine d’accords, conclus entre des entreprises algériennes et françaises à l’occasion du Forum de partenariat économique Algérie-France, tenu en mai dernier à Alger, sont à un stade très avancé, a annoncé jeudi à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi.
Une dizaine d’autres sont, quant à eux, à une étape de recherche, a-t-il expliqué, peu avant une séance de travail avec l’envoyé spécial du président français et ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en présence de chefs d’entreprises des deux pays. «Ce forum avait permis aux PME algériennes et françaises de discuter et de conclure des accords sur des projets très concrets», a-t-il ajouté. Parmi ces futurs partenariats, ajoute Benmeradi, figure la signature d’un accord entre le groupe agroalimentaire algérien (SIM) et un groupe français pour fabriquer, à compter de 2013 en Algérie, des aliments de bétail. Un autre accord a été signé grâce au forum entre l’Institut national de l’élevage et son homologue français pour développer la filière lait en Algérie, a-t-il ajouté.
Une forte participation avait marqué les travaux de ce premier Forum de partenariat économique Algérie-France. Près de 700 opérateurs algériens et français étaient présents lors de l’ouverture des travaux de cette rencontre présidée par Benmeradi et Raffarin.
Benmeradi a affirmé que plusieurs grands projets de partenariat ont été concrétisés dans le cadre du mécanisme algéro-français de coopération, alors que d’autres sont à un stade avancé de négociation. Parmi les projets qui sont à un stade avancé de négociation, le ministre a cité l’usine de vapocraquage d’éthane à Arzew (Oran), en partenariat entre Sonatrach et le groupe français Total, le projet de fabrication de voitures de Renault, dont le protocole d’accord est sur le point d’être signé, et enfin celui du groupe Lafarge pour une usine de ciment.
Pour les projets de partenariat concrétisés dans le cadre de ce mécanisme, le ministre a cité celui de Sanofi Aventis (pharmaceutique), de Saint-Gobain (fabrication de verre) et dAxa (assurances).
Par Yazid Madi