Selon M. André Parant, il n’existe pas de divergences entre son pays et l’Algérie au sujet de la crise malienne.
André Parant, l’ambassadeur de la République française à Alger s’est exprimé, sur de nombreux sujets concernant directement son pays et l’Algérie dans un entretien qu’il a accordé au journal on line TSA. La visite du président François Hollande en décembre prochain à Alger, la circulation des personnes, les relations économiques et surtout la crise malienne ont été des sujets abordés par le diplomate français.
S’exprimant sur la visite qu’effectuera prochainement le président Hollande à Alger, l’ambassadeur a rappelé que celle-ci qui intervient l’année du Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, «dit être l’occasion d’exprimer la volonté de nos deux pays de hisser leur relation à un niveau qui reflète davantage encore la force des liens qui nous unissent et le fait que nos destins sont étroitement liés». Au sujet des relations bilatérales, André Parant a rappelé que les deux pays ne partent pas du néant mais à partir d’un socle préexistant. Aussi a-t-il souligné que «l’objectif est de renforcer ces relations et leur donner un nouvel élan qui devra s’incarner dans une forme de partenariat entre nos deux pays qui reflète le caractère exceptionnel de notre relation». Abordant le sujet redondant des visas et de la circulation des personnes, il a noté qu’il y a en Algérie, une très forte demande de visas et que cette demande va croissant. «Nous y apportons une réponse tout aussi forte, puisque le nombre de visas délivrés par nos consulats généraux en Algérie est passé de 138.000 à 165.000 entre 2010 et 2011, et devrait atteindre 200.000 en 2012», a-t-il souligné, rappelant que plus de 80% des demandes de visas connaissent une issue favorable. Au passage, il n’a pas manqué de suggérer une réciprocité dans cette question de la circulation des personnes entre les deux pays. «(…) permettez-moi de dire que la circulation entre la France et l’Algérie doit être facilitée dans les deux sens: en faveur des ressortissants algériens pour se rendre en France, mais aussi des ressortissants français pour venir en Algérie». C’est la crise malienne et l’éventualité d’une intervention militaire dans ce pays qui a pris le gros de l’entretien. Les divergences entre l’Algérie et la France concernant ce dossier sont-elles de la pure invention? L’ambassadeur André Parant n’a pas de doute. «Je sais que certais défendent l’idée selon laquelle il existerait des divergences majeures entre Alger et Paris sur ce sujet. C’est regrettable, et surtout c’est contraire à la réalité, car la France et l’Algérie sont aujourd’hui sur une même ligne face aux défis majeurs que recouvre le dossier malien», a-t-il indiqué Bien plus, l’ambassadeur souligne que les deux pays se concertent «étroitement et régulièrement» à ce sujet depuis le début de la crise. «Ils se concertent aussi avec tous ceux qui sont concernés, et en particulier la Cédéao et les pays du champ», a-t-il ajouté.
Selon M.Parant, il existe aujourd’hui une approche commune qui s’étend à l’ensemble de la communauté internationale, qui repose sur deux volets: un volet politique, pour rétablir un pouvoir stable à Bamako et restaurer, par le dialogue avec les groupes non-terroristes et les représentants des populations du nord, l’intégrité territoriale du Mali; et un volet militaire, pour éradiquer le terrorisme et les trafics d’armes et de drogue du Nord-Mali.
L’ambassadeur a expliqué, dans ce sens, que c’est cette double approche qui a présidé à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies, de la résolution 2071.
Cette résolution adoptée le 12 octobre dernier appelle les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans un délai de 45 jours un plan d’intervention visant à reconquérir le nord du Mali.
De ce fait, le représentant de la diplomatie française à Alger a estimé indiquer que faire du problème malien une question entre la France et l’Algérie semble extrêmement réducteur.
«Nous parlons d’enjeux majeurs pour la stabilité régionale et internationale, qui concernent bien plus que nos deux États et qui ont fait l’objet d’un consensus lors du vote de la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies. On ne peut pas faire comme si les autres pays, et notamment les pays subsahariens, qui sont directement menacés par le terrorisme, n’existaient pas et n’avaient pas demandé l’aide de la communauté internationale», a-t-il expliqué. Il a rappelé que les autorités algériennes avaient salué cette résolution, soulignant qu’il y a une vision globale et bien équilibrée qui prend en compte les différentes dimensions du problème et «que nous partageons».
L’ambassadeur a ajouté qu’il ne voit pas en quoi les intérêts de la France divergeraient de ceux de l’Algérie, dès lors qu’il s’agit de combattre le terrorisme.