Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a apporté des réponses et des précisions sur différentes questions liées à la visite du président français Hollande en Algérie, à la crise malienne et au dossier sahraoui.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le chef de la diplomatie algérienne a situé de manière plus claire les enjeux de ces dossiers. S’agissant de la visite du président français François Hollande, prévue pour décembre prochain, elle permettra d’arrêter, selon lui, «des objectifs communs pour les cinq ans à venir».
Le déplacement intervient, ajoute-t-il, dans une conjoncture délicate marquée par les conséquences de la crise libyenne, de la situation dans la bande sahélo-saharienne, particulièrement au Mali. Ce qui donnera à cette visite un «cachet éminemment politique», précise-t-il. S’exprimant sur l’état actuel des relations algéro-françaises, M. Medelci a évoqué «une nouvelle phase» et une «coopération très dens». Les questions mémorielles ne sont pas à l’ordre du jour lors de cette visite, a-t-il indiqué, tout en signalant qu’il est «difficile» de ne pas les aborder.
Aux critiques faites par certains observateurs sur «l’immobilisme» de la diplomatie algérienne dans le dossier malien, M. Medelci a répondu qu’il vivait «plutôt bien» ces reproches. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que depuis l’indépendance du Mali, les Touaregs ont eu maille à partir avec le pouvoir central de Bamako et les cinquante dernières années ont été marquées par une succession de rébellions.
Cependant, souligne-t-il, «les porteurs de cette revendication (touareg ndlr) ne sauraient être mis sur le même pied d’égalité avec les terroristes et les narcotrafiquants». Quant à la mise en œuvre de la chari’a dans le pays, le ministre considère cette revendication comme une «affaire malo-malienne». M. Medelci a fait savoir également que l’Algérie n’est pas convaincue qu’une solution «exclusivement militaire» mènerait le Mali à la paix et à l’unité.
La résolution du conflit sahraoui relève de l’ONU
Le chef de la diplomatie a tenu à rappeler pour la énième fois la position de la question sahraouie. La question sahraouie, souligne-t-il, est antérieure à la création de l’Union et figure sur l’agenda du comité de décolonisation de l’ONU depuis 1964.
«On ne peut pas lier la préparation d’un sommet de l’UMA à l’évolution de ce dossier (sahraoui) qui n’a jamais été inscrit au planning de l’Organisation, laquelle est chargée de questions exclusivement plurilatérales», a-t-il précisé, rappelant que le dossier sahraoui «n’apparaîtra pas dans les discussions bilatérales avec nos frères marocains, pour la simple raison que le sujet se traite dans un cadre onusien».
A. Mohamed