Visite d’Abdelmalek Sellal, jeudi, à Ouargla, Expédition muette sous haute sécurité

Visite d’Abdelmalek Sellal, jeudi, à Ouargla, Expédition muette sous haute sécurité
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Très attendu sur notamment les revendications sociales et la problématique du gaz de schiste, deux préoccupations tenant en haleine, ces derniers temps, les villes du Sud, Abdelmalek Sellal a tout bonnement zappé ces sujets brûlants, à l’occasion de sa visite de “travail et d’inspection” effectuée, jeudi, à Ouargla.

Par contrainte ou par choix délibéré, le Premier ministre n’a étrangement pas fait d’annonces notables. Il s’est contenté d’adresser quelques instructions aux responsables de projets inspectés successivement à Touggourt, à Hassi-Messaoud et à Ouargla. Les neufs membres du gouvernement qui l’ont accompagné, à cette occasion, n’ont pas été plus diserts, eux aussi.

Le silence du gouvernement dissimule-t-il un malaise en haut-lieu à la veille de la révision constitutionnelle annoncée mais autour de laquelle le flou reste total ? Visiblement oui, sinon, comment expliquer, entre autres, la suspension, pour la première fois, de la rituelle rencontre du Premier ministre avec les représentants de la société civile ? M. Sellal n’a même pas daigné rencontrer les citoyens de Nezla, venus revendiquer des droits sociaux, mais aussi la poursuite judiciaire des auteurs des assassinats par balle, lors des évènements ayant ensanglanté, rappelons-le, en novembre dernier, le quartier Draâ El-Baroud dans la commune de Touggourt. Mieux encore, même les étudiants ayant attendu durant de longues heures, à la cour de la faculté de médecine d’Ouargla qu’il a inaugurée, n’ont pas eu les faveurs du Premier ministre. Pourtant ces derniers n’entendaient pas exprimer des revendications qui importuneraient, outre mesure, le gouvernement. Ils voulaient, nous ont-ils révélé, juste saluer le Premier ministre et le sensibiliser sur “les conditions précaires” qu’ils endurent, notamment dans les cités universitaires. Sellal semblait happé par plus urgent : accorder une attention particulière aux projets de développement inscrits dans le programme de cette wilaya névralgique du Grand-Sud : des projets qui focalisent aussi les attentes des citoyens d’Ouargla qui s’estiment “lésés depuis de longues années”. Ainsi, le programme de la visite du Premier ministre était exclusivement consacré à l’inspection des projets, en cours ou à lancer, dans tous les secteurs. Néanmoins, c’est le secteur de l’habitat qui cristallise la grogne des citoyens, qui s’est taillé la part du lion avec le lancement, à cette occasion, de plusieurs projets de réalisation de logements, toutes formules confondues, et la distribution de lots de terrain pour l’autoconstruction.

Il a été question, entre autres, de la réalisation de 1 190 logements publics locatifs (LPL) à Touggourt et de 2 000 autres, dans la même formule, dans la ville nouvelle de Hassi-Messaoud. Pour la formule de l’autoconstruction dont l’aide de l’État s’élève à 800 000 DA pour les habitants des Hauts-Plateaux et un million de dinars pour ceux de l’extrême Sud, un projet de 850 lots de terrain a été lancé à Timacine, commune relevant de la daïra de Touggourt, alors que 1 182 lots sont prévus à El-Ghenami, prolongement du projet de la ville nouvelle de Hassi-Messaoud. S’agissant du secteur de la santé, le Premier ministre s’est enquis du projet de construction, en cours, d’un hôpital de 240 lits à Touggourt. Un projet qui se verra renforcé par la construction, dans la même daïra, de trois hôpitaux d’appoint d’une capacité de 60 lits chacun. Parallèlement à ses projets ambitieux, le Premier ministre a visité la faculté de médecine d’Ouargla qui accueille déjà 144 étudiants (dont 108 filles) pour sa première année. Cette faculté, abritée par l’ancien institut des hydrocarbures, a pour objectif de former des médecins en prévision de transformer l’hôpital d’Ouargla en CHU. La visite du Premier ministre, hautement sécurisée, y compris par le survol d’un hélicoptère de la gendarmerie tout au long du parcours, a été ponctuée par des visites successivement à une ferme à Touggourt, au centre de formation de l’Enafor, à Hassi-Messaoud, ou encore au village touristique, en cours de réalisation, d’un promoteur privé à la périphérie d’Ouargla.

LG Algérie

F. A.