De nombreux ministres de François Hollande se sont succédé à Alger pour préparer sa visite à la mi-décembre.
Les préparatifs de la visite de François Hollande à Alger à la mi-décembre s’accélèrent. Les 13 et 14 de ce mois, ce sera Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui sera en déplacement dans notre capitale. Il aura à mettre au point le volet de la coopération sécuritaire et de l’immigration qui feront l’objet de décisions lors du sommet qui réunira le Président Bouteflika et François Hollande. Il est également probable que l’accord de 1968 soit abordé même si l’on ne connaît pas encore la position des socialistes sur le sujet. On sait par contre que l’Algérie est hostile à la perte des droits de ses citoyens si le texte venait à être révisé.
La question des visas est un autre dossier auquel les Algériens tiennent beaucoup tant il est vrai que c’est le seul moyen d’intensifier le mouvement des personnes essentiel à la compréhension mutuelle. Etudiants, hommes d’affaires, touristes ou simplement des personnes en visite familiale sont toujours demandeurs d’assouplissement des procédures d’attribution des visas. Il est également attendu que le ministre discute de l’hypothétique récupération de biens par des Français ayant quitté le pays. C’est un point qui risque de faire désordre car la chose est mal perçue de ce côté-ci de la Méditerranée. Les Français voudraient aussi que leur soit reconnu le droit d’acheter des biens immobiliers, de les vendre et d’en transférer les bénéfices. Une demande qui semble inacceptable par l’Algérie. Malgré ces quelques difficultés, le déplacement du ministre intervient dans un climat apaisé depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir. Cela tranche avec les années passées par la droite au pouvoir. Tous ces rapprochements font que l’Algérie et la France ont intérêt à revenir à un cours des relations plus apaisées. Valls n’en est pas à sa première visite à Alger et a déjà eu un discours très conciliant. Il y a un an, lorsqu’il était encore maire d’Evry et candidat à la candidature pour la présidence, il avait déjà visité la capitale. Il avait affirmé que sa ville souhaite développer un partenariat économique avec l’Algérie. A l’époque déjà, il évoquait le fait que la circulation des personnes devrait être plus fluide dans les deux sens. Manuel Valls a souvent plaidé en faveur d’un partenariat au service des intérêts partagés qui sont nombreux. Est-ce un signe d’ouverture sur les questions de l’immigration. En France, il y a eu la suppression d’une circulaire sur le travail des étudiants héritée de Claude Guéant, prédécesseur de Valls au ministère de l’Intérieur. Le gouvernement prépare également un projet de loi sur les naturalisations. Tout cela est censé faire la différence entre la politique du gouvernement de François Hollande et celui de Nicolas Sarkozy. Selon toutsurlalgérie, la venue du ministre sera précédée, cette semaine, par celle d’une délégation de hauts fonctionnaires, parmi lesquels figure Stephane Frattacci, secrétaire général du ministère en charge de l’Immigration. La communauté algérienne est la première à être issue de l’immigration. En plus du dossier de l’immigration, il n’est pas, non plus exclu que le dossier sécuritaire occupe la part du lion dans les discussions avec les autorités algériennes. Il se pourrait que la question ne soit pas abordée seulement avec le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, car le ministre français pourrait être reçu par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et par le Président Abdelaziz Bouteflika. Tous ces contacts interviennent au moment d’une offensive de la France plaidant en faveur d’une intervention étrangère au Mali. L’Algérie ne se réjouit pas de voir ces forces installées à ses frontières et affiche ses différences sur le dossier. Il ne faut donc pas s’attendre à un accord sur le sujet. En tout cas, le ministre n’est pas dans l’obligation de conclure sa visite par des accords concrets. Il laissera le soin au président Hollande de trancher les points litigieux lors de sa venue à Alger. auparavant, plusieurs ministres se sont succédé dans la capitale..