Les tensions entre l’Algérie et la France suscitent toujours des réactions. Dans un entretien avec Le Figaro, l’ex-président français Nicolas Sarkozy a abordé à nouveau le dossier algérien, notamment Boualem Sansal, Christophe Gleizes, ainsi que l’octroi de visas aux ressortissants algériens.
Selon Nicolas Sarkozy, aujourd’hui, la France donne l’impression de ne plus être capable « de faire respecter le droit international et les droits de l’homme« . Pour tenter de faire pression sur l’Algérie, il appelle Paris à faire preuve de la même fermeté que celle qu’elle subit.
Historiquement favorable à un dialogue diplomatique avec l’Algérie, Emmanuel Macron a décidé de changer de cap cet été. Pour Sarkozy, ce n’est pas suffisant.
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Zarkozy appelle à mettre fin aux accords de 1968
Nicolas Sarkozy regrette que la politique étrangère, qui est normalement du ressort du président, ait été déléguée au Premier ministre français François Bayrou. Pour lui, cette approche, initiée par une lettre demandant plus de fermeté avec l’Algérie, n’a eu aucun résultat. Il souligne que Boualem Sansal et Christophe Gleizes sont toujours en prison.
Par ailleurs, l’ancien président français estime qu’il est temps de mettre fin aux accords de 1968, sur la circulation et le séjour des Algériens en France : « Il n’y a aucune raison de maltraiter l’Algérie davantage que les autres pays, mais il n’y a plus aucune raison de l’avantager non plus« , a-t-il déclaré.
Nicolas Sarkozy critique le nombre de visas délivrés par la France (250 000 par an) et le refus de l’Algérie de la liste d’expulsion des ressortissants en situation irrégulière. Pour faire pression, il propose d’appliquer une règle, qui doit être conditionnée à la libération de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes : la France ne devrait délivrer de nouveaux visas qu’en échange de retour de ressortissants algériens en situation irrégulière. Il cite l’exemple d’un visa pour chaque personne expulsée.
De plus, l’ancien président français critique l’idée de solliciter « la bienveillance et l’humanité » du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Il exhorte la France à changer de cap et à se montrer « plus intransigeante avec l’Algérie« .
Sarkozy critique la politique étrangère française
Pour Nicolas Sarkozy, il est évident qu’il existe, en France, « un antisémitisme d’importation lié à l’immigration« . L’ancien président alerte sur une crise migratoire future, qu’il juge inévitable. Il s’appuie sur des chiffres démographiques : en 30 ans, la population européenne devrait passer de 550 à 480 millions d’habitants, tandis que celle de l’Afrique doublera, passant de 1.2 à 2.4 milliards.
Selon lui, le pire est à venir, car cette immigration « n’est plus assimilable » en raison de différences culturelles, religieuses et économiques. Il y voit « un risque existentiel pour l’Europe« .
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