Visas, fermeture des frontières et asile des Kadhafi : Comment solder les comptes avec les Libyens

Visas, fermeture des frontières et asile des Kadhafi : Comment solder les comptes avec les Libyens

Les autorités algériennes saluent la formation d’un gouvernement de transition en Libye et indiquent vouloir coopérer étroitement avec cet exécutif dont l’annonce a été faite mardi 22 novembre. La page Kadhafi définitivement tournée, il reste à aplanir les contentieux entre les deux pays. Sort de la famille Kadhafi réfugiée en Algérie, fermeture des frontières terrestres, visas de circulation pour les Algériens, les différents entre Alger et Tripoli sont nombreux. C’est l’heure de solder le passif.

« Nous saluons la formation du nouveau gouvernement de transition en Libye et nous l’assurons de notre disponibilité à coopérer étroitement avec lui sur toutes les questions d’intérêt commun afin d’asseoir les bases d’une coopération bilatérale mutuellement avantageuse », affirme jeudi 24 novembre le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères dans une déclaration postée sur son profil Facebook.

Le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib a annoncé mardi soir la formation de son gouvernement, réservant au moins deux ministères régaliens aux ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi.

Le nouveau gouvernement compte 24 ministères. Certains ont été créés pour la première fois, comme le ministère des Martyrs, des Blessés et des Personnes disparues et le ministère de la Société civile.

LG Algérie

Les autorités algériennes et le nouveau pouvoir en Libye ont entretenu des rapports exécrables depuis le début de l’insurrection contre le colonel Kadhafi en février 2011.

Cette reconnaissance officielle par l’Algérie constitue un pas supplémentaire dans la normalisation de ses relations avec le nouveau pouvoir en Libye.

Relations tendues

Le président Bouteflika avait rencontré la semaine dernière au Qatar à deux reprises Mustafa Abdel Jalil, chef CNT ( Conseil national de transition). Ce rabibochage entre Alger et Tripoli s’est déroulé sous l’œil bienveillant de l’émir du Qatar, Sheikh Hamad ben Khalifa Al Thani.

La page Kadhafi définitivement tournée, il reste à aplanir les contentieux entre les deux pays.

Fermeture ds frontières terrestres, visas de circulation pour les ressortissants algériens et sort de la famille des Kadhafi réfugiée en Algérie, les contentieux sont nombreux.

Extraditions du clan Kadhafi réfugié en Algérie

Le 29 août dernier, le gouvernement algérien avait accordé l’asile à quatre membres de la famille du colonel Kadhafi pour des raisons humanitaires.

Safia Kadhafi, l’épouse de l’ex-guide libyen, tué le 20 octobre dernier, sa fille Aïcha ainsi que Mohamed et Hannibal, vivent actuellement dans une résidence secrète quelque part en Algérie, sous la protection des services de sécurité.

Depuis l’annonce de leur asile, les nouvelles autorités libyennes n’ont eu de cesse de réclamer leur extradition pour qu’ils soient jugés en Libye.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué qu’il ne fermait pas la porte à d’éventuelles discussions autour du sort des Kadhafi.

Frontières terrestres fermées

La fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et la Libye est l’autre contentieux.

C’est qu’au lendemain de l’asile accordé aux membres de la famille de Kadhafi, le gouvernement algérien a décidé de boucler ses frontières terrestres avec le voisin libyen.

Les autorités ont ainsi renforcé la présence militaire autour de cette longue frontière pour prévenir la circulation des armes et des hommes.

Kamel Rezzag-Bara, avocat et conseiller à la présidence algérienne, expliquait en septembre dernier que cette fermeture « est une réponse conjoncturelle à une situation qui fait qu’on ne peut pas gérer la circulation autour d’une frontière tout seul».

« Il faut un partenaire. De l’autre côté, ce partenaire n’existe plus et n’a plus les moyens de contrôler les flux», s’est-il justifié.

Visas d’entrée pour les Algériens

Dernier différent qui reste à régler est celui de la circulation des personnes. Le Conseil national de transition (CNT) a décidé d’imposer un visa d’entrée aux ressortissants algériens désirant ce rendre en Libye.

Dans une correspondance adressée le 27 octobre 2011 à la compagnie aérienne Tunisair, le CNT a précisé que les ressortissants originaires d’Algérie, du Maroc, de la Syrie, d’Egypte, du Tchad, du Niger et du Soudan doivent impérativement être munis d’une autorisation d’entrée sur le territoire libyen.