Visa pour la France : Deux mois après son arrivée, Capago suscite colère et confusion en Algérie

Visa pour la France : Deux mois après son arrivée, Capago suscite colère et confusion en Algérie
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Deux mois après son entrée en service en Algérie pour gérer les demandes de visa en remplacement de VFS Global, Capago fait face à une vague de critiques et de dysfonctionnements persistants. Annoncé comme un nouveau départ pour fluidifier et sécuriser le processus de délivrance des visas, le prestataire français peine visiblement à convaincre les usagers algériens.

Les primo-demandeurs de visa sont les plus durement touchés. Nombreux sont ceux qui dénoncent l’impossibilité de décrocher un rendez-vous sur la plateforme numérique de Capago. Malgré plusieurs tentatives, le système bloque ou refuse de valider de nouvelles demandes, signalant à tort que le dossier est déjà en cours, même après les 30 jours réglementaires au-delà desquels une demande sans rendez-vous est censée être annulée.

Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux, illustrant une frustration généralisée. Certains internautes soupçonnent même une forme de favoritisme envers les renouvellements de visas, laissant les nouvelles demandes à l’abandon. « Cette situation n’est pas normale, y a-t-il une volonté de filtrer les premiers demandeurs ? », s’interroge un usager excédé.

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Un démarrage chaotique dans les centres

Depuis son lancement à Alger, Oran, Constantine et Annaba, Capago n’a pas su rassurer. Les premières semaines ont été marquées par désorganisation, longues files d’attente et manque de personnel qualifié. De nombreux usagers ont dénoncé des conditions d’accueil indignes, pointant une préparation insuffisante du prestataire pour répondre à la demande de visa.

Ce mauvais départ soulève des inquiétudes sur la capacité de Capago à assurer correctement sa mission, surtout en période estivale, où le volume des demandes explose.

L’un des objectifs de la transition de VFS Global vers Capago était de mettre fin aux dérives liées au trafic de rendez-vous, un phénomène qui ternissait l’image du système de délivrance des visas. Mais là aussi, la situation reste inchangée.

Des agences de voyages continuent de proposer des rendez-vous pour visas touristiques, médicaux ou d’affaires, à des prix parfois exorbitants. Et ce, malgré les assurances de Capago, qui affirme que la prise de rendez-vous se fait exclusivement en ligne, sur son site officiel.

Sur Facebook et TikTok, les annonces de vente de créneaux sont légion, remettant en question l’efficacité du système de contrôle mis en place. Comment expliquer que certains intermédiaires accèdent à des créneaux alors que des centaines de citoyens échouent, jour après jour, à obtenir un simple rendez-vous ?

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Capago peut-il redresser la barre ?

La mission de Capago était claire : restaurer la confiance, garantir l’équité d’accès et moderniser la gestion des demandes de visa. Mais les ratés techniques et organisationnels observés depuis son installation jettent un sérieux doute sur sa capacité à accomplir cette tâche.

L’heure est à la transparence et à une réforme urgente du système de prise de rendez-vous, sans quoi la colère des citoyens ne fera que croître. Les autorités françaises et algériennes sont appelées à exercer un contrôle plus rigoureux sur le prestataire et à garantir un accès équitable à un droit fondamental pour de nombreux Algériens : voyager en toute légalité.

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