L’organisation mondiale de la Santé (OMS) réunit lundi son comité d’urgence pour déterminer si l’épidémie du virus Zika, soupçonné de causer des malformations congénitales, constitue « une urgence de santé publique mondiale ».
L’OMS a averti la semaine dernière que le virus, qui se transmet par une piqûre de moustique, se propageait « de manière explosive » dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016.
La directrice de l’OMS, Margaret Chan, a souligné qu’une relation de cause à effet entre la propagation du virus et l’augmentation des cas de microcéphalie chez les nouveaux-nés était fortement « suspectée » bien que non définitivement prouvée.
Le Brésil, pays le plus touché par le Zika, a sonné l’alarme en octobre, lors de l’apparition d’un nombre inhabituellement élevé dans le nord-est de cas de microcéphalie, malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et cerveau anormalement petits.
Depuis, ont été enregistrés 270 cas confirmés de microcéphalie et 3.448 cas suspects, contre 147 en 2014.
La Colombie, le Salvador, l’Equateur, le Brésil, la Jamaïque et Porto Rico ont d’ores et déjà recommandé aux femmes d’éviter toute grossesse tant que l’épidémie de Zika n’est pas sous contrôle.
En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas d’infection par le Zika ont été signalés parmi les personnes revenant de vacances ou de voyages d’affaires dans les pays touchés.
La directrice de l’OMS a convoqué cette réunion d’urgence à huis clos pour décider si l’épidémie doit être considérée comme une « urgence de santé publique de portée internationale ».
La réunion prendra la forme d’une conférence téléphonique entre de hauts responsables de l’OMS, des représentants des pays affectés, et des experts.
Les participants ne devraient pas annoncer leur décision avant mardi au plus tôt.
Ce type de consultations est plutôt rare, ce qui souligne l’inquiétude de l’OMS à propos de la possiblité d’une propagation du virus à un niveau mondial.
L’agence de l’ONU parait aussi soucieuse de faire oublier les critiques liées à sa réponse qui avait été jugée trop faible par beaucoup face à la récente épidémie d’Ebola en Afrique.
Le Zika se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique tigre). L’OMS s’est abstenue jusqu’à présent de formuler des recommandations concernant les voyages dans les zones affectées par le Zika, soulignant que la prévention la plus efficace consistait à éliminer les eaux stagnantes où prolifèrent les moustiques, et à utiliser des répulsifs et des moustiquaires pour se protéger.
Il n’existe actuellement aucun traitement, et selon l’OMS, la mise au point d’un vaccin devrait prendre plus d’un an.(Agences)