Puisque tous les éleveurs des ruminants, ayant subi des pertes suite à la maladie épizootique, bénéficient d’une indemnisation totale, selon l’âge du bétail. Les mécanismes que la tutelle compte entreprendre pour procéder à l’opération de l’indemnisation des victimes, y compris ceux qui ne sont pas couverts d’une assurance, demeurent inconnus, et l’épidémie continue son chemin et ce, après près de deux mois de l’apparition de cette maladie !
En effet, les marchés informels de bétail, qui sont importants à travers le pays, ont fortement contribué à l’apparition de cette maladie et à sa propagation, outre des carences relatives au rôle des vétérinaires, qui sont quasi-absents. En bref, la désorganisation de cette branche a rendu la situation plus complexe et fragile à toute apparition du virus ou de la maladie. Pire encore, cette maladie a touché une vingtaine de wilayas et persiste, en l’absence de système de prévention efficace et de système d’alerte, pour une gestion moins chaotique dans ce genre de situation.
Le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi est revenu sur ce qui frappe les éleveurs, en annonçant, encore une fois, le nombre exact des vaccins attendus, pour sauver ce qui reste, en indiquant, jeudi dernier, «l’arrivée imminente de 400 000 doses de vaccin contre la peste des petits ruminants (PPR)», alors que le nombre des têtes de cheptel décimées, faut-il le rappeler, par cette épidémie, a dépassé le seuil des 2 000 têtes, début mois courant, sur le territoire national.
Il faut souligner, à ce titre, que le ministre a avancé, par ailleurs, que la réception des vaccins se fera à la fin du mois courant. En outre, afin de «stopper» la propagation de ce virus fatal, qui touche les petits ruminants depuis près de deux mois, les services du ministère de l’Agriculture ne cessent d’assurer qu’ils ont pris «des mesures d’urgence» avec notamment la fermeture des marchés de bétail et l’interdiction de toutes formes de déplacement du cheptel. À l’adresse des éleveurs victimes de cette situation gravissime, qui n’est pas sans impact sur cette activité et d’autres secteurs, qui lui sont liés, le ministère de l’Agriculture s’est engagé à «indemniser» les propriétaires, qu’ils «soient assurés ou non», sans plus.
Dans de tels désastres, selon l’expression du ministre, dans une de ses déclarations récentes, il y a une indemnisation, a-t-il poursuivi «à des degrés différents selon l’âge du bétail» et de préciser : «quand les services vétérinaires constatent une perte, l’État soutiendra les éleveurs» avait-il indiqué. Les différentes agences des assurances proposent plusieurs produits dans le cadre de la couverture assurantielle pour aider les agriculteurs à éviter les pertes induites par les catastrophes naturelles, des maladies ou d’épidémies. Alors que malgré la disponibilité de ce type de produits d’assurance, les agriculteurs, en général et les éleveurs en particulier, dans ce cas de figure, peinent à emprunter la voie vers les établissements d’assurances, en l’absence d’une culture assurantielle chez les acteurs de ce secteur, en dépit de nombreuses campagnes de sensibilisation.
Et l’absence de cette culture a profité considérablement à l’activité informelle dans cette filière, d’un secteur stratégique, puisqu’il s’agit de l’Agriculture, secteur qui devait être l’alternative, pour sortir de la dépendance des hydrocarbures. Les victimes non-affiliées à une assurance représentent, sans nul doute, la majorité ; ce qui pose un réel problème pour l’opération des indemnisations, outre les intrus qui tenteront de se greffer, pour en profiter.
Med. Wali