De violents combats entre armée syrienne et rebelles ont éclaté mardi 26 juin à 8 km du centre de la capitale, autour de positions de la Garde républicaine, corps d’élite chargé de la sécurité de Damas et de ses banlieues, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Une personne a été tuée, selon l’ONG qui n’était pas en mesure de préciser s’il s’agissait d’un soldat, d’un civil ou d’un rebelle. « De violents combats se déroulent autour des positions de la Garde républicaine à Qadsaya et al-Hama, à 8 kilomètres de la place des Ommeyyades » qui se trouve au cœur de Damas, a déclaré le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Damas est la ville la mieux protégée de Syrie par le régime du président Bachar Al-Assad, et les postes de sécurité, les bâtiments gouvernementaux et la région du palais présidentiel y sont ultra-sécurisés. Les combats s’étaient intensifiés ces dernières semaines dans et près de la capitale, mais ceux de mardi sont les plus violents dans cette zone, selon M. Abdel Rahmane. « C’est la première fois que le régime a recours à l’artillerie lourde dans des combats aussi proches de la capitale », a-t-il indiqué. Lors d’accrochages précédents dans et près de la capitale, seule l’artillerie légère avait été utilisée.
« Ce développement est important car il s’agit des combats les plus violents dans cette zone, et qu’ils se se rapprochent du cœur de la capitale », a-t-il précisé. Selon lui, les combats, qui ont débuté il y a plusieurs heures, se poursuivaient en milieu de journée, et les rebelles ont « fait exploser un canon de l’armée à l’entrée de Qadsaya ». « Ces banlieues abritent des casernes de troupes très importantes pour le régime à l’instar de la Garde républicaine. C’est là aussi où habitent des familles d’officiers », a-t-il dit. Par ailleurs, l’armée a pris d’assaut le quartier de Barzé à Damas avec des véhicules militaires lourds, au milieu de tirs nourris.
Ailleurs dans le pays, dans la province rebelle d’Idleb (nord-ouest), la ville de Saraqeb était bombardée, avec plus de vingt obus en une demi-heure, selon l’OSDH. Dans la même région, une voiture piégée a explosé près d’un barrage des forces de l’ordre, tuant deux membres des services de sécurité. Le bilan des violences en Syrie s’alourdit sans cesse à mesure que s’intensifient les bombardements de l’armée contre les bastions rebelles, avec 95 tués lundi, dont 61 civils et 31 soldats, selon l’OSDH.
RÉUNION DE L’OTAN À BRUXELLES
Ces développements interviennent au lendemain de guerre des mots entre laTurquie et la Syrie, Ankara accusant le régime du président Bachar Al-Assad, son ancien allié, d’avoir commis un acte « hostile au plus haut point » après la destruction de l’un de ses avions de combat, faisant craindre une escalade de la crise entre les deux pays voisins.
L’OTAN a commencé à Bruxelles une réunion à la demande de la Turquie qui a invoqué « l’article 4 du traité » de l’Alliance prévoyant que tout pays membre peutporter une question à l’attention du Conseil quand il estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée.
Selon la chaîne du Hezbollah libanais allié de M. Assad, le président syrien doit« présider aujourd’hui la première réunion du (nouveau) gouvernement syrien pourfaire un exposé de la situation intérieure et étrangère ». Aucune confirmation syrienne n’était disponible dans l’immédiat.