Les données chiffrées sur le nombre de plaintes liées aux violences sexuelles contre les adolescentes démontrent qu’ »une victime sur cinq dépose plainte et que très peu de victimes parlent de leur agression », a indiqué dimanche à Alger la juriste Nadia Ait Zai.
« Quand nous comparons les chiffres avancés sur la violence sexuelle contre les adolescentes et ceux liés au nombre de plaintes déposées, nous constatons que très peu de victimes parlent de leur agression et qu’une victime sur cinq dépose plainte », a précisé Mme Ait Zai dans un exposé sur l’état des lieux de ce phénomène, en se référant à des données de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie nationale.
Evoquant le nombre de plaintes relatives aux actes de violences sexuelles contre les adolescentes, déposées au niveau de la DGSN, elle a mentionné que 3.634 plaintes ont été enregistrées durant la période entre 2010 et 2014.
Parmi ce nombre global de plaintes, 1.869 concernent les attouchements, 987 liées à l’attentat à la pudeur et 678 aux viols.
Mme Ait Zai a relevé que le taux annuel du nombre de plaintes déposées au niveau de la DGSN, durant la même période, est passé de 18,52% en 2010 à 19,70% en 2014, précisant que l’année 2013 a connu une hausse dans les plaintes déposées avec 21,99%.
De son côté, la Gendarmerie nationale a enregistré, durant la même période (2010-2014), 222 plaintes déposées liées aux violences sexuelles contre les adolescentes âgées entre 13 et 18 ans.
La même responsable a appelé à la nécessité d’élaborer une nouvelle enquête de prévalence sur la violence sexuelle contre les adolescentes après celle réalisée en 2006, en vue de « mieux mesurer l’ampleur de ce phénomène ».
Mme Ait Zai a également plaidé, à la fin de cet état des lieux qu’elle a réalisé pour le compte du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, pour une meilleure coordination entre les parties concernées par la lutte contre la violence sexuelle à l’égard des adolescentes.