Violences physique, sexuelle, psychologique et passionnelle,Des milliers de mineurs dans l’univers criminel

Violences physique, sexuelle, psychologique et passionnelle,Des milliers de mineurs dans l’univers criminel

Les statistiques de la Gendarmerie nationale indiquent une forte implication, de plus en plus inquiétante, des mineurs dans les délits appelés «crimes mineurs».

En 2011, 6 421 mineurs, auteurs de plusieurs délits, ont été interpellés par les gendarmes, à travers le pays, dont 3 140 de sexe féminin et 3 281 de sexe masculin, rapporte une étude faite par la GN. Cette étude est très intéressante dans la mesure où on peut citer à titre d’exemple l’implication, très significative, des mineurs dans l’émigration clandestine ou «harga». 187 enfants de moins de 18 ans, dont 6 filles, ont tenté de regagner l’autre rive de la Méditerranée en utilisant des barques de fortune.

Le rapport de la Gendarmerie nationale a dévoilé hier beaucoup de chiffres et de constats. Si on prend par exemple les vols perpétrés par les mineurs, le rapport parle de 894 mineurs auteurs de vols, dont 27 filles. En ce qui concerne le trafic et la consommation de drogue, on note l’implication de 103 enfants, dont une fille. Pour les homicides volontaires, 21 mineurs ont été interpellés, accusés dans des affaires de meurtres, et 15 autres pour avoir immolé par le feu leurs victimes. En matière de cambriolage, le rapport de la Gendarmerie nationale parle de l’implication de 33 mineurs «cambrioleurs», dont 3 de sexe féminin. Les coups et blessures volontaires (CBV) occupent la première place des actes commis par les mineurs et où on note l’implication de 696 enfants, dont 40 de sexe féminin. Par ailleurs, il est important de signaler un autre fait inquiétant. Présentement, la délinquance juvénile est recensée dans les 48 wilayas du pays. Le plus grand taux d’affaires traitées par les éléments de la Gendarmerie nationale concerne Alger, avec 260 affaires impliquant des mineurs, suivie de Sétif avec 199 cas élucidés, Tipaza où 189 délits ont été commis par des mineurs. Toutefois, la ville d’El Tarf s’est démarquée dans la mesure où les gendarmes ont procédé à l’arrestation de 81 filles mineures, auteurs de plusieurs délits, notamment des vols suivis d’agressions. Par ailleurs, au cours de l’année 2011 les éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de 3 284 mineurs pour implication dans un certain nombre d’irrégularités, en particulier le vol (887 cas) coups et blessures intentionnels (656 cas) et 151 ont été arrêtés pour destruction et de sabotage.

L’effet «boomerang», 351 mineurs victimes de violence

Si en 2011 les gendarmes ont procédé à l’interpellation de plus de 6 400 mineurs, auteurs de différents délits, 351 autres enfants, dont 111 de sexe féminin, ont été victimes de violence durant la même période. La ville de Mila est classée première en matière de violence contre les enfants avec 83 affaires traitées, suivie d’Alger avec 72 affaires et Batna avec 23 cas. Il est à retenir que parmi les actes de violence portés contre ces mineurs, on note l’assassinat de cinq mineurs. Il y a également les coups et violences volontaires dont ont été victimes 133 enfants, dont 16 filles. 160 affaires d’incitation à la débauche et prostitution, engendrant l’implication de 160 mineurs, dont 65 de sexe féminin, ont été enregistrées par les gendarmes. Il est intéressant de souligner que l’ensemble des criminels qui sont derrière ces actes de violences contre les mineurs ont tous été arrêtés. Le phénomène de la délinquance juvénile conduit à un impact négatif sur l’évolution de la société. Les mineurs entrent dans le monde de la criminalité à un âge précoce, pour devenir de dangereux criminels, souvent en l’absence de responsabilité et d’une prise de conscience des parents. Ces mineurs criminels peuvent être victimes de plusieurs formes de violences. Cette violence sur les enfants se manifeste par l’usage de la force d’un adulte à travers tout acte ou omission mettant en danger la vie, la sécurité, l’intégrité, la santé et les risques physiques, sexuels, mentaux et psychologiques. Selon les experts et les psychologues, plusieurs classes de violence contre les enfants sont à retenir. D’abord, il y a plusieurs types en fonction de la nature de l’agression du praticien et leurs conséquences. Il y a, par exemple, la violence physique, sexuelle, psychologique (insultes, intimidation, humiliation, le ridicule, etc.), tout comme la négligence (mauvais traitements et défaut de fournir des soins appropriés, etc.).

Les gendarmes au chevet des «mineurs criminels»

Face à cette montée inquiétante de la délinquance juvénile, et afin de protéger les enfants de moins de 18 ans devenus «mineurs criminels», les gendarmes participent aujourd’hui à la prévention des événements et assurent la réinsertion de ces mineurs égarés. Le but est de remettre ces enfants sur les rails en les réinsérant dans leurs familles et en dirigeant ceux qui sont devenus toxicomanes vers les cliniques spécialisées en leur assurant un traitement psychiatrique. Beaucoup parmi ces enfants ont été placés sous surveillance avec des soins de santé et psychologiques appropriés. D’autre part, plusieurs opérations de sensibilisation ont été menées l’année dernière par les gendarmes, ciblant les 48 wilayas du pays. Mieux, des réunions dans les écoles rurales et celles situées dans les milieux urbains ont été organisées, entre les gendarmes et les écoliers, en guise de prévention et de sensibilisation. Un grand travail de coordination est mené avec les associations de parents d’élèves dans de nombreux secteurs, à travers des journées portes ouvertes organisées par les gendarmes. Cela sans oublier la présence et le déploiement des unités et des éléments de la Gendarmerie nationale à travers le territoire national. La programmation d’études et analyses sur la réalité de la propagation de la criminalité des mineurs a permis aux gendarmes d’établir un rapport exhaustif. Il faut donc anticiper sur le crime avec à la clé des descentes et opérations coup-de-poing contre les milieux du mal qui ciblent les mineurs. Ces procédures ont permis une réduction de la criminalité.

Par Sofiane Abi