Violences lors de l’acte 18 des “gilets jaunes”: Emmanuel Macron sous pression

Violences lors de l’acte 18 des “gilets jaunes”: Emmanuel Macron sous pression

Sous le feu des critiques face à la nouvelle flambée de violences à Paris ce week-end, le président Macron et son gouvernement envisagent de nouvelles mesures sécuritaires, mais restent à la peine pour sortir de l’interminable crise des “gilets jaunes”.

Le président français Emmanuel Macron cherchait hier avec son Premier ministre Édouard Philippe et son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner une issue à la crise qui secoue la France depuis décembre 2018, après les violences qui ont marqué les manifestations des “gilets jaunes”, samedi dernier à Paris, et les dégâts matériels occasionnés au niveau de l’avenue des Champs-Élysées. Le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et la ministre de la Justice Nicole Belloubet ont été reçus en fin de matinée à l’Élysée pour faire des propositions au président Macron, qui a promis des “décisions fortes pour que cela n’advienne plus”, a rapporté l’AFP. Les deux membres du gouvernement Macron devraient communiquer sur les résultats de cette entrevue dans les prochaines heures.

Emmanuel Macron estime que “la seule réponse possible est une réponse de sécurité”, a confié un proche du président après une réunion lundi matin au palais de l’Élysée avec les trois ministres chargés de l’Intérieur et de la Justice, Christophe Castaner, Laurent Nuñez et Nicole Belloubet. “Le chef de l’État est très déterminé à faire en sorte que les actes de violences s’arrêtent et estime qu’il n’y a pas de dialogue possible avec ce noyau dur extrémiste”, selon la même source. Mais cette tendance au tout sécuritaire risque de radicaliser le mouvement des “gilets jaunes”, tout comme elle va susciter la désapprobation de la classe politique qui n’a pas manqué déjà de dénoncer la gestion de cette crise depuis le début.

Dimanche soir, l’Exécutif a reconnu des dysfonctionnements du dispositif de sécurité, et même un échec, selon le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez. Ce dernier a déclaré hier sur RTL vouloir se pencher sur les responsabilités de la “chaîne de commandement”. Le gouvernement, apparu dépassé pendant le week-end – comme l’ont cruellement illustré les images du président Macron sur des pistes de ski au moment où la violence explosait à Paris – reste sous forte pression. Le chef de file de l’opposition de droite les Républicains, Laurent Wauquiez, a accusé le pouvoir “d’avoir sous-estimé la violence et de ne pas avoir apporté de réponse à la hauteur de la crise”.

Christophe Castaner et son homologue pour l’Économie, Bruno Le Maire, devront s’expliquer aujourd’hui devant les commissions des lois et des affaires économiques du Sénat sur ces violences et leurs conséquences économiques. En attendant, les “gilets jaunes” sont déterminés à poursuivre leurs actions de rue jusqu’à satisfaction de leurs revendications sociales. Pour rappel, la crise est née de la décision du gouvernement d’augmenter le prix du carburant, pour pouvoir financer la transition écologique.

Lyès Menacer/Agences