Parmi les aspects prévus par le projet de loi, figurent la violence économique, psychologique et la lutte contre toute forme de violence, y compris sexuelle.
Le projet de loi relatif à la violence faite aux femmes « prévoit des peines plus lourdes dans le cas de violences corporelles en vue de préserver la famille et la relation conjugale », a affirmé lundi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.
« Le projet de loi relatif à la violence faite aux femmes prévoit des peines plus lourdes contre tous ceux qui recourent à la violence corporelle contre les femmes notamment en présence d‘enfants mineurs », a précisé le ministre en marge d‘une rencontre autour de la numérisation du dossier judiciaire et de la jurisprudence à la Cour suprême.
Qualifiant le projet de loi de « très important », Louh a fait savoir que le texte, approuvé récemment en Conseil de gouvernement, « n‘est pas contraire aux traditions de la société algériennes en matière de promotion des droits de la femme et de l‘enfant et d‘éradication de la discrimination ». Parmi les aspects prévus par le projet de loi, figurent « la violence économique et psychologique contre la femme et la lutte contre toute forme de violence y compris la violence sexuelle qui sera criminnalisée ».
Tayeb Louh a également affirmé, lors de cette rencontre, que le projet de loi portant modernisation de la Justice, en cours de préparation constitue une base juridique de l‘utilisation des nouvelles technologies de l‘information et de la communication (TIC).
Intervenant en marge du lancement de l‘opération de numérisation du traitement des dossiers et de la jurisprudence à la Cour suprême, Louh a indiqué que le projet de loi portant modernisation de la justice en cours de préparation, « est à même de doter la Justice d‘une base juridique en termes de notifications via les TIC ».
Cette base juridique permettra le recours à « la téléconférence pour les magistrats désirant s‘enquérir directement des affaires, au niveau de l‘instruction, durant le procès ou à la prononciation du verdict », a précisé le ministre ajoutant que « la téléconférence sera retenue pour des affaires particulières et sous des conditions préalablement définies ».
« La réforme de la Justice sera approfondie et touchera tant l‘action judiciaire qu‘administrative en vue de lutter contre la bureaucratie et améliorer le service public », a poursuivi le ministre. Parmi ces réformes, le ministre a cité celles relatives à la Cour suprême qui « permettront de réduire à neuf mois les délais de présentation des dossiers aux chambres compétentes outre l‘uniformisation de la jurisprudence ». Concernant le projet de réforme du tribunal criminel, le ministre a dit:
« On n‘est pas encore parvenu à un accord sur sa composante », soulignant que « le débat est en cours ». Après avoir rappelé qu‘il était membre de la commission nationale chargée de la réforme de la justice, Louh a indiqué qu‘il y a trois propositions concernant la réforme du secteur. La « première porte sur le recours à des magistrats professionnels et non à des jurys pour trancher les affaires, les jugements du tribunal criminel pouvant faire l‘objet d‘appel.
La deuxième proposition a trait au maintien de la même composante du tribunal criminel (magistrats professionnels et jury) dont les décisions peuvent faire uniquement l‘objet de recours. La troisième proposition porte sur le maintien de la même composante, avec possibilité de faire appel ». La réforme touchera également le code de procédure pénale, en voie de finalisation, notamment en ce qui concerne le droit de présomption d‘innocence, l‘emprisonnement demeurera une mesure exceptionnelle tout en garantissant la protection des libertés individuelles.
Les mandats de dépôt et d‘amener « doivent être remis de manière moderne et instantanée », a indiqué le ministre. A une question sur les dysfonctionnements relevés dans les mesures d‘arrestation de l‘ancien ministre de l‘Energie, Chakib Khelil, Louh a souligné que « toutes les procédures ayant trait à l‘action judiciaire sont du ressort des juridictions compétentes, conformément au code de procédure pénale ».
Lakhdari Brahim