Violences faites aux femmes: Le nombre de victimes en augmentation à Oran

Violences faites aux femmes: Le nombre de victimes en augmentation à Oran
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“Les statistiques ne reflètent en rien la réalité, il s’agit d’un problème de santé publique. Il est important de sensibiliser toutes les personnes et pour les médecins de faire attention aux signes cliniques de la femme battue.” Cette sentence, à l’adresse du corps médical notamment, a été prononcée par un professeur du service de médecine légale du CHU d’Oran, et qui est donc idéalement placé pour évoquer la situation faites aux femmes battues à Oran.

C’est au cours d’une rencontre organisée par l’Association algérienne du planning familial, qui s’est tenue dimanche en toute fin de journée, à la maison de jeunes Maoued-Ahmed à Oran, qu’il a été révélé des statistiques assez effarantes. Et cela d’autant que toutes les données rendues publiques à cette occasion ne sont qu’une infime partie de la réalité.

Le service de médecine légale du Chuo a enregistré pour les trois premiers trimestres de l’année en cours, respectivement 173, 205 et 249 cas, soit des augmentations constantes.

La première conclusion de l’intervenante a été de recommander vivement de briser le silence, inciter les victimes à dénoncer leur situation, renforcer la législation pour plus de protection pour les femmes et aller vers la création de centres ou de maisons de transition pouvant accueillir les femmes battues. Si le service de médecine légale dénombre les rares cas de femmes maltraitées ou battues osant faire le pas de déposer plainte, les services de la Direction de la santé d’Oran (DSP) ont eux aussi des statistiques qui en disent long puisque ce sont des données émanant de tous les EPSP de la wilaya.

LG Algérie

Et là encore il y a de quoi choquer et s’alarmer en urgence : le bilan annuel de 2017 relève 1 227 cas de femmes battues, une nette augmentation par rapport à 2015 où la DSP avait recensé 875 femmes battues. Et que dire de l’année en cours puisque pour les seuls 3 premiers trimestres, on a déjà atteint les 1 237 femmes battues. Plus en détail, l’on découvre que pour les femmes battues, bien des images tombent puisque les femmes, quel que soit leur niveau d’instruction, universitaire (119 cas), sans niveau (300 cas) sont victimes de violences, que ce soit en milieu familial ou non.

Ce sont les femmes de la tranche d’âge des 30-39 ans, donc en pleine maturité qui sont les plus ciblées par des violences. Quant au profil de l’agresseur, du bourreau, nous apprendrons que dans 67% des cas il est âgé de 35 ans et plus et qu’il est sans profession dans 73% des cas.

D. LOUKIL