Violences contre les palestiniens à Ghaza : Israël rejette toute enquête indépendante

Violences contre les palestiniens à Ghaza : Israël rejette toute enquête indépendante

EL QODS Occupée – Les autorités d’occupation israéliennes ont rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante après la mort vendredi de 16 Palestiniens tués par l’armée israélienne au cours d’une manifestation à Ghaza.

L’usage de balles réelles par l’armée d’occupation israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’Homme.

Vendredi a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Ghaza depuis l’agression de 2014: 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1.400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave.

Les Palestiniens accusent les soldats israéliens d’avoir tiré sur des manifestants qui ne représentaient aucun danger immédiat.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu.

Les Etats-Unis ont en revanche bloqué samedi soir un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONUappelant « toutes les parties à la retenue et à prévenir toute escalade supplémentaire » et demandant une enquête sur les affrontements.

Vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué vers la barrière séparant Israël de la bande de Gaza, au premier jour de « la marche du retour ».

Cette protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer « le droit au retour » des Palestiniens qui, par centaines de milliers, ont été chassés de leurs terres ou ont fui lors de la guerre ayant suivi la création d’Israël en 1948.

Des organisations de défense des droits de l’Homme se sont interrogées sur la réaction disproportionnée des forces de sécurité israéliennes.

« Alors que certains manifestants palestiniens ont jeté des pierres et d’autres objets vers la barrière, il est difficile de croire qu’il s’agit d’une menace imminente pour la vie de soldats bien équipés et protégés par des tireurs d’élite, des tanks et des drones », affirme Amnesty dans un communiqué.

En Israël, quelque 200 à 300 manifestants d’opposition de gauche se sont réunis dimanche soir à Tel-Aviv devant le siège du Likoud, le parti de M. Netanyahu, pour dénoncer la responsabilité du gouvernement dans le lourd bilan de vendredi, ont indiqué les médias et les organisateurs.

« Le gouvernement fait tout pour présenter les Palestiniens comme les seuls coupables, alors qu’il a une part importante de responsabilité dans ce qui s’est passé », a affirmé Hagit Ofran, une responsable de la Paix Maintenant, ONG opposée à l’occupation des territoires palestiniens. Dans un communiqué, l’organisation a dénoncé la politique de la « gâchette facile » suivie par l’armée sous les ordres du gouvernement.