Amnesty International Algérie a déposé hier, au siège du Premier ministère, une pétition pour dénoncer les violences commises à l’égard des femmes et réclamer des mécanismes législatifs et des mesures coercitives contre les auteurs de ces actes abjects.
Ledit projet de loi, qui entre dans le cadre des amendements introduits sur certaines dispositions du Code pénal, pourtant adopté par l’Assemblée populaire nationale (APN), est bloqué au Conseil de la nation, après le coup de force opéré par les islamistes et d’autres cercles conservateurs parmi les parlementaires.
Son adoption aux forceps par les députés de la Chambre basse du Parlement avait défrayé la chronique, rappelons-le, en ce sens qu’il a mis les représentants des formations islamistes, foncièrement opposés à l’émancipation des femmes, dans tous leurs états. Certains députés sont allés jusqu’à proférer des obscénités et autres inepties pour faire avorter le projet de loi, avant d’adresser une correspondance officielle à leurs homologues du Sénat les exhortant à bloquer et rejeter lesdits amendements.
Depuis, le projet de loi se trouve en suspens au niveau du Conseil de la nation pour des raisons opaques, sinon le poids grandissant des islamistes et autres conservateurs parmi les partis majoritaires dans les assemblées élues, à l’instar du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND).
Les différents appels des associations de défense des droits des femmes, des partis politiques et autres organisations de la société civile n’ont pas eu droit de cette intransigeance à peine assumée de faire capoter ledit projet de loi. Une résistance farouche à toutes tentatives d’émancipation de la femme algérienne qui, faut-il l’avouer, est victimes de toutes sortes d’injustices dans une société conservatrice.
A présent, Amnesty International est décidée de passer à l’acte en saisissant officiellement le Premier ministère, dans un dernier recours susceptible de débloquer le projet et entériner les nouvelles dispositions de loi qui prévoient de sévères sanctions contre les fauteurs de violence contre les femmes.
En effet, Amnesty International exige d’ «adopter une approche globale pour lutter de manière adéquate contre les violences contre les femmes», question de réadapter certaines dispositions de loi de manière à assurer une meilleure protection juridique pour la gent féminine. Pour rappel, cette même ONG avait déjà interpellé le gouvernement sur la nécessité de sévir contre les violences conjugales et le harcèlement de tout genre dont sont victimes nombre de femmes algériennes.
Aussi avait-elle appelé à «garantir que les lois, les politiques et la pratique répondent suffisamment à toutes les formes de violence sexuelle», de même qu’à «adopter des mesures permettant de poursuivre effectivement les auteurs de viol et autres formes de violences sexuelles».
M.A.C