Intervention n Plus de 6 000 enfants victimes de violences l’an dernier. Plus de 1 700 les quatre premiers mois de l’année en cours, dont 517 à caractère sexuel. Une question se pose : avons-nous réussi à protéger nos enfants ?
Bien qu’il soit entendu que la protection de l’enfance soit l’affaire de tout un chacun, la DGSN reste à l’avant-poste dans la lutte contre ce phénomène.
Outre la responsabilité des parents quant à la sensibilisation de leurs enfants sur les endroits à éviter et les fréquentations douteuses, ce matin, Mme Kheira Messaoudene, commissaire divisionnaire, chef du bureau national de la protection des enfants à la DGSN, est revenue sur les mécanismes mis en place par la Sûreté nationale au micro de la Chaîne III de la Radio nationale. «Nous sommes les premiers (la DGSN) à poser une pierre importante à l’édifice de la protection de l’enfance en adoptant la création de brigades protection de l’enfance. On est partis avec 15 brigades, actuellement on en est à 50 à l’échelle nationale. De par sa spécificité, la capitale est dotée de trois de ces brigades», a indiqué Mme Messaoudène.
L’officier supérieur reviendra dans sont intervention sur un autre danger qui guette les enfants : le kidnapping. Même si pour l’hôte de la Radio nationale, il est plus judicieux de parler de «disparitions à caractère inquiétant». «C’est l’enquête qui est habilitée à déterminer s’il y a enlèvement ou pas. Mais généralement, il y a beaucoup de disparitions (souvent des fugues) dues à l’échec scolaire», a-t-elle indiqué. «On assiste toujours quand il y a les résultats scolaires à des fugues qui sont formulées en scénario d’enlèvement. Mais seule l’enquête peut déterminer s’il s’agit d’une disparition ou d’une fugue». En 2014, les services de police sont intervenus et récupéré saints et saufs, 195 enfants victimes d’enlèvements. «Pour les quatre premiers mois 2015, on a enregistré 25 cas d’enlèvement. Et on a permis de réinsérer ces enfants dans leur famille saints et saufs», a indiqué Mme Messaoudène. En 2013, plus de 150 enfants avaient été enlevés dont les deux enfants de Constantine, qui ont été assassinés. La commissaire divisionnaire reviendra dans son intervention sur le mobile de ces kidnappings. «Très souvent, le mobile est l’agression sexuelle. Mais pour les enfants de Constantine, malheureusement, il y a le lien familial avec l’auteur. Généralement quand l’enfant reconnaît son agresseur les risques d’une tragique fin sont plus grands», a-t-elle indiqué. Bien que les chiffres soient à la baisse, l’officier supérieur ne manquera pas de souligner que l’objectif de la DGSN reste d’atteindre «la tolérance zéro». Ce qui ne pourrait être atteint sans une meilleure maîtrise d’un autre outil mis en place par les pouvoirs publics mais qui tarde encore à se mettre en place : l’alerte kidnapping. Si elle ne conteste pas le constat de «défaillance du système», Mme Messaou-dène ne manquera pas de s’expliquer à ce propos. «Nous n’en sommes qu’au début de cette procédure, qui s’inscrit dans une stratégie du gouvernement et plusieurs secteurs sont concernés. On espère aller de l’avant pour instaurer cette mesure», a-t-elle indiqué.
Lyes Sadoun