Rien ne va plus dans nos établissements scolaires, qui connaissent une hausse inquiétante du phénomène de la violence. Les milliers de cas répertoriés en 2014 sont loin de refléter la réalité. Une responsabilité partagée par les parents d’élèves, qui sont démissionnaires ; l’environnement scolaire difficile et aussi un mode de gouvernance au sein de l’école qui est carrément inadapté.
Le phénomène récurrent de la violence au sein et aux alentours de l’école était le thème développé, ce matin, durant l’émission «L’Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio algérienne, qui a reçu l’inspecteur général du ministère de l’Education nationale, Medjadi Messaguem.
Des chiffres faisant état de quelque 40 000 cas de violences répertoriés, en 2014, dans les établissements d’enseignement du pays, l’invité admet qu’ils sont bien en deçà de la réalité, relevant que ceux-ci sont en train de prendre de l’ampleur. Lors de l’émission, il est signalé environ 6000 cas de violence d’élèves à l’encontre de professeurs et que 4000 autres sont le fait d’étudiants à l’encontre des enseignants. «Il y a, aussi les violences opposant les élèves entre eux», observe le SG du ministère de l’Education nationale, pour qui il y a «transgression à l’ordre scolaire». Il est, d’autre part, fait mention d’actes de vandalisme, de violences physiques, de racket, mais également d’usage de stupéfiants et de consommation d’alcool (132 cas mis au jour). Estimant que la responsabilité de ces situations est partagée, M. Medjadi impute certains parmi elles à l’environnement «difficile» de certaines écoles, au laisser-aller de parents et d’enseignants, à l’absence de contrôle des élèves au moment de leur accès dans les établissements d’enseignement, mais également, précise-t-il, «au programme d’éducation qui n’a pas fonctionné». Un mode de gouvernance au sein de l’école qui est carrément mis en cause. «Nous allons, dit-il introduire des psychologues dans les lieux d’enseignement et mettre en place des conseils d’orientation». D’un autre côté, il annonce la décision du ministère de l’Education d’établir une coopération «partena-riale» avec les ministères de la Jeunesse et de la Culture. Pour changer le mode de gouvernance de l’école», M. Medjadi estime, par ailleurs, qu’il y a lieu de développer les activités culturelles, sportives et de loisirs, «des aspects, regrette-t-il, sur lesquels nous avons jusqu’ici échoué». Pour tenter de cerner et d’endiguer ce phénomène, M. Medjadi signale qu’un vaste mouvement de réflexion a débouché sur la nécessité d’instituer un plan de prévention. «Il s’agit, précise-t-il de former les enseignants à mieux gérer les classes et a prévenir et gérer les conflits pouvant y survenir.
Lyes. S
Baraki, un exemple à méditer
Lors de l’émission, sont cités des situations concrètes de cette violence où, par exemple, l’utilisation de fumigènes à l’intérieur d’une école à Baraki, a engendré de sérieux dégâts dans deux classes. Des incidents similaires ont, aussi, été observés dans deux autres éta-blissements, à Blida et Hussein Dey, dont les parents ont dû payer les frais de dédommagements pour les dégâts occasionnés et leurs enfants traduits devant des conseils de discipline. L. S.