Violence du séisme au Maroc : les explications d’un expert mondial en géosciences

Violence du séisme au Maroc : les explications d’un expert mondial en géosciences

Dans la nuit du 8 au 9 septembre, un violent séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter a frappé le Maroc (province d’Al-Haouz). Celui-ci a fait, selon le dernier bilan, 2122 morts et 2400 blessés.

Après le choc, l’heure est désormais à l’organisation des secours et de l’aide humanitaire. C’est aussi le moment de chercher des explications scientifiques au séisme, de comprendre le pourquoi de l’ampleur des dégâts…

Pour l’éminent professeur anglais de géosciences, David Rothery, ce type de catastrophe ne constitue pas « une surprise », mais reste très rare. Selon le scientifique, il se produit « peut-être une fois par siècle ».

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David A. Rothery est professeur de géosciences planétaires à l’Open University où il préside un module sur la planétologie et la recherche de la vie, ainsi qu’un module de niveau 1 sur les volcans, les tremblements de terre et les tsunamis. Pour le professeur en géosciences planétaires,

Pourquoi les dégâts du tremblement de terre au Maroc sont-ils d’une telle ampleur ?

Cet éminent scientifique explique, dans une vidéo publiée par Le Point, que ce type de catastrophe n’est pas une surprise, du point de vue géologique, mais reste très rare. Selon lui, il s’en produit seulement un par siècle.

La première question que l’on se pose est : pourquoi le tremblement de terre a-t-il eu lieu dans cet endroit précisément (dans la petite ville d’Amizmiz qui se dresse au pied du Haut Atlas, dans la province d’Al Haouz, à 55 km de Marrakech) ?

Le professeur en géoscience, David Rothery

Le professeur anglais en géoscience, David Rothery.

Pour le professeur en géosciences, cela se justifie par la collision entre l’Afrique et l’Europe ; phénomène dont la réaction se situe, au nord, près de la Méditerranée. C’est d’ailleurs cette collision qui a soulevé les montagnes du Haut Atlas, précise-t-il.

David Rothery ajoute que la collision entre les deux continents continue de se produire, ce qui engendre des mouvements de terrain sous les montagnes du Haut Atlas. « C’est ce qui s’est passé, indique-t-il, et cela va se poursuivre ».

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Concernant l’ampleur des dégâts, notamment dans les habitations, le scientifique l’explique par le fait que le tremblement de terre s’est produit dans une région montagneuse et qu’il s’agit d’un séisme peu profond.

« La rupture initiale, détaille-t-il, a eu lieu à une profondeur légèrement inférieure à 20 km ». Or, « si cette dernière s’était produite à 40 ou 80 km, les secousses à la surface auraient été bien moindres », estime le professeur.