Violence dans les stades : Un fléau qui devient chronique

Violence dans les stades : Un fléau qui devient chronique

Huis clos : Est-ce la panacée ?

On a vécu globalement une saison presque tranquille, même si certaines rencontres ont incité les responsables de la LNF a sévir par quelques matchs à huis clos. Néanmoins, depuis ces incidents ayant émaillé le match de coupe entre l’USMH et l’USMA, la situation a commencé à empirer parce que les instances chargées de gérer notre football n’ont pris leurs précautions nécessaires pour « tuer » dans l’œuf toutes tentatives malveillantes. Parmi les mesures coercitives que la commission de discipline de la LNF a adopté contre les Harrachis, il y avait la sanction de quatre matchs à huis clos dont un avec sursis et 10 milllions de centimes d’amende. Il est certain qu’une telle sanction n’était, nullement, celle attendue par les observateurs eu égard aux dégâts occasionnés par une partie des supporters harrachis. Nos responsables sportifs manquent d’ingéniosité face à cette situation. Les atermoiements des uns et des autres ne font que retarder l’échéance de l’apparition de ce phénomène de la violence.

Il fallait prévoir sa manifestation à tout moment. Car le danger était permanent du fait qu’on entendait, çà et là, que certaines rencontres ne se sont pas déroulées dans les conditions requises d’une rencontre normale de football. La presse n’a pas manqué de relater de nombreux dépassements dans nos différentes championnats, tous paliers confondus, mais, on avait tendance à vouloir tourner le dos à ce péril qui devenait de plus en plus manifeste ! Et voilà que le match MCS-USMA, pourtant, loin d’être décisif, se transforme en une « arène » pour gladiateurs.

Des joueurs ont vu la mort devant eux, toute une équipe traumatisée et apeurée par tant de bestialité, mais au finish, ceux qui veillent à la bonne marche de nos compétitions sportives ont pris des mesures qui ne sont nullement celles qui devraient être prises en pareil cas. Comme des automates ou presque, on préconise à chaque fois le même traitement. C’est à dire le huis clos, comme si ce procédé est un remède miracle !

H. G.

Edito : Péril en la demeure

lTout le monde était presque sûr que cette saison allait allègrement se terminer dans de très bonnes conditions. De plus, une fois n’est pas coutume, le calendrier est respecté pratiquement à la lettre. Kerbadj, le président de la LFP, l’ex-président du CRB, et, bien qu’il soit décrié par certains, a réussi à faire fonctionner le présent championnat national comme du papier à musique. Sur ce plan, les avis sont unanimes pour louer le travail effectué pour que rien ne vienne faire « grincer » la « mécanique ». Les acteurs du football sont satisfaits par les efforts fournis par la structure gérant le football professionnel algérien. Néanmoins, ce qui l’est moins, c’est un peu la lutte contre la violence dans les stades. Pour un oui ou un non, on décrète le huis clos pour la combattre. Comme si cette mesure allait mettre un frein ou endiguer définitivement la violence. On ne le dira jamais assez, le huis clos, n’a rien apporter si ce n’est qu’il n’a fait que reporter des problèmes, les différer. Car, il faut bien se mettre en tête que ce phénomène n’est plus une vue de l’esprit. Il existe bel et bien chez nous ! Il est même devenu très dangereux, puisque ce ne sont plus des scènes de bagarres entre supporters des deux équipes. La nouveauté, désormais, c’est l’attaque directe des joueurs adverses par tous les moyens pouvant nuire et laisser des séquelles pour la vie. La violence s’invite ainsi des gradins au terrain en attentant directement à la vie des joueurs adverses. Cette nouveauté macabre, qui a suscité l’émoi lors de l’agression lâche dont a été victime l’équipe de l’USMA à Saïda, doit être combattue avec vigueur. Ce qui laisse les observateurs ébahis reste que la violence ne semble pas faiblir. Elle devient plus brutale, plus dangereuse. On pensait, après les incidents liés à certains supporters de l’USMH, qui ont balancé une caméra de l’ENTV des tribunes supérieures du stade du 5-Juillet et saccagés plus de 3.000 sièges du stade, que les responsables du football national prendraient des mesures appropriées pour éviter que de tels actes ne se reproduisent. Finalement, c’est la déception ! En effet, cette violence s’est même installée avec toute sa laideur et sa dangerosité. Le fait qu’elle se répète prouve que ceux qui sont appelés à l’enrayer montrent une certaine impuissance à lutter contre. Cela rend les choses encore plus compliquées et la peur des uns et des autres encore plus tangible. On a l’impression que cette violence est là et que personne ne pourrait l’enrayer. Bien au contraire, avec la prise de conscience de tous, les différents acteurs entre ceux qui font le spectacle, ceux qui le gèrent et ceux qui assurent la sécurité peuvent arriver à quelque chose pour peu qu’ils mettent en pratique les solutions qui s’imposent. Chaque péril exige des moyens spécifiques ! Rien n’est impossible ! sauf si l’on ne veut ps réagir comme il se doit afin que nos gradins retrouvent la sérénité.

Hamid Gharbi

La saison tire à sa fin. Chacun a désormais une idée plus ou moins précise sur les chances de son équipe ; soit terminer en haut, soit faire le «grand plongeon». Pour autant, des clubs et leurs supporters font tout pour éviter le purgatoire. Là, on use de tous les moyens possibles et imaginables pour faire changer les choses. C’est-à-dire qu’on veut gagner coûte que coûte. Là, on cherchera à intimider tout le monde en passant par l’équipe adverse, l’arbitre.Dans le stade, l’atmosphère devient pour le moins irrespirable pour l’adversaire, et le match se transforme en une arène et le spectacle devient alors pitoyable, intenable pour les « visiteurs » qui n’attendent que le coup de sifflet final de l’arbitre pour les libérer de ce cauchemar. Du coup, on se demande pourquoi ne veut-on pas qu’un club donné ne descende pas en division inférieure. Pourtant, on a eu par le passé des équipes qui ont rétrogradé, mais grâce à leur travail et à leur témérité, elles n’ont pas tardé à revenir en première division. Certes, parfois, elles mettent beaucoup de temps pour revenir au palier supérieur, mais elles arrivent quand même à revenir parmi l’élite.

La relégation n’est pas une fin en soi

La relégation est vue par certains comme une expérience insupportable pour le club. Bien au contraire, il faut la considérer comme une issue normale qui punit un peu les clubs qui ne travaillent pas durant la saison. Si le club rétrograde en fin de saison, ce n’est pas la faute aux autres clubs, mais c’est à cause entre autres des choix des dirigeants avant le début de saison et des moyens aussi bien financiers qu’humains du club lui-même. Si l’on n’a pas l’argent nécessaire pour motiver les joueurs, on ne peut que voler au « raz-des-paquerettes ». C’est-à-dire que la descente aux abysses devient une logique implacable. Il y a aussi les joueurs recrutés. Lorsqu’on fait venir des joueurs moyens — parce que le portefeuille n’est pas assez rempli — on ne peut s’attendre en fin du compte à jouer les premiers rôles. C’est une véritable chimère ! Autre chose, si on ne fait pas la bonne préparation exigée par le football de performance, et de surcroît professionnel, durant l’intersaison, on ne peut que prétendre dès le départ aux places de strapontin. Donc, on ne peut récolter que ce que l’on a semé et selon les moyens dont on dispose. Là, le club doit faire preuve d’honnêteté et de bon sens. C’est-à-dire qu’il doit accepter le verdict des terrains avec tact et sportivité. Il ne faut pas responsabiliser les autres clubs en cas d’échec. Cette attitude à ne pas vouloir accepter la rétrogradation accroît d’une façon assez nette la violence.

Les dirigeants contribuent dans une large mesure à « chauffer à blanc » leurs fans afin qu’ils viennent en masse le jour du match pour tenter d’influencer les choses et faire en sorte que leur équipe fétiche gagne, même si elle le fait à contre-courant de l’éthique sportive. Là, tous les subterfuges sont bons pour faire basculer le cours des choses et obliger l’arbitre à choisir dès le début du match son camp afin d’éviter de se faire « tabasser ». Il y a aussi le laisser- aller qui fait que nos supporters deviennent de plus en plus violents et ne craignent rien.

Entre complicité et « stades passoires »

Il est devenu assez facile pour des supporters de faire rentrer toutes sortes de projectiles : on utilise des cailloux, des blocs, des battons, des couteaux et même des sabres.

Ce qui fait que les bagarres entre supporters deviennent de plus en plus violentes. On avait vu cela lors du match USMH-USMA au stade du 5-Juillet où des supporters harrachis avaient brandi des sabres pour semer le terreur au sein de la galerie adverse. Cela s’est reproduit lors du match qui s’est déroulé à Saïda où les grosses pierres, les couteaux et autres projectiles ne se comptaient pas. On se demande alors comment tout cet arsenal est arrivé à être arboré et échaper à la « fouille » habituelle du service d’ordre ou même des stadiers censés prendre part à la surveillance des

supporters réfractaires. Malheureusement, on constate qu’il y a certainement complicité expliquant ce déferlement d’objets divers chez des supporters visiblement belliqueux et qui veulent vraiment en découdre avec les supporters où les joueurs de l’équipe adverse. Cette facilité à voir ces objets dangereux rentrer dans nos stades ne peut que rendre la situation très difficile. Car cela montre que l’opération de « fouille » corporelle ne se fait pas de la meilleure des manières. Dans un temps récent, on empêchait aux supporters de faire rentrer les fumigènes qui étaient interdits par la FAF conformément aux directives de la FIFA. En dépit de ces mesures d’interdiction prises en haut lieu, malheureusement, on voit dans nos gradins beaucoup de fumigènes entre les mains de nos supporters. La question qui se pose : comment on les a fait rentrer aussi facilement à l’intérieur de nos stades. C’est une question qui mérite d’être posée du fait qu’elle a tendance à se répéter. Elle atteste aussi de l’existence d’une complicité qui permet à des supporters ou à d’autres personnes de faire rentrer ces objets interdits qu’on distribue par la suite aux supporters sans qu’ils soient arrêtés par ceux qui sont désignés pour assurer la sécurité des supporters, mais aussi pour que le match se déroule dans de très bonnes conditions.

L’impunité encourage la récidive

Il faut dire que ce phénomène de la violence est en train de revenir en force dans nos stades. On ne risque pas d’oublier Ce qui s’est passé lors du match USMH-USMA, comptant pour les quarts de finale de la coupe d’Algérie, n’a pas été oublié, voilà que les amateurs de la « balle ronde » viennent de renconter un phénomène plus macabre que le précédent. Car cette fois-ci, lors du MCS-USMA, on a failli assister, impuissants, à une mort d’homme du fait que les couteaux pleuvaient de partout et que des joueurs étaient livrés à eux-mêmes face à des supporters saïdis en furie. Comment ces couteaux, barres de fer et autres sont rentrés sur le terrain sans que ces supporters ne soient inquiétés le moins du monde.

Ces scènes reviennent ainsi le plus souvent. Comme dans un cercle vicieux où le plus souvent l’équipe adverse devient à son corps défendant le « dindon de la farce ». Pourtant, ces cas où la violence s’est manifestée avec la plus grande férocité sont légions dans notre football. Il y eut beaucoup de matches où la violence a été des plus violentes. On se rappelle encore de ces incidents qui avaient émaillé le match de championnat entre le CABBA et le MCA (2009/2010), au stade du 20-Août de Bordj-Bou-Arréridj. Des supporters bordjis avaient tout simplement « bombardé » de pierres, de l’intérieur et même de l’extérieur, les supporters du MCA. On avait même utilisé des « armes blanches » obligeant les supporters du MCA à pénétrer sur le terrain. Nos responsables sportifs avaient alors donné match perdu aux deux équipes.

On avait été plus cléments avec les supporters locaux en responsabilisant les deux galeries. Les incidents ayant éclaté il y a quelques années suite au grand derby de la capitale entre le RCK et le NAHD méritent aussi qu’on s’y attarde. Il y eut beaucoup de débordement entre les deux équipes. La bagarre avait même débordé en gagnant les artères de la ville. On peut aussi parler de RCK-USMH pour l’accession en Ligue1.

Malgré la multiplicité des cas où la violence avait montré toute son hideur, nos responsables sportifs ont continué à privilégier la « politique de l’autruche ». C’est-à-dire qu’on n’a pas voulu prendre le « taureau par les cornes » en s’attaquant au mal à la racine. Comme dit le sociologue, le « fait social social est total ». C’est-à-dire qu’il se manifeste dans tous ses états et qu’il faut le considérer en tant que tel. Mais, pour on ne sait quelles raisons, on ne fait qu’appliquer presque machinalement le barème disciplinaire en vigueur. Et là, c’est pratiquement la même mesure qui est prise en considération.

C’est -à-dire que c’est toujours le huis clos qui est brandi à la face des équipes fautives, même si on a décidé cette fois-ci à le majorer en doublant la sanction comme ce fut le cas pour MCS-USMA.

Toujours est-il, les observateurs affirment que ce n’est pas comme ça qu’on peut contribuer à endiguer la violence. Il faut bien comprendre que le huis clos n’est plus la solution à ce phénomène.

On a constaté que ce procédé n’a nullement été efficace. Bien au contraire, ce phénomène ne fait que s’accentuer sans qu’une solution salutaire et sérieuse ne vienne le freiner et rendre nos stades plus fréquentables.

Hamid GHARBI

L’USMA et le cauchemar saïdi

l Djiar et Raouraoua appellent à la sagesse

Après les graves dérapages survenus lors du match USMA-MCS, qui ont failli occasionner des pertes humaines, au vu de la gravité des blessures d’un nombre élevé de membres de la délégation usmiste (joueurs, entraîneur, soigneur et secrétaire général du club), on se demande franchement où va notre football ? Alors que la raison d’être du sport est de faire de la fraternité et de la compétition loyale son credo, et où la vertu devrait prendre tout son sens, entre les différents acteurs qui l’animent, ce qui se passe dans certains de nos stades ne prête franchement pas à l’optimisme ni à rien de réjouissant. Certes, la violence dans les stades n’est pas le propre à l’Algérie puisque de grands pays du football, comme par exemple la Grande-Bretagne, y ont fait face, lors des années 1980 notamment, mais sans aucune tergiversation ni un manque de détermination ou de conviction quant aux décisions coercitives et de prévention à préconiser. C’est surtout cela qui fait défaut chez nous. C’est à ce niveau-là que les instances footballistiques nationales et même la tutelle (MJS) doivent apporter leurs contributions à travers une réflexion sérieuse sur les solutions qui permettront d’éradiquer la violence ou du moins l’atténuer d’une manière sensible, pour rendre nos stades plus conviviaux et donc avec la sécurité nécessaire.

Car à ce rythme-là et au vu de la situation actuelle, beaucoup d’amoureux de foot et des stades déserteront les gradins. Lorsqu’on écoute le récit des Usmistes qui ont vécu un véritable cauchemar à Saïda, dans leur propre pays et dont les instigateurs ne sont autres que leurs propres frères, nos frères est-il utile de le rappeler, il y a de quoi se poser des questions… Pour un simple match de football, il est vrai opposant deux équipes aux objectifs diamétralement opposés, les Algérois jouant le titre alors que les Saïdis luttent pour éviter le purgatoire, des vies humaines ont été mises en danger de mort. Pourquoi chez nous, on n’a pas cet esprit sportif qui dicte que lorsque des équipes sont concurrentes dans une compétition donnée, tout le monde (dirigeants, staff technique, joueurs et supporters) doit accepter la sanction sportive ; c’est la règle du jeu. Rétrograder en division inférieure n’est pas quand même pas la fin du monde ni une fin en soi, non ? L’USMA et le football algérien ont failli payer le prix cher d’un tel dérapage, qui aurait pu les endeuiller, ainsi que des familles toutes entières ! Pourquoi et à quelle fin… Allez savoir. Laïfaoui poignardé, Bouchema, Djediat, Hamiti, Feham, Maïga, Zemmamouche, Chafaï, l’entraîneur Ighil, le secrétaire général Abdallah Cherchar, le soigneur Youcef Haouili ont été blessés à des degrés différents de gravité. C’est Laïfaoui qui a vraiment failli y passer, avec une perforation du poumon qui aurait pu lui coûter la vie, ce qui d’ailleurs lui a nécessité une intervention chirurgicale. Abdallah Cherchar a lui aussi échappé à la mort, lorsqu’une meute de sauvages l’a roué de coups, au point de lui fracturer le nez avec en sus de nombreux ecchymoses et un traumatisme crânien heureusement sans danger, et les autres blessés ont eux aussi été agressés et s’en sont sortis relativement indemnes. Il y a même des agents du maintien de l’ordre qui ont été blessés à la sortie du stade où des émeutes ont aussi éclaté.

Comment peut-on en arriver-là ?

Côté USMA, les responsables du club, le coach et les joueurs sont unanimes à pointer du doigt la responsabilité — à leurs yeux établie — des dirigeants du MC Saïda, qui leur ont réservé un très mauvais accueil dès l’arrivée du bus de l’équipe au stade, comme ils l’ont affirmé sans ambages. Les hostilités se sont poursuivies ensuite sur le chemin menant des vestiaires au terrain. A la mi-temps, puis en fin de match avec les dérapages que l’on sait. Pour les joueurs, staff technique et dirigeants usmistes présents sur place, les intimidations ont été préméditées afin d’empêcher l’USMA de gagner la rencontre et d’empocher les 3 points mis en jeu, d’une manière irrégulière par la force, comme stipulé sur un communiqué de la SSPA/USMA transmis par la direction du club de Soustara aux médias, au lendemain de l’agression dont l’équipe de Soustara a été victime. Il faut dire que les images parues dans la presse et les vidéos qui circulent sur le net attestent, dans une certaine mesure, de l’agression dont ont fait l’objet des joueurs et autres membres de la délégation usmiste, font froid dans le dos. Comment peut-on en arriver-là dans un match de foot, de surcroît de l’élite du football national dit professionnel ? Les Usmistes se disent indignés par ces actes de barbarie d’un autre âge qui n’honorent point leurs auteurs. Rien, absolument rien ne pourra les justifier ! Aussi, il faut relever la passivité du service d’ordre qui n’a pas été capable d’empêcher des voyous munis d’armes blanches d’accéder au terrain pour aller à la chasse de tout ce qui était «rouge et noir», créant une panique indescriptible au sein des Usmistes… C’était le sauve-qui-peut ! La direction générale de la DGSN n’a pour sa part pas tardé à réagir, en sanctionnant les responsables de son secteur, chargés de veiller à la sécurité dans le stade avant, pendant et après le match. D’ailleurs, le patron de l’USMA Ali Haddad accuse ouvertement le commissaire de police présent ce jour-là au stade — en service commandé — de passivité douteuse qui s’inscrivait notamment dans l’acte prémédité d’intimidation envers son équipe. Aussi, il est à se demander si les services d’ordre et de sécurité constitué des stadiers et des agents de police procédaient comme le stipulent les règlements à la fouille à l’entrée des portes du stade ? Sinon comment expliquer la présence de supporters «voyous» munis de couteaux et autres objets contendants à l’intérieur de l’enceinte du stade ? -D’autre part, l’entrée au stade a été gratuite ce jour-là. A l’USMA qui a déposé plainte contre X, on a salué la réaction responsable suivie de décisions courageuses de la Sûreté nationale à l’encontre des contrevenants de son département, mais on a par contre très mal apprécié les sanctions qualifiées de légères infligées par la LNFP au MC Saïda, au vu de la gravité des faits. Pour eux, cela méritait plutôt des mesures coercitives exemplaires, qui donneraient à réfléchir à plus d’un. Il faut bien dire que l’opinion publique, ainsi que la plupart des présidents de club et nombre de joueurs internationaux anciens ou actuels, ainsi que le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, sollicités pour donner leur avis à ce sujet, ont tenu à dénoncer ce qui s’est passé. Les premiers provocateurs et agresseurs sont des stadiers vêtus de gilets donc connus par les responsables du club saïdi. Soit des personnes identifiables, affirme-t-on au sein de la direction de l’USMA. Ils les accusent d’avoir ouvert des portes d’accès au terrain au coup de sifflet final de l’arbitre pour permettre aux agresseurs de s’attaquer à leur équipe. D’ailleurs, plusieurs joueurs de l’USMA sont en incapacité médicale en ce moment, alors que c’est tout simplement la fin de la saison pour Laïfaoui. C’est dire l’importance du préjudice porté à l’USMA, ainsi handicapée pour le restant du championnat, alors que ses dirigeants ont énormément investi pour la voir glaner le titre cette saison. Pour leur part, les responsables du MCS, à travers la personne du président Khaldi, affirment regretter que de telles choses aient pu avoir lieu chez eux, en indiquant que certains joueurs usmistes, à l’image de Lemmouchia, ont fait dans la provocation en direction du public de Saïda, pointant le doigt sur le referee qui, disent-ils, a laissé le jeu se poursuivre, avec un temps additionnel au-dessus du raisonnable, pour permettre aux Algérois de revenir au score, et c’est ce qui est arrivé provoquant l’ire et la colère des fans locaux. Par ailleurs, comme stipulé par la LNFP, ce dossier reste ouvert par ses soins pour complément d’informations. Afin d’éviter d’envenimer les choses, le ministre de la Jeunesse et des Sports Hachemi Djiar et le président de la FAF Mohamed Raouraoua ont appelé tout un chacun à la sagesse, non sans faire savoir qu’ils feront tout pour combattre la violence. Le MJS, comme affirmé par son secrétaire général, Kamel Guemmar, lors d’un point de presse tenu récemment avant même ces incidents, avait fait savoir après ce qui s’est produit comme violence lors du match de coupe USMH-USMA, qu’au niveau de la tutelle, on est en train d’étudier minutieusement cet épineux problème de la violence en mettant en place les mécanismes juridiques qui s’avèrent à présent indispensables pour combattre ce fléau. A ce propos, il affirma, on s’en rappelle, ceci : «Pour la lutte contre la violence, il faut légiférer pour avoir les instruments qui permettent d’y faire face efficacement. La loi permettra de prendre en charge la prévention à travers des moyens coercitifs. Pour cela, il faudra un ancrage juridique.» Il faut signaler que les supporters usmistes ont mal digéré ce qui est arrivé à leur équipe de toujours et encore moins les sanctions infligées au MCS, qui auraient dû être plus sévères, selon eux. La plupart d’entre eux estiment qu’il fallait faire rétrograder le MCS en division amateurs et l’empêcher d’accéder pendant au moins trois ans. A l’USMA, on n’oubliera pas de sitôt cette mésaventure qui aurait pu tourner au drame, heureusement sans qu’il y ait mort d’homme. La sonnette d’alarme est encore une fois tirée, aux décideurs de trouver les solutions qui s’imposent pour faire reculer la violence dans un premier temps, avant de la faire disparaître.

Mohamed-Amine Azzouz

Il y a eu Saïda, mais aussi Heysel et Port-Saïd

Il y a une semaine, on a frôlé le drame à Saïda. Enfin, les conséquences de MCS-USMA n’en sont pas moins dramatiques, au bout du compte, puisqu’on dénombre plusieurs blessés dans le camp usmiste, dont un dans un état grave : Abdelkader Laïfaoui a frôlé la mort. Poignardé, le défenseur international a dû être opéré en urgence d’un pneumothorax à l’hôpital Mustapha d’Alger. Depuis, ses jours ne sont plus en danger, mais il s’en est fallu de peu pour que ce père de famille perde la vie. Des sanctions sont tombées, des mesures dantesques ont été prises pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise. Comme quoi, ce MCS-USMA est un mal pour un bien. Après, il y eut des dépassements graves qu’on aurait allégrement évité, si l’on ne s’était pas laissé emporter par son chauvinisme et un esprit mal tourné qui fait croire qu’on peut gagner un match de football en semant la terreur dans le camp adverse. A titre comparatif, l’Egypte a vécu le pire !

Cela n’excuse pas ce qui s’est passé, il y a une semaine, à Saïda, mais il renseigne, si besoin est, que la violence dans les stades n’est pas le propre de l’Algérie. Il y a à peine quelques semaines, toute l’Egypte a été endeuillée par le décès de pas moins de 78 supporters d’Al Ahly à Port-Saïd en marge du match Al Marsa-Al Ahly, en championnat. Un véritable «massacre» qu’aucune loi du sport ne peut justifier. Depuis, le championnat est arrêté, des sanctions auraient été prises, mais cela n’enlève pas cette plaque de grisou qui fait tâche dans les annales du football égyptien. Plus loin, cette fois, la ville de Heysel, en Belgique, a été rendue célèbre par un autre drame du genre qui avait fait quelque 29 morts et plus de 600 blessés lors de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions ayant opposé, le 29 mai 1985, le Liverpool FC à la Juventus de Turin. Des grilles de séparation et un muret s’effondrèrent sous la pression et le poids de supporters, dont des dizaines ont été piétinés par les foules. A l’époque, on racontait que le coup a été prémédité par des groupuscules de hooligans qui cherchaient à se venger des supporters de la Juventus, après que des supporters de Liverpool aient été violentés aux abords du Stadio Olympico de Rome lors d’un certain AS Rome – Liverpool, un an avant. La préméditation ! Un mot qui revient à chaque fois. A Heysel, à Port-Saïd, à Saïda et partout où l’on dénombre des violences dues au football. Vendredi, lors du CRB-CSC, comptant pour l’autre demi-finale de la Coupe d’Algérie, le stade du 20-Août était plein comme un œuf. Des dizaines de centaines de supporters constantinois ont été refoulés aux abords de la capitale, pour éviter tout débordement, le stade étant déjà plein à dix heures. D’autres mesures autrement plus draconiennes ont été prises pour assurer la sécurité de tous. Même les stations de métro Hama, Les Fusillés et le Jardin d’Essais ont été fermées au public. Sait-on jamais ! Un camouflet pouvait survenir à tout moment.

Finalement, tout s’est bien passé. Encore heureux ! Comme quoi, à toute chose malheur et bon. Ces drames ont éveillé les consciences. L’Angleterre a mis fin au hooliganisme. L’Egypte a mis un point final à toutes les compétitions nationales en attendant d’y voir clair. Chez nous, la vie sportive continue. Mais on n’oublie pas ce MCS-USMA…

Amar Benrabah