Des batailles à l’arme blanche entre lycéens ou collégiens. Des élèves du primaire racquettés par leurs camarades… tel est l’état des lieux de nos établissements scolaires.
Une bataille rangée jeudi dernier, faisant des blessés dans les deux camps, s’est déroulée juste à l’entrée du lycée Mentouri à Ben Aknoun. Après investigations il se trouve que cette bataille avec armes blanches et autres chaînes de vélos fait suite à un simple SMS envoyé par un lycéen à sa camarade.
Ce qui aurait pu être une simple dispute entre camarades de classe s’est terminée en rixe sanglante entre les jeunes du lycée Mentouri et ceux de Mokrani 1 – ces derniers étant, selon certaines sources, des amis et cousins de la jeune « offensée » -. La pitoyable tentative d’intervention d’une surveillante, présente au moment des faits, n’a pas réussi à calmer les esprits surchauffés.
Ce qui nous a le plus effrayé et inquiété, c’est la présence incompréhensible, entre les mains de lycéens à la sortie des cours, de couteaux, chaîne à vélos et blocs de pierre.
Un « lycéen spectateur » approché par nous, semble « presque » étonné de notre réaction scandalisée, il nous dira d’un ton désin volte «ça arrive tout le temps, on assiste fréquemment à ce genre de bagarres, c’est devenu normal».
Aucune réaction ni suite n’a été signalé après cette bagarre du côté de l’administrations des lycées. L’explication étant, peut-être, que ces rixes se sont déroulées en dehors des établissements.
Un autre témoin nous dira «ce n’est pas la première fois. Déjà le mois passé deux lycéens se sont pratiquement entretués pour un IPHONE».
Notre témoin nous explique qu’un élève de 2éme année a utilisé un couteau pour menacer sa victime, élève en terminale, il l’aurait blessé avant de lui prendre son téléphone. Le plus scandaleux n’est nullement le vol en lui-même, même si condamnable, mais bien le fait que l’agresseur se soit présenté au cours le lendemain, sans que personne n’y trouve à redire.
La violence, en fait au sein de nos établissements scolaires, est bien installée et en détourner les yeux pudiquement, faisant mine de l’ignorer ne résout rien.
Cette violence ne concerne pas uniquement les lycées, mais elle se retrouve même au sein des établissements primaires.
Cela est devenu un phénomène de société encouragé par le mutisme de l’administration et souvent l’échec des parents dans le processus de l’éducation de leurs enfants. Aujourd’hui il ne s’agit plus de disputes dans une cour de récré ou de coups de poings échangés entre des camarades, les armes blanches sont de la partie, racquet et menaces s’excercent en toute impunité sur les plus jeunes et les plus faibles, qui souvent n’osent pas en parler, par honte.
Plusieurs affrontements à l’arme blanche, au cours du seul mois d’avril, ont eu pour théatre ces établissements de savoir.
La montée en force de la violence au sein de ces établissements est au prorata de l’inquiétude des parents. cette violence, devenue coutumière dans certaines cités, a malheureusement gagné les établissements scolaires.
Mais cela ne se passe pas uniquement, comme on serait tenté de le croire, dans les quartiers populeux, Ben Aknoun n’étant pas parmi les plus déshérités. Certes le lycée n’a pas de responsabilité légale dans les « incidents » de ce genre, mais vu la nature de leur statut qui est d’inculquer à nos enfants les notions de respect et de responsabilités, ils ne doivent ignorer ces faits gravissimes qui impliquent des mineurs.
Une coordination entre l’administration et les parents d’élèves est indispensable. Un parent d’élève nous narre la mésaventure vécue par sa fillette :«Ma fille, en 1ère année primaire, est rentrée à midi en pleurs.
Son institutrice l’avait chargé de surveiller ses camarades pendant une brève absence.
Ces derniers l’on menacé de la tabasser si par malheur elle rapportait les noms des chahuteurs. Elle est encore traumatisée».
Elle est bien finie l’époque où tous se bousculaient pour avoir l’insigne honneur de remplacer le maître, même pour quelques minutes.
La sonnette d’alarme est tirée et ne prise de conscience de toutes les parties est primordiale.
Par : Karima Hasnaoui